Hanoi (VNA) - Le plan gouvernemental sur le développement socio-économique pour la période 2011-2020 a offert aux régions des ethnies minoritaires Công, Mang, La Hu, et Co Lao de nombreuses opportunités de développement. Si la situation s’est bien améliorée, il reste encore beaucoup à accomplir.
La petite maison au toit en tôle de la famille de Ly Chong Xa, dans le village de Phi Chi C, commune de Pa Vê Su, district de Muong Tè, province de Lai Châu (Nord), vient d’être construite grâce aux aides financières de l’État et aux prêts de ses proches. S’il ne s’agit pas bien entendu d’un palace, ce nouveau logement est bien plus spacieux et confortable que son ancienne habitation de fortune.
Des changements prometteurs
Ly Chong Xa n’aurait jamais pensé pouvoir vivre un jour dans une telle maison. «Grâce aux aides financières de l’État pour la construction d’une maison et la production agricole, nos conditions de vie s’améliorent de plus en plus, se félicite-t-il. Nous bénéficions aussi de formations professionnelles dans l’agriculture et l’élevage porcin. En outre, dans notre commune, les voies ont été asphaltées et nous sommes reliés au réseau électrique national».
La famille de Ly Chong Xa n’est pas un cas isolé, puisque 44 autres de la commune de Pa Vê Su ont bénéficié cette année d’aides financières étatiques pour construire une maison. Le plan de développement socio-économique des zones habitées par les Mang, La Hu, Công et Co Lao est déployé dans 88 villages de 27 communes de 9 districts des provinces de Lai Châu, Diên Biên et Hà Giang. D’un montant d’investissement de 1.042 milliards de dôngs, il se divise en deux périodes : 2011-2015 et 2016-2020.
Vàng Hà Chong, président du Comité populaire de la commune de Pa Vê Su, informe qu’auparavant, les La Hu vivaient dans la forêt et menaient une vie nomade, dans des conditions déplorables. Ils manquaient de tout : électricité, voies de communication, écoles, établissements sanitaires… et souffraient de disette chronique.
Aujourd’hui, après leur sédentarisation dans cette commune, ils jouissent d’une vie plus stable. Ils ont bénéficié de subventions pour la construction de logements, l’achat de semences agricoles ou encore de cours de formation sur les dernières techniques et les modèles de production. En dépit de toutes les difficultés existantes, les infrastructures ont été améliorées, les enfants sont plus nombreux sur les bancs de l’école et les malades sont soignés au poste sanitaire de la commune.
Pour la famille de Vân Mi Say, établie dans le village de Ngam Sooc (commune de Mâu Duê, district de Yên Minh, province de Hà Giang - Nord), aucun bonheur n’est plus grand que celui de vivre dans sa nouvelle maison. Ayant toujours vécu dans la pauvreté, Say ne pouvait imaginer vivre un jour dans un tel logement, manger du riz blanc tous les jours et écouter les enfants réciter ce qu’ils ont appris à l’école.
Grâce à l’assistance du «Programme de suppression des maisons de fortune», son rêve est devenu réalité. En hiver dernier, sa famille n’a ainsi pas souffert du froid hivernal, tant redouté autrefois. À l’instar de celle de Say, une trentaine de familles Co Lao établies dans les cinq communes de Mâu Duê, Phu Lung, Mâu Long, Ngoc Long et Bach Dich ont perçu cette aide.
En dehors des subventions pour la construction de maisons, les familles Co Lao en situation difficile se sont vu remettre des boucs et des chèvres, avec à la clé une formation afin de bien s’en occuper, de les soigner et de prévenir les maladies.
Sur le plan culturel aussi, le gouvernement a répondu présent, en accordant des assistances pour le maintien et la valorisation des traditions. Les troupes artistiques des hameaux peuvent ainsi se produire plus facilement, les élèves de l’ethnie Co Lao portent à nouveau leurs costumes traditionnels à l’école et certains instruments de musique traditionnels y sont enseignés.
Les responsables du Comité des affaires éthiques des provinces de Lai Châu, Diên Biên et Hà Giang - où certaines minorités ethniques bénéficient du projet - estiment qu’il s’agit d’une politique judicieuse qui répond aux aspirations des habitants. Les investissements couvrent tous les domaines - des infrastructures à la culture, en passant par l’éducation et la santé. Résultat : les zones peuplées par les Công, Mang, La Hu, et Co Lao sortent peu à peu de leur isolement.
Nécessité d’un mécanisme adapté
Si le bilan incite à l’optimisme pour la suite, Nguyên Van Duân, directeur adjoint du Département de la localité dépendant du Comité des affaires ethniques, tempère les ardeurs en rappelant que, pour diverses raisons, seuls 11 des 23 objectifs définis ont été atteints. Le taux de pauvreté dans ces régions reste un problème majeur puisqu’il atteint encore 80% contre 60% selon l’objectif fixé.
De plus, seules 657 des 1.670 maisons de fortune ont été remplacées, à comparer aux 100% fixés. Et la construction des ouvrages d’approvisionnement en eau propre, des maisons culturelles, des écoles en dur n’atteint que 10% du plan.
Afin d’atteindre les objectifs du plan d’ici 2020, le Comité des affaires ethniques propose de déterminer les secteurs ayant besoin d’investissements urgents, d’appliquer des modèles de développement de la production durables dont l’efficacité n’est plus à prouver, de revoir quels sont les besoins réels du marché de l’emploi, sans oublier de renforcer les contrôles et la surveillance de l’utilisation des fonds d’investissement pour prévenir les détournements et éviter le gaspillage. -CVN/VNA
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