L’Association des victimes del’agent orange/dioxine du Vietnam (VAVA) a affirmé jeudi son soutien auprocès intenté par Trân Tô Nga, une Française d’origine vietnamienne,contre des géants américains de la pétrochimie.
"La VAVAaccompagne toujours et soutient l’action de Mme Trân Tô Nga et dans lamesure de ses capacités, lui apporte son concours matériel pour atténuerses difficultés rencontrées lors de la poursuite de ce procès", adéclaré à la presse à Hanoi son président Nguyên Van Rinh.
Trân Tô Nga, 73 ans, qui avait été exposée à l’agent orange pendant laguerre du Vietnam, et son avocat, Me William Bourdon, assignent devantle tribunal de grande instance d’Evry (Essonne) plusieursmultinationales accusées d’avoir produit ce défoliant très toxiquedéversé par l’aviation américaine et qui, aujourd’hui encore, fait denombreuses victimes.
L’ex-journaliste assure que lesgraves problèmes de santé de ses trois filles (l’une d’elles estdécédée à l’âge de dix-sept mois) sont dus à sa propre contamination,dans les années 1960. Elle réclame une expertise médicale complète, etle versement d’indemnités par les sociétés mises en cause.
"C’est une démarche réfléchie, longuement préparée", indique MeBourdon, cité par l’Express. "En tant que citoyenne française, macliente est recevable à poursuivre ces sociétés qui ont toujours suorganiser leur irresponsabilité juridique dans ce drame éternel? Ellepeut obtenir réparation à titre individuel et ouvrir ainsi la voie àd’autres démarches, à l’étranger cette fois, pour les civilsvietnamiens."
Alors que les Vietnamiens poursuiventencore aujourd’hui le combat pour rendre justice aux victimes de l’agentorange/dioxine, cette procédure est la première engagée en France.
"Comme la date des premières conclusions en défense est prévue le 16avril prochain au tribunal de grande instance d’Evry, la VAVA a envoyéune lettre au tribunal et aux avocats des parties", a fait savoir legénéral de corps d’armée Nguyên Van Rinh.
La VAVA aappelé l’Association internationale des juristes démocrates (AIJD) àdéclencher un large mouvement de vulgarisation auprès des peuples dumonde entier sur le désastre de la dioxine sur l’homme etl’environnement, et à demander aux compagnies chimiques américaines departiciper avec le Vietnam à réparer les conséquences de la guerrechimique menée par les États-Unis contre le Vietnam.
De 1961 à 1971, l’armée américaine a déversé 80 millions de litres dedéfoliants au Vietnam, lesquels contenaient près de 400 kg de dioxine,un produit hautement toxique qui perturbe les fonctions hormonales,immunitaires et reproductives de l’organisme. Plus de 4,8 millions deVietnamiens ont été exposés à la dioxine, dont 3 millions en subissentencore les séquelles. – VNA