Une voyagiste H’mông à Sa Pa

Tân Thi Su, jeune H’mông de la commune montagnarde de Lao Chai, district de Sa Pa, province de Lào Cai (Nord), a créé en 2007 le voyagiste Sapa O’Chau. Une bénédiction pour son village natal.

Lao Cai (VNA) - Tân Thi Su, jeune H’mông de la commune montagnarde de Lao Chai, district de Sa Pa, province de Lào Cai (Nord), a créé en 2007 le voyagiste Sapa O’Chau. Une bénédiction pour son village natal, qui voit déferler depuis des hordes de touristes étrangers.

Une voyagiste H’mông à Sa Pa ảnh 1Tân Thi Su, directrice de Sapa O’Chau, premier voyagiste tenu par des H’môngs. Photo : CTV/CVN

"En 2007, Tân Thi Su, une H’mông de 21 ans, a créé Sapa O’Chau, premier voyagiste tenu par des H’môngs dans la commune de Lao Chai, district de Sa Pa, lequel est spécialisé dans le tourisme communautaire. Après huit ans, cet établissement a élargi ses activités, du tourisme volontaire à la commercialisation de boissons et de produits en brocatelle à Sa Pa…”.

C’est avec ces quelques mots que Forbes Vietnam présente Tân Thi Su, née en 1986, après son apparition en 2016 dans la liste des "30 jeunes Vietnamiens exemplaires de moins de 30 ans" établie par ce magazine et mettant en vedette quelques-uns des jeunes entrepreneurs les plus brillants et innovants du pays.

Une enfance vécue "à la dure"

À Sa Pa, rien de plus simple que de rencontrer des jeunes filles H’mông en costume traditionnel amenant des touristes étrangers à leurs villages. Sympathiques et bienveillantes, elles parlent couramment anglais et officient en qualité de guides touristiques de Sapa O’Chau, qui a pour directrice Tân Thi Su.

Comme la plupart des autres enfants de Lao Chai, Su est née et a grandi dans une famille pauvre H’mông. Dès son plus jeune âge, pas d’autre alternative pour elle que d’aider ses parents dans les tâches ménagères et les travaux champêtres.

"En 3e classe, la pauvreté m’a obligé à quitter les bancs de l’école pour devenir vendeuse ambulante au bourg de Sa Pa. Il fallait que je subvienne aux besoins de mes deux petites sœurs. Mais nous ne mangions jamais à notre faim et avions pour seul abri une petite maison de fortune", raconte la jeune fille.

Pour gagner sa vie, elle devait chaque jour marcher 10 km de sa commune en contrebas au bourg de Sa Pa pour vendre des articles aux touristes, le tout sur des sentiers de montagne particulièrement éprouvants pour l’organisme. Elle se levait à l’aube et rentrait chez elle au crépuscule où, souvent, elle devait dormir à même le sol sous des escaliers ou des toitures pour se protéger de la pluie. "Les jours où je ne vendais rien, je devais manger les restes des repas jetés par les gens", se remémore Su.

Tân Thi Su raconte qu’à ce moment-là, Sa Pa n’était pas encore la cité trépidante que l’on connaît aujourd’hui. Le calme régnait en maître et les touristes étrangers étaient peu nombreux. Comme l’immense majorité des autres enfants du village, Su ne parlait pas un mot d’anglais. Pour pouvoir vendre ses articles aux visiteurs, c’était le langage corporel qui primait.

Une voyagiste H’mông à Sa Pa ảnh 2En 2007, grâce au soutien d’amis australiens, Su a pu concrétiser son rêve en créant Sapa O’Chau, qui signifie en langue H’mông "Merci", le premier voyagiste de cette localité. Photo : CTV/CVN

Une farouche volonté de s’en sortir...

Témoin direct de la vie difficile des enfants H’mông ou Dao, Su était soucieuse de son avenir.

À 14 ans, la jeune adolescente décidait de reprendre le chemin de l’école et d’apprendre l’anglais. Su demandait aussi aux guides touristiques de lui apprendre quelques phrases fondamentales en anglais pour pouvoir entamer un début de conversation avec les touristes étrangers. Ces derniers étaient pour la plupart ravis de l’aider à progresser, que ce soit au niveau lexical, grammatical et de la prononciation. Un sacré coup de pouce pour la vendeuse ambulante qu’elle était alors.

Pourtant, elle voyait plus grand. Chaque jour, elle apprenait et écrivait de nouveaux mots et phases en anglais.  

En 2004, quand Internet est arrivé à Sa Pa, elle venait, à intervalle régulier, perfectionner son anglais dans les cybercafés que les autres jeunes gens de son âge fréquentaient essentiellement pour jouer et se divertir.

Ensuite, la jeune fille a travaillé dans des hôtels où elle pouvait converser directement avec les étrangers. Puis, capable de s’exprimer en toutes circonstances dans la langue de Shakespeare, elle a décidé de devenir guide touristique tout en continuant à suivre le programme d’enseignement général.

Su emmenait toujours les touristes qu’elle avait en charge dans les villages et autres lieux publics des H’mông ou Dao. "J’avais alors en tête l’idée de créer un projet, en embauchant des locaux et leurs enfants en tant que guides touristiques. Ils proposeraient aux clients de les amener à leurs villages le temps d’une excursion ou pour y séjourner. Car plus que quiconque, ils comprennent la culture et les coutumes de leurs familles puisqu’ils en sont directement issus", exprime Su.

... justement récompensée

En 2007, grâce au soutien d’amis australiens, Su a pu concrétiser son rêve en créant Sapa O’Chau, qui signifie en langue H’mông "Merci", le premier voyagiste de cette localité à offrir des services de tourisme communautaire.

