VietnamPlus - Le gouvernement recueillera les avis des ministères, des organismes et des localités sur le projet de réorganisation des unités administratives à tous les niveaux et de construction d'un modèle d'organisation des autorités locales à deux niveaux, puis les synthétisera et fera un rapport au Comité central du Parti, prévu à la mi-avril 2025.
La politique, impliquant la fusion de certaines unités administratives au niveau provincial, la suppression du niveau de district et la continuation de la fusion des unités administratives au niveau communal, est une opportunité de façonner une nouvelle mission pour le système politique au niveau communal, en vue d’une gouvernance locale moderne, selon le docteur Nguyên Van Dang, chercheur en administration publique et politique de l’Académie nationale de politique Hô Chi Minh, au journal en ligne VietnamPlus.
- Comment évaluez-vous le processus de rationalisation et de réorganisation des unités en cours?
Depuis fin novembre 2024, avec un leadership drastique, une mise en œuvre décisive et rapide, le dressement du bilan de la mise en œuvre de la résolution 18 du 12e Comité central du Parti sur la poursuite de la réorganisation de l'appareil du système politique a obtenu des résultats positifs auprès des ministères/départements/organismes, du niveau central au niveau local.
Les changements drastiques, qui sont considérés comme révolutionnaires, ont reçu le soutien d’un grand nombre de cadres, de membres du Parti et de personnes dans tout le pays.
En ce qui concerne les unités administratives et les systèmes politiques locaux, jusqu’au début du mois de février 2025, nous continuions à réorganiser les unités administratives aux niveaux de district et de commune, mais il n’y avait pas de direction spécifique pour le niveau provincial. Jusqu’à la fin du mois de février 2025, les nouvelles politiques dans la Conclusion n° 127-KL/TW ont marqué la prise de conscience et la détermination des dirigeants du Parti et de l’État en faveur de la refonte des unités administratives ainsi que des modèles d’administration locale. Les changements attendus vont certainement remodeler le modèle de gouvernance locale ainsi que la gouvernance nationale dans notre pays à l’avenir.
Jusqu’à ce jour, « la révolution de la rationalisation de l’appareil du système politique » est devenu un mot-clé de recherche populaire, un sujet d’intérêt et de discussion partout. L’opinion publique en général a exprimé son accord avec les politiques justifiées du Parti et les actions drastiques des agences de l’État. Des attentes positives quant au développement futur du pays émergent des discussions sur la rationalisation de l’appareil du système politique.

- Quelle votre évaluation sur la politique impliquant la fusion de certaines unités administratives au niveau provincial, la suppression du niveau de district et la continuation de la fusion des unités administratives au niveau communal ?
La fusion de provinces est un sujet qui attire l'attention de nombreuses personnes depuis le début du processus de rationalisation de la structure organisationnelle des ministères/organismes et des commissions du Parti. La politique de la Conclusion n° 127-KL/TW sur la possibilité de fusionner certaines provinces a répondu à la curiosité de nombreuses personnes et je constate un très haut consensus. Parce que les lacunes du modèle actuel d’organisation des unités administratives, notamment en matière de limites administratives provinciales, ont été clairement révélées. Par conséquent, la fusion de provinces pour créer un nouvel élan et un nouvel espace de développement est largement soutenue.
Selon la Conclusion n° 127-KL/TW, l’absence d’organisation au niveau de district et la mise en place d’un modèle d’autorités locales avec seulement deux niveaux (province/commune) attirent une plus grande attention. Étant donné que la suppression d’un niveau du système locale qui existe depuis de nombreuses années est une politique très récente, elle suscite certainement de nombreuses discussions.
La politique de suppression du niveau de district impose tout d’abord une charge de travail considérable aux agences fonctionnelles de l'État pour revoir le processus de mise en œuvre, envisager les fonctions et les tâches d’un système à deux niveaux ainsi que son personnel... Les particuliers et les entreprises s'inquiètent de la capacité opérationnelle du nouveau modèle, de savoir s'il y aura des perturbations ou non...
L’abolition du niveau de district et le renforcement du niveau communal façonneront une « nouvelle mission » pour les autorités communales. C’est une tâche difficile, mais nous devons l’accomplir pour évoluer vers une gouvernance locale moderne, capable de suivre de près les besoins de la vie sociale, et augmenter la flexibilité pour répondre aux besoins de plus en plus divers des personnes et des entreprises.
- Selon vous, quelles exigences doivent être prises en compte lors de la réorganisation des unités administratives à tous les niveaux ?
La Conclusion n° 127-KL/TW montre une très forte détermination des dirigeants du Parti et de l’État à remodeler les éléments clés de la gouvernance locale dans notre pays. Je considère que les orientations contenues dans la Conclusion n° 127-KL/TW constituent des exigences essentielles et très raisonnables. Plus précisément, cela nécessite une réflexion stratégique et une vision à long terme, en soulignant la nécessité de créer des conditions propices au développement durable des localités ainsi que de l’ensemble du pays à l’avenir.

