Hanoï (VNA) - Au Vietnam, le Têt s’accompagne toujours d’une véritable explosion de couleurs. C’est particulièrement vrai dans les endroits où on vend des pêchers ou des kumquats, qui sont les arbres traditionnels du Nouvel An lunaire. Témoins les villages de Nhât Tân et de Tu Liên, à Hanoï, où les pépiniéristes travaillent d’arrache-pied en ces derniers jours de l’année du Rat.

Une veritable explosion de couleurs… hinh anh 1Le village de pêchers de Nhât Tân. Photo: VGP

Ces jours-ci, le village de Nhât Tân est absolument resplendissant. Il y règne un climat de fête, auquel les conditions climatiques ne sont pas tout à fait étrangères: cette année, les fleurs de pêcher devraient éclore à point nommé, ce qui est de bon augure, à en croire Nguyên Thai Long, qui a 70 ans d’expériences dans ce domaine.    

«Les conditions climatiques sont vraiment propices cette année. Les fleurs de pêcher devraient éclore juste au bon moment. Et puis cette année, le gouvernement a interdit l’exploitation et la vente des pêchers sauvages. Du coup, la demande va crescendo, dans les pépinières», nous dit-il.  

Chaque arbre d’agrément est une œuvre d’art qui témoigne du sens esthétique et du savoir-faire du pépiniériste. Mais le climat a lui aussi un grand rôle à jouer, comme nous l’explique Nguyên Van Hanh, qui est à la tête d’une exploitation de 400 pêchers à Nhât Tân. 

 «À partir du moment où on retire les feuilles pour accélérer la création des boutons et jusqu’à la vente, il faut suivre de très près les changements climatiques de façon à adapter les soins, surtout s’il se met à faire froid», nous indique-t-il.   

Une veritable explosion de couleurs… hinh anh 2Photo: VGP

Cette année, plusieurs personnes se sont rendues plus tôt que d’habitude dans les pépinières pour y sélectionner des arbres d’agrément. C’est le cas de Thiêu Chi Huynh, qui est content d’avoir trouvé un beau pêcher chargé de boutons et de jeunes feuilles.

«Ça fait quatre ans que je viens ici, à Nhât Tân, pour acheter un pêcher: la floraison dure longtemps… L’année dernière, j’ai eu des fleurs jusqu’au 15e jour du premier mois lunaire», nous raconte-t-il.

Une veritable explosion de couleurs… hinh anh 3Des kumquats taillés en forme de buffle. Photo: VGP

Situé non loin du village de Nhât Tân, celui de Tu Liên est lui aussi en pleine effervescence. Pour cette nouvelle année, les pépiniéristes proposent des kumquats taillés en forme de buffle… On vous laisse deviner pourquoi… Les prix, eux, ont baissé de 10 à 20%, eu égard aux répercussions économiques de la pandémie. C’est en tout cas ce qui ressort des propos de Pham Thu Thuy, elle-même pépiniériste.  

«Le prix du kumquat a baissé. L’écoulement est du reste assez lent, cette année,  il faut bien le reconnaître… Pour l’instant, je n’en ai vendu qu’une petite trentaine, et je n’ai pas encore retrouvé mes clients habituels… L’année dernière, j’en avais déjà vendu une bonne cinquantaine…», nous explique-t-elle.  

Dans les autres provinces du pays, les pépiniéristes sont aussi sur le pont : pour eux, c’est maintenant ou jamais… Dô Van Dân, qui travaille dans la province de Nam Dinh, est en plein remue-ménage.  

«Pour les kumquats cultivés en pots, il faut des techniques spécifiques, et surtout une sacrée dose d’expériences en matière d’arrosage et d’utilisation des engrais. Cette année, j’ai déjà vendu 800 arbres, mais j’espère bien que les clients vont être encore nombreux», nous confie-t-il. 

Il reste à espérer que le climat reste aussi doux pour que cette année du Buffle démarre de la meilleure des façons, pour les pépiniéristes comme pour leurs clients. -VOV/VNA