Washington (VNA) – L’année 2025 marque le 30e anniversaire de la normalisation des relations bilatérales entre le Vietnam et les États-Unis (1995–2025), ainsi que le 50e anniversaire de la fin de la guerre du Vietnam (1975–2025). Il s’agit d’une occasion de faire le point sur le chemin parcouru et de renforcer davantage une coopération substantielle, dans laquelle le traitement des séquelles de la guerre constitue l’un des piliers essentiels.
Les efforts conjoints visant à remédier aux conséquences du conflit – notamment le déminage, la recherche des personnes portées disparues et la dépollution de l’agent orange/dioxine – ont jeté les bases du partenariat stratégique intégral entre les deux anciens adversaires.
Dans une vidéo préenregistrée diffusée lors d’un colloque consacré au cinquantenaire de la fin de la guerre du Vietnam et au processus de paix et de réconciliation entre les deux pays, l’ancien sénateur Patrick Leahy a rappelé que les séquelles les plus graves de la guerre perdurent bien après la fin du conflit : pollution à la dioxine, munitions non explosées (UXO), invalidités physiques et mentales sévères, centaines de milliers de disparus. Selon lui, tout au long de ces trois décennies, les États-Unis ont conjugué leurs efforts pour remédier aux conséquences de la guerre, en construisant progressivement la confiance et en rétablissant leurs relations avec le Vietnam. Il a souligné que ce processus avait contribué à transformer deux anciens ennemis en partenaires.

Le Vietnam continue de faire face à une grave contamination par les munitions non explosées, notamment les bombes à sous-munitions utilisées par les États-Unis durant la guerre. Selon le Département d’État américain, en janvier 2025, les États-Unis demeuraient le principal bailleur de fonds pour les activités de déminage au Vietnam, avec plus de 250 millions de dollars alloués depuis 1993.
Les deux pays ont instauré un cadre de coopération officiel à travers un mémorandum signé en 2013, renforcé par un plan d’action adopté en 2023. Depuis 1994, l’aide américaine a permis de réduire de manière significative les zones contaminées dans le Centre du Vietnam, de sensibiliser les populations, d’améliorer les moyens de subsistance et de renforcer la sécurité des habitants.
Depuis 1991, via l’USAID, le gouvernement américain a accordé plus de 155 millions de dollars pour améliorer la qualité de vie des personnes handicapées vivant dans les zones touchées par l’agent orange et les UXO. De 2011 à 2017, les deux pays ont mené avec succès un projet de dépollution à l’aéroport de Da Nang, financé à hauteur de 110 millions de dollars par les États-Unis. Un projet plus ambitieux est actuellement en cours à l’aéroport de Biên Hòa, prévu jusqu’en 2029, avec un budget total de 450 millions de dollars.
En marge du colloque, le chercheur Charles Bailey a souligné que, bien que la guerre soit terminée depuis un demi-siècle, ses séquelles – notamment la dioxine et les UXO – nécessitent encore des efforts constants. Il a insisté sur l’importance de poursuivre les opérations de déminage, le soutien aux victimes et la recherche des soldats disparus.
Sensible au sort des jeunes victimes – représentant l’avenir du Vietnam – il a salué les efforts déployés par le gouvernement vietnamien et souligné l’importance de l’appui américain, à travers des programmes de renforcement des capacités et des aides directes, pour aider les familles à surmonter les difficultés. Pour lui, ne laisser personne de côté constitue le message humaniste central de cette coopération.
Il a estimé que les États-Unis devraient poursuivre leurs opérations de dépollution de la dioxine jusqu’à leur achèvement complet, comme cela a été le cas à Da Nang en 2017. À Biên Hòa, les travaux prendront plus de temps, avec une première phase prévue jusqu’en 2027. Il a affirmé que cet engagement revêt une importance particulière dans les relations bilatérales.
La célébration du 30e anniversaire de la normalisation des relations diplomatiques offre une occasion pour les deux pays de réaffirmer leur engagement humanitaire et d’orienter leur coopération vers un développement durable, faisant de ce domaine un symbole concret de réconciliation et de développement global. – VNA