Quang Thanh fait redécouvrir le nem aux États-Unis
Vingt-cinq chefs cuisiniers
internationaux ont participé il y a quelques mois à un programme
d’échange interculturel, organisé par le Département d’État américain.
Le chef Trân Quang Thanh, 35 ans, a représenté le Vietnam. «Nous étions
25 issus de 20 pays, et avons présenté nos arts culinaires dans sept
États et quatre collèges américains», a-t-il indiqué.
«Nous
y avons montré les différentes étapes de préparation des mets : du
choix des ingrédients au plat fini, en passant par l’usage des épices.
Les collégiens nous ont observés, puis ils ont goûté et nous ont posé
des questions sur nos techniques, nos expériences, et même nos astuces»,
a-t-il ajouté. Les chefs cuisiniers en ont d’ailleurs profité pour
vanter les mérites du métier.
Des Américains curieux de la cuisine vietnamienne
«Avec
ces démonstrations, les élèves peuvent affiner leur goût, estimer leurs
capacités à reconnaître les ingrédients et la qualité des plats, et
pourquoi pas choisir cette voie pour leur future carrière», a commenté
Trân Quang Thanh, particulièrement sensible à l’orientation
professionnelle des jeunes, de par son expérience personnelle.
Titulaire
d’un diplôme universitaire en langues étrangères, il a démarré sa vie
professionnelle en étant réceptionniste. «Mais c’était difficile de
trouver un travail intéressant dans cette branche», a-t-il raconté.
C’est ainsi qu’en 2005, il a décidé d’apprendre le métier de cuisinier.
Apprenti, il a vite été séduit par les plats orientaux et occidentaux,
et son choix s’est rapidement transformé en véritable passion.
Trân
Thanh Quang a travaillé dans plusieurs hôtels renommés tels Sofitel
Novotel Dalat Palace, Sofitel Plaza Saigon, Majestic... Il a été chef
cuisinier du restaurant New York Steak House à Hô Chi Minh-Ville, et a
participé à certains programmes d’échanges culturels organisés par le
Consulat américain de la capitale économique.
Ainsi, notre
homme est ravi d’avoir pu provoquer la surprise, lors de son voyage aux
États-Unis, que ce soit chez les habitants, les élèves, mais aussi chez
ses confrères étrangers : «Ils m’ont dit avoir été étonnés de la saveur
des rouleaux de viande et de crevettes (cha gio tôm thit ou nem) que
j’avais préparés», s’est-il exclamé. Son secret : il a ajouté dans la
farce des poivres concassés, et non des poivres moulus en poudre,
donnant des nems plus relevés.
Devant un public
majoritairement novice, le chef cuisinier a présenté cette préparation
pourtant connue dans le monde entier : le nem. Il en existe de
nombreuses variantes, les uns enroulés dans une fine galette de riz, les
autres dans une feuille de salade. Certains se distinguent également
par la composition de leur farce. «Chaque nem est le résultat d’échecs
et de succès, d’un savoir-faire transmis par des générations de
cuisiniers», a-t-il conclu, en ajoutant que «par le biais de la
gastronomie, nous pouvons faire découvrir la culture de notre pays de
manière effective». - VNA