"Ligne en neuf traits" - une absurdité génératrice de tensions

Englobant entre 80% et 90% de la superficie de la Mer Orientale, la "ligne en neuf traits" 2tait au centre de la procédure engagée par les Philippines contre la Chine devant la CPA.
"Ligne en neuf traits" - une absurdité génératrice de tensions ảnh 1À coups de dragage et de remblais, la Chine transforme des récifs coralliens en ports, pistes d'atterrissage et infrastructures diverses . Photo: AFP

Hanoi (VNA) -  Englobant une superficie estimée d'entre 80 et 90% de la superficie de la Mer Orientale, la "ligne en neuf traits", appelée aussi "ligne en langue de bœuf" ou "ligne en U", sert de base aux revendications de souveraineté vagues de la Chine. Conspuée par des diplomates et des chercheurs internationaux, elle était aussi au centre de la procédure engagée par les Philippines contre la Chine devant la Cour permanente d'arbitrage (CPA) de La Haye.

La ligne en langue de bœuf est apparue pour la première fois sur une carte de février 1948 du gouvernement de la République de Chine, sur la base d'une ligne chimérique et variable tracée par un particulier dans un atlas de décembre 1947. Aucun document n'a jamais justifié sa source, sa signification ni sa valeur. De plus, cette carte présente des informations purement géographiques.

Depuis son apparition, la "ligne en langue de bœuf" a changé successivement, témoignant d'une imagination bizarre et de déductions hardies de la part de la Chine. Lors de sa "naissance", elle était constituée de onze traits, lui donnant en effet l'apparence d'une langue de bœuf qui "lécherait" la Mer Orientale, dont les archipels vietnamiens de Truong Sa (Spratleys) et Hoang Sa (Paracels).

En 1949, la République populaire de Chine voit le jour et publie une carte sur laquelle "la ligne en langue de bœuf" est représentée telle qu'elle figurait dans la précédente carte publiée par la République de Chine en février 1948. Quatre ans plus tard, ce pays publiât soudainement la "ligne en langue de bœuf" dans ses cartes, mais en seulement neuf traits. Aucune raison officielle n'a été avancée pour expliquer la suppression de deux traits dans le golfe du Bac Bo (golfe du Tonkin)... Plusieurs traits étaient dessinés à proximité immédiate ​des côtes du Vietnam, de l'Indonésie, de Malaisie, du Brunei, des Philippines, et à 50 km ​du littoral du Vietnam.

La conception de de cette soi-disant "langue de bœuf" est tissé d'incohérences et de questions demeurant sans réponses. Par une note diplomatique du 7 mai 2009 adressée pour la première fois à l'Organisation des Nations Unies, à laquelle était annexée une carte représentant la "ligne ​en langue de bœuf" de neuf traits, aujourd'hui de… dix traits, la Chine revendiquait des droits sur les eaux qu'elle englobait.

Il s'agit du premier texte venant exprimer la position officielle de Pékin sur ce sujet, mais aussi la première fois qu'elle rendait publique, officiellement, une carte comprenant cette fameuse.

La Chine a quasiment sommé la communauté internationale de reconnaître la "nature historique" de la langue de bœuf et de considérer la Mer Orientale comme une "baie historique" de ce pays. Ainsi, la "ligne en langue de bœuf" serait considérée comme la frontière maritime de Chine, englobant pas moins de 80% de la superficie de Mer Orientale.

Et la Chine alla plus loin. A la mi-2014, elle publiait officiellement une carte de forme longitudinale sur laquelle la fameuse ligne comprend désormais dix traits et englobant 90% de la superficie de la Mer Orientale. Cependant, ce pays omît une fois encore d'expliquer pourquoi cette langue de bœuf possédait un trait supplémentaire.

