Khanh Hoà (VNA) - Nguyên Van Xang collectionne les stylos. Pas un, pas deux ni trois, mais 2.000 aujourd'hui. Ce passionné est directeur de la Polyclinique de la province de Khanh Hoà (Centre).
C’est dans son domicile de la rue Quang Trung, ville de Nha Trang, province de Khanh Hoà, que le docteur Nguyên Van Xang cache son trésor : des milliers de stylos et de crayons de toutes sortes et de toutes tailles amassés depuis 1995. Le tout trône dans une armoire de bois installée dans le salon. «Au total, je possède 2.000 pièces de toutes sortes : crayons, stylos à bille, stylos roller porte-plumes... J’ai commencé cette collection en 1995, juste après mon retour d’Allemagne pour mes études», explique-t-il.
Saisissant un vieux porte-plume, il présente : «Celui-ci me rappelle mon enfance. C’est un porte-plume tressé en feuilles de bambou. Il est attaché à des souvenirs d’enfance, notamment aux premiers cours donnés gratuitement par un vieux maître du village».
À l’ombre d’un jacquier
Le collectionneur est né dans un village de la province de Thua Thiên-Huê (Centre). À cette époque-là, peu d’enfants pauvres étaient scolarisés. Lui, son grand frère et un voisin devaient rester à la maison en raison de la situation financière difficile de leur famille. Un vieux lettré à la retraite les a réunis pour créer une classe en plein air.
«Nous étions assis sur des bancs en bambou, au pied d’un jacquier, derrière ma maison et le maître nous a offert à chacun un porte-plume en feuilles de bambou, et un flacon d’encre», se souvient-il. Malheureusement, M. Xang a perdu son premier stylo après avoir quitté le village pour aller étudier en ville. Dans les années 1990, il a été envoyé en Allemagne pour ses études de médecine. Là, il a découvert des stylos modernes.
«Un jour, un professeur allemand m’a offert un superbe stylo en cadeau. Mais à chaque fois que je le regardais, je me souvenais avec nostalgie de mon premier porte-plume. En 1995, quand je suis rentré au pays, j’ai décidé de conserver tous mes stylos, notamment ceux un peu originaux ou attachés à des souvenirs», dit-il. Il est même retourné dans son village natal afin de retrouver au moins un exemplaire du fameux porte-plume de son premier maître. Un de ses amis d’enfance lui a offert le sien.
À chaque stylo, une histoire
Alors qu’il nous ouvre son armoire, nous le questionnons : «Pourquoi conservez-vous aussi des miniatures de fruits, des statues et des briquets ?». Il éclate de rire et répond que ce sont aussi des stylos. «Regardez ! J’ai un stylo long comme le bras et un autre pas plus gros qu’une aiguille. J’ai toutes les tailles dans ma collection, toutes les matières premières aussi : plastique, fer, bambou, bois, etc.».
M. Xang avoue qu’il n’est pas un collectionneur jusqu’au-boutiste. Ce qu’il garde en priorité, ce sont les stylos attachés à certains souvenirs, à des événements, des voyages ou des missions professionnelles. Ce peut être aussi des cadeaux d’amis ou de confrères. Saisissant celui de la taille d’un bras, il raconte son origine : «En 2007, de passage à Hongkong (Chine), j’ai trouvé par hasard dans une librairie ce stylo impressionnant. C’est un stylo à bille gigantesque mais de plutôt belle facture, n’est-ce pas ?».
En 2009, quand Barack Obama est entré à la Maison Blanche, M. Xang a désiré avoir un stylo à l’effigie du premier président noir des États-Unis. Il a contacté des amis installés outre-Pacifique et fut probablement le premier Vietnamien à avoir un tel stylo. «Pour moi, un stylo, ce n’est pas qu’un simple objet pour écrire, il a aussi une valeur culturelle et sentimentale», avoue-t-il.
Les collectionneurs de stylos ne courent pas les rues, mais il se murmure que quelques mordus peupleraient le pays. Pour M. Xang, les rencontrer serait l’occasion de partager sa passion et d’étoffer un peu plus sa collection. Et la faire sortir de son armoire.
Un docteur éminent
Nguyên Van Xang est directeur de la Polyclinique de la province de Khanh Hòa. Il est aussi vice-président de l’Association provinciale de la médecine et de la pharmacie et vice-président de l’Association provinciale des jeunes médecins. Avec ses contributions au secteur de la santé, il a reçu beaucoup de satisfecit du ministère de la Santé, du Comité populaire provincial. En 2008, l’État vietnamien lui a remis le titre de «Professeur Émérite».
Comment appelle-t-on un collectionneur de stylos ?
Un collectionneur de stylos peut avoir plusieurs appellations, suivant le style de stylos qu'il choisi. Ainsi, un collectionneur de stylos à bille sera un stylobiliaphile ; de stylos à image mobile un stylumobilophile ; de stylos et porte-plumes un stylographile. Enfin, et ce sont les plus nombreux, ceux qui collectionnent les stylos publicitaires sont des stylopubligraphiles. -CVN/VNA