La réorganisation des unités administratives provinciales nécessite donc d’abord de réfléchir et d’aborder une approche globale. Autrement dit, la fusion de provinces ne dépend pas seulement de la superficie et de la taille de la population, mais doit être liée à la planification du développement régional, permettant de favoriser les infrastructure, de bien exploiter les similitudes dans l’histoire du développement, les traditions et les caractéristiques culturelles, les caractéristiques économiques et les modes de vie des communautés résidentielles.
Le deuxième point à noter est que la nouvelle structure organisationnelle au niveau provincial doit optimiser le potentiel local. Il s’agit d’une exigence très difficile, qui nécessite donc un calcul et une réflexion minutieux. Nous ne sommes pas perfectionnistes, mais les nouvelles cartes locales doivent viser à minimiser les lacunes qui peuvent susciter des controverses et même devenir des obstacles au développement futur.
Le troisième point important est de concevoir des fonctions et des tâches pour le système local à deux niveaux. Le problème ne se limite pas au transfert d’une quelconque autorité ou fonction du niveau de district au niveau de commune ou de province. Si nous pensons de cette manière, nous courons facilement le risque d’un manque de réflexion à long terme. À mon avis, la réorganisation des pouvoirs et des fonctions aux niveaux provincial et communal doit s’inscrire dans une vision à long terme pour une gouvernance moderne.
Le principe général est que le niveau communal doit être proactif et capable de prendre des décisions pour répondre aux besoins quotidiens de la population, tandis que le niveau provincial se concentre sur l’élaboration de politiques, la gestion macroéconomique et est responsable des questions complexes.
- Après la réorganisation, chaque commune sera « presque un petit district ». Selon vous, quels sont les enjeux à traiter ?
La première question est la répartition des pouvoirs, la conception des fonctions et des tâches des unités relevant du système communal. Avec la nouvelle échelle, le niveau communal sera responsable de davantage de fonctions et de tâches, ainsi que d'une autorité accrue. Cela nécessite un calcul détaillé de la part des agences chargées de concevoir la structure organisationnelle.

La deuxième question concerne les exigences de qualité de du personnel au niveau de la commune. De toute évidence, avec de nouvelles fonctions et tâches, le personnel actuel au niveau communal sera probablement confronté à de nombreuses difficultés. Par conséquent, il est nécessaire d’accorder une attention particulière aux capacités de chaque cadre et fonctionnaire au niveau communal, lors du processus de réorganisation.
D’une manière générale, le prestige, les qualités et les capacités des dirigeants et des gestionnaires doivent être à la mesure de la nouvelle stature de la commune. Les fonctionnaires et les employés du secteur public doivent être compétents dans leur profession, avoir le sens de l’éthique publique et un style de travail professionnel.

Le troisième problème découle du modèle même d’autorités locales à deux niveaux. Avec un système à deux niveaux, les citoyens n’auront que deux options en matière de prestataires de services publics : le niveau communal ou le niveau provincial. Cela pourra engendrer des désagréments, comme une surcharge au niveau communal ou la difficulté de solliciter le niveau provincial.
- Je vous en remercie.–VietnamPlus