Culture Muong, dans la lumière de son 1er musée privé
Vu Duc Hiêu, surnommé «Hiêu Muong»,
est né à Hanoi mais a grandi à Hoà Binh, «pays» de l’ethnie minoritaire
Muong. Il est diplômé de l’École des beaux-arts appliqués et de l’École
des beaux-arts de Hanoi. À l’âge de 35 ans, après plusieurs années de
va-et-vient entre Hanoi et Hoa Binh et divers métiers (journaliste,
peintre, commerçant, patron de café, fermier...), Hiêu a décidé de se
consacrer à la construction d’un musée privé sur l’ethnie Muong, sa
grande passion.
Après 10 ans de collecte et plus d’un an de
construction, Vu Duc Hiêu a réalisé son rêve. En décembre 2007, ce musée
privé sur la culture Muong, premier du genre, a été inauguré.
Situé à 7 km du centre-ville de Hoà Binh, le musée de Hiêu est niché dans une petite vallée, sur un terrain de plus de 4 ha.
Quatre
maisons sur pilotis appartenant à quatre catégories sociales sont
exposées. La société Muong était autrefois très hiérarchisée. La maison
Lang était celle des chefs de la communauté. La maison âu, celle des
serveurs de ces derniers. Le peuple habitait la maison Noc, et les plus
en bas de l’échelle sociale la maison Noc Troi.
Selon Vu Duc Hiêu, la maison Lang, vieille de plus d’un siècle, est la plus ancienne de Hoà Binh. Elle est originaire de la région de Muong Châm dans le district de Tân Lac (province de Hoà Binh) et appartenait autrefois à la famille Hà Công. Selon le registre généalogique, 156 membres y ont vécu. M. Hiêu a consacré beaucoup de temps pour la restaurer. Maintenant, autour du feu qui brûle d’un éclat très vif, les visiteurs et le patron du musée lèvent ensemble leur verre en écoutant des airs folkloriques.
Les objets sont présentés par thème. Plus de 3.000 au total, liés étroitement à la vie quotidienne des Muong, dont plusieurs de grande valeur (gongs, brûle-parfums en cuivre...). On y trouve aussi une bibliothèque de 3.000 ouvrages de toutes sortes. Ce musée appelle aussi les habitants locaux à participer. Certains d’entre eux vivent même dans les maisons exposées! Pas étonnant donc que le musée de Vu Duc Hiêu soit considéré comme un «musée vivant».
Le musée de l’espace culturel de l’ethnie Muong est devenu la deuxième
habitation de Vu Duc Hiêu. Pour sa passion, il a sacrifié beaucoup de
ses intérêts. Récemment il a mêne mobilisé sa femme et ses deux enfants
qui habitaient à Hanoi pour s’occuper du musée. Selon lui, chaque année,
700 à 800 millions de dôngs sont investis, une somme non négligeable
pour un musée privé. C’est pourquoi il aimerait recevoir des aides de
l’État ou des collectivités territoriales.
«Ce musée permet
aux visiteurs de bien s’imaginer cette culture autochtone vieille de
10.000 ans et sa place dans la société vietnamienne», a estimé le
Fonds pour la culture Phan Châu Trinh.
L’ouvrage de Hiêu s’est vu attribuer le prix Phan Châu Trinh 2012, un prix pour l’oeuvre de la culture et de l’éducation. - VNA