Les vagues revendications de souveraineté de la Chine, injustifiées et reposant sur ​cette ligne, ont engendré protestations, des critiques et un rejet de la part ​du monde, mais aussi de partie de l'opinion chinoise. Juridiquement, historiquement et pratiquement, la soi-disant frontière maritime de Chine est effectivement sans précédent dans le monde. Elle va à l'encontre des principes fondamentaux du droit international et de la Convention des Nations Unis sur le droit de mer 1982 (CNUDM).

En effet, selon la jurisprudence internationale, les caractéristiques essentielles d'une frontière sont sa précision et sa stabilité, ceux que la "ligne en langue de bœuf" ne possède aucunement. Elle n'a ni longitude ni latitude précises, et est en plus dépourvue de fondement juridique. Sur la base de cette carte ''chimérique", la Chine revendique l'ensemble de la zone située en son intérieur.

Le général français Daniel Shaeffer, ancien attaché militaire de France au Vietnam, en Chine et en Thaïlande, dans son livre "Mer Orientale : prodigue et réalité de la ligne ​en langue de bœuf" et des chercheurs étrangers ont souligné que la carte de la ligne ​en question résultait à l'origine d'une carte privée. De leurs côtés, les érudits chinois doivent également reconnaître que "…sur le problème en Mer Orientale, la Chine n'a pas de position claire, conséquente, ce qui porte sérieusement atteinte à son prestige international".

Le professeur Li Linghua, chercheur au Centre d'information océanique de Chine, a estimé que la ligne en neuf traits était une revendication unilatérale de la Chine et n'était reconnue par aucun pays. "Lors de l'élaboration de frontières maritimes, nous devons nous baser sur les règles internationales, ne pouvons pas nous fonder sur l'histoire, l'écart entre les riches et les pauvres ou d'ordre démographique des pays en cause. Ce ne sont pas des preuves à proprement parler. La Chine ne peut utiliser la ligne en langue de bœuf en Mer Orientale comme elle le fait actuellement pour revendiquer sa souveraineté", a analysé le professeur Li Linghua.

M. Chen Pu, du magazine hongkongais "Kai Fang", a publié un article en juillet ​2011 dans lequel il se posait la question de savoir si le tracé par la Chine ​de cette ligne jusqu'aux portes de pays comme le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, le Brunei…, correspondrait à une situation objective ou non.

Le professeur Shi Duanheng de l'Université Renmin de Chine, pour sa part, a estimé que Pékin tentait de tromper l'opinion au moyen de ce stratagème sournois et rusé. "La Mer Orientale appartient-elle à la Chine ? Ces derniers temps, la presse chinoise se montre équivoque à ce sujet. Si l'on dit que toute la Mer Orientale est chinoise, le monde ne l'acceptera pas", a-t-il conclu.

Cependant, en dépit du droit comme de l'opinion internationale protestant contre cette langue de bœuf, la Chine a intensifié ces dernières années la consolidation et la construction d'îles artificielles, ainsi que la militarisation de celles-ci. Des navires chinois ont même sectionné un câble de prospection sismique du Vietnam. Pire, la Chine a lancé des appels d'offre pour l'adjudication de lots de pétrole et de gaz et signé des conventions, et déployé illégalement une plate-forme de forage dans les eaux vietnamiennes. Enfin, elle n'hésite pas à recourir à la force pour menacer et porter atteinte à la vie, à la santé des personnes et des biens des membres des forces de l'ordre comme des pêcheurs vietnamiens et d'autres pays.

Cette série d'actions bellicistes de la Chine a pour but de matérialiser la ligne en langue de bœuf en Mer Orientale par des revendications ambitieuses et irrationnelles, enfreignant gravement le droit international et ayant une incidence directe sur la paix, la stabilité, la liberté et la sécurité de la navigation maritime dans cette zone.

