Chirurgie: le miracle nomme Nguyen The Hoang hinh anh 1Nguyên Thê Hoàng, professeur et directeur adjoint de l’Hôpital militaire 108. Photo: VOV
 
Hanoï (VNA) - En 2020, le Vietnam est entré dans l’histoire de la médecine mondiale en réalisant avec succès la première greffe de la main à partir d’un donneur vivant. C’est Nguyên Thê Hoàng, professeur et directeur adjoint de l’Hôpital militaire 108, qui a dirigé cette opération.

Depuis 1998, seulement 89 greffes de membres ont été réalisées à partir de donneurs en état de mort cérébrale, essentiellement des greffes de l’avant-bras : vingt-quatre aux États-Unis, treize en Chine et onze en France. L’opération réalisée en janvier 2020 à partir d’un donneur vivant sous la direction de Nguyên Thê Hoàng était donc une première mondiale.

Le receveur, Pham Van Vuong, un Hanoïen âgé de 31 ans, avait été amputé d’un tiers de l’avant-bras et de la main gauches suite à un accident de travail en 2016. Quatre ans plus tard, un autre homme, victime lui aussi d’un accident de travail, devait faire l’objet d’une amputation de la totalité de son bras gauche. Comme la partie correspondant à celle qu’avait perdue Vuong était en bon état, les médecins ont réussi à le convaincre de la donner à Vuong. Les opérations de prélèvement et de transplantation sur les deux patients ont donc été réalisées simultanément en janvier 2020 à l’Hôpital militaire 108. Vuong se souvient: «Le 23 janvier, docteur Hoàng m’a annoncé qu’il y avait un donneur potentiel. Le lendemain, je me suis rendu à l’hôpital pour faire des tests de compatibilité et ça s’est très bien passé. Les médecins ont décidé de réaliser la greffe le 27 janvier. L’opération a duré huit heures. Quand je me suis réveillé, j’étais très ému et heureux de voir ma nouvelle main parfaitement reliée à mon corps».
 
Chirurgie: le miracle nomme Nguyen The Hoang hinh anh 2Le professeur Nguyên Thê Hoàng et son patient Pham Van Vuong un mois après la transplantation. Photo : VOV


Pendant les semaines qui ont suivi, Vuong a fait l’objet d’une rééducation fonctionnelle intensive et aujourd’hui, sa main greffée est parfaitement opérationnelle. Selon le professeur Hoàng, les transplantations de membres sont toujours extrêmement compliquées.

 «Nous devons à chaque fois prévenir tous les risques pendant et après l’opération. Il faut garantir non seulement le bon fonctionnement mais aussi l’esthétique du nouveau membre sur le receveur», explique-t-il.

Le professeur Hoàng a effectué ses premières interventions chirurgicales dans des conditions extrêmement difficiles, dans des hôpitaux de campagne, pendant la guerre au Cambodge. Au cours de ses 30 années de carrière, il a sauvé la vie de centaines de patients et fait l’admiration de ses collègues pour ses qualifications hors pair. En 2008, alors qu’il préparait sa thèse de doctorat en Allemagne, il a fait partie des cinq chirurgiens de la première transplantation simultanée de deux bras jamais réalisée dans ce pays. Après avoir soutenu son doctorat en Allemagne en 2013, il décide de revenir au Vietnam et décline toutes les offres d’emploi dont il fait l’objet. Il explique : «Les conditions de vie et de travail au Vietnam sont moins favorables qu’en Europe mais c’est mon pays natal. J’ai fait mes études en Allemagne dans un  seul objectif : apprendre les techniques les plus avancées de ce pays pour servir les patients vietnamiens. Ces derniers ont plus besoin de moi».

Le bonheur de ses patients et de leur famille est, selon lui, la seule véritable force qui lui permet d’affronter les opérations les plus difficiles.-VOV/VNA