Tô Đình Khánh : “Je veux devenir le Nick Vujicic vietnamien”

Amputé des deux jambes à l’âge de 25 ans, Tô Đình Khánh a lutté pendant quatre ans contre le désespoir pour se relever. Il rêve de faire comme le conférencier sans bras ni jambes Nick Vujicic.
Tô Đình Khánh : “Je veux devenir le Nick Vujicic vietnamien” ảnh 1Le jeune Tô Đình Khánh.

Hô Chi Minh-Ville (VNA) - Amputé des deux jambes à l’âge de 25 ans, Tô Đình Khánh a lutté pendant quatre ans contre le désespoir pour se relever. Il a réussi dans l’e-commerce et rêve de faire comme le conférencier sans bras ni jambes Nick Vujicic : inspirer les jeunes malchanceux.

Tô Đình Khánh, né en 1992 et domicilié à Hô Chi Minh-Ville, est l’un des 50 jeunes exemplaires du programme “Tỏa sáng nghị lực Việt Nam 2022” (Faire briller l’énergie du Vietnam). Celui-ci a été lancé de mai à août par l’Union centrale des jeunes vietnamiens et la Sarl TCP Vietnam pour honorer les handicapés de moins de 35 ans qui ont surmonté leurs difficultés pour briller et inspirer les autres.

Khánh est l’une des figures influentes des réseaux sociaux TikTok et Facebook car bien qu’amputé de ses jambes, il reste plein d’espoir et mène très bien son commerce en ligne de compléments alimentaires qui lui rapporte mensuellement entre 600 millions et 1,2 milliard de dôngs. Auteur de nombreuses vidéos inspirantes au sujet de sa vie quotidienne et de sa vision optimiste de la vie, Khánh a une chaîne YouTube forte de près de 77.000 abonnés, un compte Facebook suivi par plus de 60.000 personnes et un TikTok avec 327.000 followers.

Frôler deux fois la mort à 25 ans

Dans son salon plein de colis, Khánh se déplace facilement avec son fauteuil roulant électrique. Toujours sourire aux lèvres, il raconte, à sa manière, les jours noirs qu’il a vécu il y a quatre ans lors qu’un grave souci de santé a complètement bouleversé sa vie. En 2017, en quittant sa terre natale, la province de Dak Lak (hauts plateaux du Centre), Khánh s’installe à Hô Chi Minh-Ville pour se lancer dans l’e-commerce. En avril 2018, à 25 ans, Khánh se préparait à ouvrir une boutique de vêtements et de cosmétiques, mais un grave problème de santé est venu bousculer son projet.

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Khánh veut inspirer les jeunes comme l’a fait l’Australien sans bras ni jambes Nick Vujicic. Photo : CTV/CVN

“Cet après-midi d’avril 2018, soit quelques jours avant l’inauguration de mon magasin, j’ai senti mes jambes toutes engourdies jusqu’à ce que je ne puisse plus marcher. J’ai téléphoné à mes deux frères pour m’amener à l’Hôpital militaire 175 (proche de chez lui dans l’arrondissement de Gò Vâp, ndlr). Les médecins ont diagnostiqué que mes jambes nécrosaient en raison d’un caillot de sang dans mon ventre qui avait bloqué l’aorte”, se souvient-il.

En fait, le jeune homme savait depuis longtemps que sa santé n’était pas bonne. Il avait souvent les jambes engourdies et souffrait d’anasarque, de problèmes rénaux, d’une fatigue persistante... Mais trop occupé par son travail, il essayait de se convaincre que tout irait bien. “Pour continuer à vivre, les médecins m’ont dit qu’il fallait m’amputer de mes jambes et que je devais être transféré immédiatement à l’hôpital Cho Rây, un établissement moderne capable de me prendre en charge. À ce moment-là, je souffrais énormément et mes jambes me semblaient être sur le point d’exploser”.

Conscient de la gravité et du risque de cette opération avec une chance sur deux de ne pas y réchapper, en attendant ses parents, il leur a confié quelques mots dans une courte vidéo qu’il a réalisée avec son téléphone portable : “Je m’excuse. Je suis votre fils aîné mais je vous quitte trop vite sans rien faire pour vous. C’est peut-être la dernière fois que vous m’entendez. Ne soyez pas tristes et ne pleurez pas ! Au revoir papa et maman !”

Après cinq heures de chirurgie, Khánh s’est réveillé. Pour être sûr qu’il était vivant, il a crié son nom deux fois. Encore sous l’effet de l’anesthésie, il a mis ses mains sur le moignon et réalisé dans une douleur poignante que ses jambes avaient été amputées. Mais l’ablation ne s’est faite qu’au niveau de ses cuisses, donc Khánh avait encore de l’espoir de pouvoir utiliser des prothèses. Cependant, après une semaine, la nécrose continuait de toucher ses cuisses et les médecins lui ont annoncé qu’une seconde opération était nécessaire pour retirer les articulations des hanches.

Les médecins ont expliqué à ses parents qu’il s’agissait d’une lourde chirurgie avec un taux de survie extrêmement faible en raison de la mauvaise santé de leur fils et qu’ils devaient se préparer au pire. “En poussant mon fils dans la salle d’opération, j’ai essayé de l’encourager : +Essaie de revenir avec moi, mon chéri ! Toute la famille t’attend+”, raconte Mme Nhiên, la mère de Khánh. C’est peut-être ces mots de sa mère qui lui ont apporté la motivation de ne pas abandonner. Et le miracle s’est produit : l’opération a réussi.