Cependant, tous ces complots de la Chine en vue d'occuper l'ensemble de la Mer Orientale ne peuvent aboutir. ​Cette "comédie" a été officiellement terminée par la sentence du 12 juillet 2016 de la Cour permanente d'arbitrage (CPA) de La Haye (Pays-Bas)./. VAN HA

Voir plus

Hoàng Van Quân, vice-président de l’Association des entreprises vietnamiennes au Laos et président-directeur général de la société NNC Pharma. Photo : VNA

La diaspora vietnamienne au Laos confiante dans le XIVe Congrès national du Parti

À l’approche du XIVe Congrès national du Parti communiste du Vietnam, la communauté vietnamienne vivant au Laos participe activement à la contribution d’avis sur le projet de documents du Congrès, témoignant de son sens des responsabilités, de son attachement à la Patrie et de sa volonté de mettre son intellect au service du développement du pays.

Des jeunes filles de l'ethnie Thai au festival Het Cha. Photo : VNA

Vers le 14e Congrès du Parti : Promouvoir l'identité culturelle liée à la formation des ressources humaines dans les régions montagneuses

À l'approche du 14ᵉ Congrès national du Parti, la consultation sur les projets de documents du Congrès s'intensifie dans les provinces et communes des zones montagneuses, y compris à Tuyên Quang. Les habitants et les cadres locaux expriment leur confiance dans les orientations de développement national et formulent des propositions concrètes visant à valoriser le potentiel des confins septentrionaux du pays.

Panorama de la réunion mensuelle du gouvernement. Photo: VNA

Le Premier ministre préside la réunion mensuelle du gouvernement d'octobre

Le 8 novembre, le Premier ministre Pham Minh Chinh a présidé la réunion mensuelle du gouvernement pour octobre 2025 afin d'évaluer la situation socio-économique du mois et des dix premiers mois de l'année, la répartition et le décaissement des fonds d'investissement public, la mise en œuvre des programmes nationaux ciblés, ainsi que d’autres questions majeures.

Panorama de la réunion. Photo : VNA

Promouvoir la coopération interparlementaire entre le Vietnam et la Fédération de Russie

Le vice-président de l’Assemblée nationale du Vietnam, Nguyen Khac Dinh, a présidé le 7 novembre après-midi, à Hanoi, une réunion en ligne entre le Groupe des parlementaires d’amitié Vietnam–Russie de l’Assemblée nationale du Vietnam et le Groupe de coopération avec l’Assemblée nationale du Vietnam du Conseil de la Fédération de Russie.

Trois anciens responsables exclus du Parti pour fautes graves. Photo : VNA

Trois anciens responsables exclus du Parti

Le Secrétariat du Comité central du Parti a décidé le 7 novembre d'exclure du Parti deux anciens responsables de la province de Dong Nai et un autre de l'ancienne province de Phu Yen pour fautes graves.

Le professeur et docteur Dinh Van Chiên, vice-président et secrétaire général de l’Association vietnamienne de l’édition scientifique, également directeur de l’Institut des sciences et technologies de la mécanique, de l’automatisation et de l’environnement. Photo: VNA

Le Vietnam consulte ses experts pour affiner la stratégie de développement national

Le Comité central du Parti du 13ᵉ mandat a rendu publics l’ensemble des projets de documents destinés à être soumis au 14ᵉ Congrès national du Parti. Une vaste consultation est en cours auprès d’experts et de scientifiques afin de les finaliser, affinant ainsi les orientations de développement national. Plusieurs spécialistes ont insisté sur la nécessité de perfectionner les contenus, notamment sur des questions fondamentales telles que le modèle de croissance, la science, l’éducation et les institutions.

Les élèves du collège-internat des minorités ethniques de Linh Phu. Photo : VNA

Le développement des zones des minorités ethniques au vu des documents du Parti

Les membres du Parti, les responsables et les habitants de la province de Phu Tho (Nord) ont activement formulé des avis pratiques et approfondis sur les projets de documents pour le 14e Congrès national du Parti, témoignant ainsi de leur confiance, de leur aspiration et de leur adhésion aux orientations et politiques du Parti.