Lesintervenants ont exprimé leurs inquiétudes face au développement troprapide des centres urbains en périphérie du quartier historique.
«L’urbanisationde Hanoi est fulgurante. En moins de 30 ans, la superficie de la ville atriplé. Elle est passée de 1.000 km² à 3.000 km² et le nombred’habitants d’un million à 6,7 millions», a indiqué Nguyên Quôc Thông,vice-président de l’Association des architectes du Vietnam.
«Lesnouveaux centres urbains de grande envergure, éparpillés, ont en partiedétruit l’harmonie de la ville. Avec ce développement, Hanoi doit faireface aux embouteillages, à la pollution, aux problèmes sociaux et aurisque de perdre son caractère original», a-t-il ajouté.
Préserver l’identité de la ville
M.Thông a également souligné que l’architecture de Hanoi était de moinsen moins en accord avec l’identité et l’harmonie que les Français ontcréées. En effet, les Français avaient aménagé le Vieux quartier enrespectant une continuité architecturale. Ils avaient construit lesouvrages typiques que sont l’Opéra de Hanoi ou l’ancien Palais dugouverneur général de l’Indochine.
«La construction desnouveaux marchés de Dông Xuân et Hàng Da est un fiasco architectural etculturel. En effet, un marché se développe généralement au fil du temps,grâce aux valeurs culturelles accumulées génération après génération», aestimé l’historien Duong Trung Quôc. Et d’ajouter : «Le Hanoid’aujourd’hui doit faire face à un grand défi : réussir à préserver sonidentité sur une grande superficie. Le marché Dông Xuân, anciennement lemarché Câu Dông (rue Hàng Duong), qui comprenait de nombreusesboutiques le long de la rue, a petit à petit perdu sa positioncommerciale dominante».
Augmenter la superficie des espaces verts
Undélégué japonais a fait part de son inquiétude face à l’insécuritéprovoquée par les maisons du Vieux quartier, très fines, qui comportentjusqu’à six ou sept étages. Le représentant du Comité de gestion duVieux quartier de Hanoi, Nguyên Hoàng Phuong, a expliqué qu’il«s’agissait d’un phénomène temporaire, qui s’est développé avecl’urbanisation rapide, mais aussi pour répondre au développement dutourisme. Ces maisons devront être amputées de leurs étages en trop».
Lacréation d’espaces verts a aussi été abordée. Actuellement, la densitéd’espaces verts à Hanoi est de 2,3 m² par personne. La ville s’est fixéepour objectif d’atteindre de 12 à 15 m² par personne en 2020.
«LeComité populaire de Hanoi doit appliquer de modernes techniques etcritères en matière d’espaces verts afin que Hanoi devienne une villeverte et moderne, sans qu’elle perde son identité», a partagél’architecte Nguyên Xuân Hinh, un responsable de l’Universitéd’architecture de Hanoi.
Les intervenants ont égalementproposé des mesures de réorganisation du marché Dông Xuân et de sesenvirons : élargir le marché aux légumes et déplacer le collège Lê Loi ;construire, sur le terrain d’un ancien bâtiment attenant, une nouvellebâtisse qui permettra aux habitants de revenir s’établir sur place. Ilcomprendra aussi des bureaux et une crèche. Il s'agit aussi deréorganiser le rez-de-chaussée du marché et restaurer la façade arrière ;et enfin, d'étudier les options pour créer un espace harmonieux entrele marché Dông Xuân et les nouveaux bâtiments. -CVN/VNA