L’idée est de permettre aux voyageurs de contacter directement des guides locaux, plutôt que de réserver des circuits auprès de grands voyagistes, qui ont tendance à peu rétribuer les guides touristiques locaux. Mieux encore, les clients de Sapa O’Chau enseignent gratuitement l’anglais aux enfants locaux afin qu’ils deviennent à leur tour des guides.

En 2011, Tân Thi Su a été formée aux compétences en direction et gestion des entreprises par le Centre d’assistance aux initiatives au service de la communauté (CSIP en anglais) et Koto international. Depuis, Sapa O’Chau n’a eu de cesse de se professionnaliser.

Enfin, depuis plusieurs années, ce voyagiste organise des cours de formation gratuits en anglais, tourisme, commerce en faveur des jeunes issus des minorités ethniques. À ce jour, plus de 200 élèves H’mông ont été formés. La volonté de sa directrice de faire profiter aux autres de sa réussite et d’œuvrer pour l’intérêt de sa communauté, encore très pauvre. -CVN/VNA

Voir plus

Lung Cu célèbre la floraison éphémère des cerisiers. Photo: VNA

Tuyên Quang organisera son premier festival des cerisiers en fleurs pour ce printemps

L’événement, placé sous le thème «Lung Cu – Un carrefour de mille fleurs», se déroulera les 2 et 3 janvier 2026 sur le site de la maison d’hôtes communale, où les cerisiers sont en pleine floraison. Le festival offrira aux visiteurs une expérience immersive alliant culture locale et paysages saisissants des hauts plateaux rocheux.

Ouverture du Festival du Nouvel An de Da Nang 2026. Photo: VNA

Ouverture du Festival du Nouvel An de Da Nang 2026

La ville de Da Nang a lancé le Festival du Nouvel An de Da Nang 2026 (Danang New Year Festival 2026) dans la soirée du 30 décembre au parc de la rive est du pont du Dragon, promettant d’insuffler une atmosphère festive et dynamique à la ville côtière. Objectif : dynamiser le tourisme par la culture et le divertissement.

La cérémonie d'accueil du 20 millionième visiteur international a été organisée dans la zone spéciale de Phu Quoc (province d'An Giang) l'après-midi du 15 décembre dernier. Photo: VNA

L’offre touristique se renouvelle pour la fin d’année

À l'approche du Nouvel An 2026 et du Têt traditionnel (Nouvel An lunaire), les destinations touristiques majeures du Vietnam, du delta du Mékong aux hauts plateaux du Centre, accélèrent leurs préparatifs. Rénovation des infrastructures, diversification des produits et renforcement des contrôles de qualité sont au cœur de cette stratégie visant à stimuler la fréquentation touristique en cette fin d'année.

Visiteurs étrangers sur le plateau karstique de Dong Van. Photo : VNA

Le Vietnam, nouvelle destination en vogue en 2026

Le magazine français Vogue souligne que le pays poursuit sa réouverture progressive aux visiteurs internationaux après la pandémie de COVID-19, offrant des expériences variées tout en préservant son identité propre.

Photo: VNA

2025, une année historique pour le tourisme au Vietnam

Selon les statistiques de l’Autorité nationale du Tourisme du Vietnam, au cours des 11 premiers mois de 2025, le Vietnam a accueilli plus de 19,1 millions de visiteurs internationaux, soit une augmentation de 20,9 % par rapport à la même période en 2024, dépassant ainsi le record d'avant la pandémie de 2019.

Le 15 décembre, une cérémonie officielle a été organisée à l’aéroport international de Phu Quôc pour célébrer l’arrivée du 20e millionième visiteur international. Photo: VNA

L’année 2025 marque une croissance exceptionnelle du tourisme vietnamien

L’année 2025 est considérée comme une année charnière, marquant une croissance spectaculaire pour le secteur touristique national. Selon l’Autorité nationale du tourisme du Vietnam, le pays devrait accueillir en 2025 environ 21,5 millions de visiteurs internationaux, servir 135,5 millions de touristes domestiques et enregistrer des recettes touristiques dépassant un quadrillion de dôngs.

2025, une année « dorée » pour le tourisme de Hue

2025, une année « dorée » pour le tourisme de Hue

L’année 2025 marque un succès pour le tourisme de Hue, avec 6,3 millions de visiteurs, soit une hausse de plus de 61 % par rapport à l’année dernière. Les recettes touristiques sont estimées à 13.200 milliards de dongs (environ 502 millions de dollars), dépassant largement l’objectif initial fixé à 8.000 milliards de dongs. La ville a multiplié les produits culturels et patrimoniaux de haute qualité, ainsi que les activités spécifiques dans le cadre de l’Année nationale du tourisme – Hue 2025, réaffirmant son statut de destination sûre, attractive et hospitalière.

Hanoï accueille plus de 33,7 millions de visiteurs en 2025. Photo: vietnamnet.vn

Hanoï accueille plus de 33,7 millions de visiteurs en 2025

Hanoï connaît en 2025 un spectaculaire rebond touristique. Portée par la diversification de son offre, l’attrait de ses produits culturels et culinaires ainsi que par une reconnaissance internationale croissante, la capitale vietnamienne enregistre une hausse marquée du nombre de visiteurs et des recettes.

Les collines ondulantes de la vallée de théiers de Long Côc, dans la province de Phu Tho (Nord). Photo: Daniel Kordan

Phu Tho valorise son patrimoine pour le développement touristique durable

La province vise un équilibre entre la préservation du patrimoine culturel, la protection de l’environnement et l’exploitation efficace des ressources, se positionnant non seulement comme une destination de mémoire, mais aussi un lieu d’expériences écologiques, sûres et durables.