Hanoï (VNA) – Le Vietnam fait face à une augmentation alarmante de la consommation de tabac, notamment chez les jeunes. La 15e Assemblée nationale prévoit d’amender la loi sur les droits d'accise lors de sa 9e session, dont la deuxième phase débutera le 11 juin.
Selon l’Association vietnamienne d’économie de la santé (VHEA), les coûts médicaux et les pertes économiques liés au tabac atteignent 108.000 milliards de dongs (4,33 milliards de dollars) par an, soit cinq fois plus que les recettes fiscales générées par cette industrie. Le tabac nuit non seulement à la santé, mais affecte également la productivité du travail et le développement durable du pays.
L’exposition au tabagisme passif expose particulièrement les enfants, que ce soit à l’école ou dans les espaces publics. La vente au détail de cigarettes, la publicité à proximité des établissements scolaires, et les prix bas facilitent l’accès des jeunes au tabac.
La nicotine impacte le développement cérébral et les performances scolaires, tandis que les dépenses consacrées au tabac réduisent le budget des ménages dédié à l’éducation et à d’autres besoins essentiels.

Au Vietnam, les prix du tabac sont parmi les plus bas de la région Asie-Pacifique, avec plus de 40 marques vendues à moins de 10.000 dongs (0,4 dollar) le paquet. La taxe d’accise ne représente que 36 % à 38,8 % du prix final, bien en deçà des 75 % recommandés par l’Organisation mondiale de la santé.
À compter du 1er janvier 2025, le Vietnam interdit les cigarettes électroniques et le tabac chauffé, une mesure décisive pour freiner la popularité croissante de ces produits auprès des jeunes.
Le projet d’amendement de la loi sur les droits d’accise propose deux options pour augmenter la taxe d’accise sur les cigarettes. La première prévoit une hausse progressive du prix du paquet, de 2.000 dongs en 2027 à 10.000 dongs en 2031. La seconde, plus ambitieuse, débute à 5.000 dongs en 2026 et atteint 15.000 dongs en 2031. Les deux visent à porter la charge fiscale à environ 59,4 % du prix final d’ici 2030.
Les experts assurent que cette mesure réduira la consommation, diminuera les coûts sanitaires, et augmentera les recettes fiscales. Avec la seconde option, l’État pourrait générer jusqu’à 29.000 milliards de dongs (1,16 milliard de dollars) supplémentaires par an d’ici 2030.
Par ailleurs, il est essentiel de soutenir la reconversion des agriculteurs et des travailleurs du secteur du tabac vers des activités plus durables, comme l’agriculture biologique.
Selon le secrétaire général du Parti, To Lam, une société saine dépend non seulement des médecins, mais aussi de l’engagement de chacun envers un mode de vie sain et sans tabac. La réforme de la loi sur les droits d’accise représente une opportunité majeure pour le Vietnam de progresser dans la lutte contre le tabagisme. Une politique fiscale forte et opportune permettra de réduire la consommation chez les jeunes, d’alléger le fardeau des maladies et des décès prématurés, et de renforcer le système de santé et la protection sociale. -VNA