Nha Trang (VNA) - La jeune Américaine Victoria Fulfer fait ses études à l’Université de Nha Trang (Centre) dans le cadre du programme de bourses Fulbright. Elle inspire de nombreux étudiants à l'amour et à la responsabilité envers l'environnement et l'océan.
Victoria Fulfer fait un doctorat en océanographie. Elle s’oriente vers le domaine de la pollution par les déchets plastiques. "Après avoir étudié pour obtenir un doctorat à l'Université de Rhode Island, je voulais trouver un programme d’études qui me permette de vivre des expériences de recherche et d’acquérir une compréhension culturelle à l’étranger", confie-t-elle.
80% déchets plastiques à usage unique
Parlant du choix du Vietnam, la jeune femme explique : "Je n’étais jamais allée en Asie donc je n’arrive pas à me décider. En me documentant sur le Vietnam, j’ai ressenti une attirance particulière pour le pays et ses habitants". Et d’ajouter : "Le Vietnam fait partie des pays fortement touchés par le changement climatique et la pollution de déchets plastiques. Par ailleurs, l’un de mes professeurs aux États-Unis avait des liens avec des enseignants de Nha Trang. J'ai donc décidé de venir ici".
Les recherches de la doctorante portent sur l'analyse des déchets dans la région maritime de Nha Trang. "Chaque semaine, je me rends dans les points marqués de la ville pour faire des inventaires et des calculs des types de déchets plastiques. Je compare l'augmentation et la diminution dans l'ordre chronologique. Sur les plages, j'ai mis en place certains points de repère et j’ai effectué des relevés à jours fixes", explique-t-elle.
La jeune femme se rend aussi en amont des fleuves pour observer à quel rythme les déchets plastiques sont déversés dans la mer. "Après plus de trois mois d’études, j'ai réalisé quelques points intéressants : environ 80% des déchets trouvés sont des déchets plastiques à usage unique, les plus courants étant des sacs, des boites et des bouteilles plastiques... Ce qui signifie qu’il faut réduire la quantité de déchets plastiques à usage unique, en particulier les types de déchets courants pour réduire considérablement la quantité de déchets qui finissent dans la mer", souligne-t-elle.
L'étude permet également de mieux comprendre les sources et les localisations de la pollution dans la ville, et les "points chauds" des déchets sur les fleuves... Des lieux où les autorités pourront particulièrement se concentrer sur les plans de collecte et de traitement des déchets.
Les ordures déversées sur les stations balnéaires de Nha Trang proviennent également d'autres localités, suivant des cours d’eau pour arriver vers l’aval. Par conséquent, les solutions pour réduire les déchets plastiques dans la mer doivent encore être mises au clair par la coopération entre de nombreuses localités de la région.
La mer est toujours très intéressante
Certaines filières scientifiques des universités vietnamiennes -dont l'océanographie- n’attirent pas assez d’étudiants. Cette tendance serait similaire aux États-Unis où les disciplines académiques ou spécialisées telles que l'océanographie enregistrent moins d'étudiants que d'autres disciplines économiques ou technologiques, observe Victoria Fulfer.
Mais, selon la doctorante, il y a encore beaucoup de jeunes qui se passionnent pour ces orientations, car ils souhaitent contribuer à la communauté et à l'environnement.
Actuellement, les opportunités d'emploi pour les étudiants américains qui étudient dans ces domaines augmentent en raison de l'accent mis par le gouvernement sur la recherche et les projets environnementaux.
"Pour moi, la mer et l’océan contiennent beaucoup de choses intéressantes et mystérieuses que nous ne connaissons pas encore. Je veux en savoir plus sur ces beautés cachées. À Nha Trang, je n'ai jamais été sur une si belle plage. La mer bleue, le sable doré et les montagnes côtières créent une belle scène. Ici, la température est idéale pour la baignade. Chaque fois que j'ai du temps libre, je vais à la plage pour surfer."
Menant ses études dans un pays lointain, poursuivant une nouvelle direction au Vietnam, Victoria a dû faire face à de nombreux défis. "Au Vietnam et à Nha Trang, peu de gens font des recherches sur les déchets plastiques. J'ai souvent du mal à trouver des documents et des informations", confie-t-elle.
"Je connais aussi trop peu le vietnamien, pas assez pour converser avec les gens. Lors de mes collectes de données, j'ai souvent envie de parler aux pêcheurs. Je veux entendre leur point de vue sur les déchets plastiques qu'ils rencontrent lors de leurs sorties de pêche, comment cela affecte leur vie...",
"Les Vietnamiens sont très amicaux, pas seulement à Nha Trang. Un jour, j'ai visité seule la ville de Huê. J’y ai rencontré des étudiants qui m'ont fait visiter de nombreux endroits. Ils m'ont emmené savourer des plats typiques et m'ont aidé à mieux comprendre la culture de l’ancienne capitale impériale. Je me sens très bien accueillie au Vietnam".
Concernant les directions que le Vietnam peut suivre pour résoudre le "problème" des déchets plastiques dans l’océan, la doctorante considère que le gouvernement vietnamien a une bonne stratégie. En 2019, le pays a publié le Plan d'action national sur la gestion des déchets plastiques dans l’océan jusqu'en 2030, qui contient de nombreuses solutions positives.
"À mon avis, le défi résidera dans la façon d'obtenir la coopération des gens, par exemple en triant les ordures, et non en jetant des déchets sans discernement. Dans ce processus, les jeunes jouent un rôle très important car ils contribueront à améliorer la conscience des générations futures. Les jeunes peuvent participer aux petits gestes pour limiter les déchets plastiques à usage unique comme utiliser des bouteilles d'eau réutilisables, choisir d'utiliser des sacs écoresponsables plutôt que des sacs plastiques, etc. Ils peuvent également participer au nettoyage autour de la maison ou de l'école. Cela rendra non seulement le cadre de vie plus propre, mais inspirera et motivera d’autres gens."
La Professeure associée, Docteure Nguyên Thi Kim Anh (Université de Nha Trang) constate chez Victoria une passion pour la science. Selon elle, l’étudiante réalise ses recherches de manière courageuse, assidue et patiente. Elle montre une grande affection pour l'environnement et s'efforce toujours d'agir concrètement.
Profitant de son séjour à l'Université de Nha Trang, Victoria participe souvent à des programmes pour échanger sur l'environnement et les façons dont les jeunes peuvent contribuer au changement. Les programmes de Victoria ont reçu des commentaires positifs et ont créé un fort intérêt parmi les étudiants.-CVN/VNA