“Pour cette deuxième intervention chirurgicale, longue et très risquée, personne ne pensait que j’y survivrais. Deux mois après, les docteurs n’étaient toujours pas optimistes car ma santé était très fragile et les complications pouvaient survenir”, se rappelle Khánh, avouant que sa survie, est, pour lui, dû à la chance et à la magie. Après quatre mois de traitement à Cho Rây, Khánh a continué de souffrir durant deux mois à l’Hôpital de réadaptation dans le 8e arrondissement avant de finalement rentrer chez lui.

Les larmes du père comme motivation

Mme Nhiên n’oubliera jamais les jours où Khánh était au fond du gouffre : “Pendant six mois, il ne voulait parler à personne. Il pleurait seul dans la nuit et a une fois tenté de se suicider. Nous n’avons jamais montré de tristesse et d’émotions négatives devant lui. Nous nous sommes consolés pour surmonter ensemble cette épreuve”.

Khánh se souvient très bien de la nuit du Réveillon de 2019. Quand son père brûlait de l’encens devant l’autel dans la chambre d’à côté, il a pleuré fort. “C’était la première fois que je le voyais verser des larmes, des larmes de douleur et de désespoir. Ma mère, mes frères et moi n’avons pas pu nous empêcher de pleurer nous aussi. Et je me demandais pourquoi un tel désespoir ? C’est peut-être parce que je suis un poids pour eux. C’est à ce moment que j’ai décidé de changer, de penser positivement et de me lever. Je me disais que je devais faire quelque chose pour mes parents. J’ai compris que ma famille avait déjà enduré beaucoup de douleurs. Si je continuais à rester immobile et pessimiste, ma famille le serait également”.

L’aspiration de Khánh à reprendre sa vie en main fut plus forte que jamais, ce fut une véritable résurrection ! Au bout d’un an, il a pu s’assoir. Le premier jour où il a pu y arriver seul, Khánh a pris une photo et l’a publiée sur sa page Facebook, racontant son histoire et partageant sa détermination à changer. Il a alors cherché à se déplacer avec un fauteuil roulant et à faire des pompes pour pouvoir marcher sur ses deux bras.

En voulant reprendre ses affaires en ligne, il a consacré beaucoup de temps à apprendre à tourner, monter des vidéos, à se former sur les techniques de commerce sur les réseaux sociaux. Il travaillait du matin au soir. Il a essayé de faire des vidéos de sa vie quotidienne. L’introduction était toujours la même : un homme avec la moitié de son corps faisant des pompes dans le couloir, comme une preuve qu’il n’y a pas de limites si l’on s’efforce de s’avancer.

Khánh partage sa vision positive de la vie, il est de plus en plus suivi, ce qui rend ses affaires florissantes. Il a même payé au fur et à mesure toutes les dettes de sa famille.

Les rayons de soleil

Fin 2019, Khánh a assisté à la rencontre avec son idole Nick Vujicic, dans le cadre de son voyage à Hô Chi Minh-Ville. L’homme australien sans bras ni jambes est le symbole d’une joie de vie inépuisable, qui a su transmettre son inspiration, partager sa joie et inspirer des millions de personnes dans le monde entier. Le rencontrer et parler directement avec lui a aidé Khánh à réaliser beaucoup de choses. Le plus important est que les handicapés ne sont pas des personnes inutiles pour la société, ils peuvent toujours vivre une vie heureuse et ils inspirent les autres lorsqu’ils font des efforts incommensurables pour changer les choses.

“Nick Vujicic m’a dit : +Je t’ai vu, je suis impressionné parce que même si tu as perdu tes jambes, tu respires la confiance et l’optimisme. Je veux que tu deviennes comme moi pour inspirer les Vietnamiens comme toi à avoir une vie meilleure. Tu peux faire comme moi. Tu as juste besoin de croire en toi et de t’efforcer de changer ta vie+”.

Tô Đình Khánh : “Je veux devenir le Nick Vujicic vietnamien” ảnh 3Il a trouvé la moitié de sa vie. Photo : TDK  

Début 2022, Khánh a fait connaissance en ligne avec Trân Thi Thuong, 25 ans, originaire de la province de Binh Dinh (Centre), qui travaillait au Japon. Ils sont tombés amoureux l’un de l’autre. Après quatre mois, Thuong a décidé de rentrer au Vietnam pour être avec lui. Ils se sont mariés à la mi-octobre. Leur mariage, retransmis en direct sur les réseaux sociaux, a fait le buzz. Le couple vient d’annoncer qu’il accueillera l’an prochain le troisième membre de la famille.

Khánh vit actuellement dans un état d’esprit très optimiste. Partageant sur son succès dans les affaires, Khánh affirme que le plus important est d’élaborer une marque personnelle et d’obtenir la confiance des clients. “On me demande souvent pourquoi je vends bien, je leur dis qu’il faut se faire un prestige personnel sur les réseaux sociaux. Lorsque les gens vous connaissent et vous font confiance, ils pensent à vos produits”.

Il envisage d’ouvrir sa propre marque de mode tout en participant activement à des activités philanthropiques pour venir en aide aux gens comme lui. “Je veux avoir une meilleure santé pour continuer mes projets, aider les handicapées, leur donner de l’espoir et de la motivation pour vivre leur vie pleinement”, affirme-t-il. -CVN/VNA

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