
Bruxelles (VNA) - Pour les anciens intellectuels vietnamiensen Belgique, les activités patriotiques durant leur vie estudiantine sonttoujours restées immortels dans leur cœur. C’est leur fierté depuis unecinquantaine d’années.
Des affriches, des photos et des articlescoupés des journaux belges illustrant les mouvements patriotiques des étudiantsvietnamiens de l’époque, tous sont datés des années 1970 et aujourd’hui,devenus des archives précieuses de l’Association des Vietnamiens en Belgique(AVB).
Chaque année, à l'occasion del'anniversaire de la libération totale du Sud et de la réunification du pays,le 30 avril, des intellectuels vietnamiens en Belgique se réunissent dans unepetite salle au 49 rue Emile Banning à Bruxelles. Cette adresse était autrefois le siège de l’Associationdes étudiants vietnamiens en Belgique, puis la "Maison" de l'AVB.
Agés actuellement de plus 70 ans, et le plusâgé a 80 ans, ces intellectuels gardent toujours l'habitude de se retrouver àcette occasion pour revoir les beaux souvenirs durant leur jeunesse pour protester contre la guerre au Vietnam.
Feuilletant des articles parus dans desjournaux belges jaunis au fil du temps mais toujours conservés avec beaucoup desoins, Dô Tân Si rappelle l’époque historique avec émotion. Cet octogénaire,Docteur en physique, était l’un des leadeurs du mouvement estudiantin patriotiquevietnamien en Belgique depuis 1966 et ancien président de l'AVB.
« Le journal Le Monde soutient lalutte du peuple vietnamien et publie tous les jours des articles sur ce sujetdonc nous sommes au courant de la situation. Et nous sommes aussi passionnants.Nous organisons à cette époque une série d’activités patriotiques envers leVietnam dans des universités belges à Bruxelles, Mons… pour faire écho dans lemonde d’étudiants en Belgique et apporter notre voix à la lutte pour la bonnecause au Vietnam », raconte avec émotions et pleine de fiertés, Dô Tân Si.
Ce jour-là, dans cette salle située aurez-de-chaussée au numéro 49, rue Emile Banning, M. Si et ses amistravaillaient assidûment à imprimer en sérigraphie des affiches présentant desactivités culturelles et artistiques menées par des étudiants vietnamiens dansdes villes belges telles que Mons, Charleroi , Liège, Bruxelles, pour récolterdes fonds en faveur les victimes de la guerre au Vietnam.

Pour amplifier les activités anti-guerre auVietnam et faire face aux persécutions de l’ambassade du Sud du Vietnam enBelgique, les petits mouvements des étudiants patriotiques vietnamiens dans lesprovinces belges se regroupent en Comitépour la protection des droits des étudiants vietnamiens en Belgique. Cettenouvelle unité a encouragé les mouvements d’étudiants patriotiques en France eten Allemagne.
Grève de la faim, le paroxysme de la lutte
La lutte des étudiants vietnamienspatriotiques en Belgique a atteint son paroxysme lorsqu'un groupe d'étudiants vietnamiensde l'Université Libre de Bruxelles (ULB) a entamé une grève de la faim pourprotester contre la persécution menée par l'ambassade du Sud du Vietnam. Denombreux grands journaux belges de l'époque ont simultanément fait la une decet « affrontement ». Ce qui a obligé l'ambassade du Sud du Vietnamde faire la désescalade.
Dô Tân Si ne cache pas la joie en rappelantla journée du 30 avril 1975. « Le matin du 30 avril 1975, après avoir reçuun appel téléphonique de Mme Nguyên Thi Binh de Paris, moi et trois autresétudiants vietnamiens bien s’habillés nous venons au siège de l’ambassade duSud du Vietnam demander au personnel de conserver la propriété pour la rendre àla Révolution. Une atmosphère respectueuse là bas et nous nous sentons trèsfiers », raconte M.Si en souriant.
«Quant aux autres, nous avons préparé unesoirée de chant et de danse à la Polytechnique de Mons le soir du 30 avril poursoutenir les victimes de la guerre au Vietnam. Alors, cet événement devient unesoirée de célébration de la victoire de la guerre au Vietnam. Combien noussommes heureux », poursuit-il.
En tant que l'un des étudiants participantà la grève de la faim à cette époque, Nguyên Ba Cuong, 72 ans, ancien étudianten mathématiques à l'ULB, a également rappelé sa jeunesse vibrante.
Né et élevé à Saigon, ses parents l'ontlaissé étudier en France puis en Belgique, M. Cuong a déclaré qu'au début, ilne comprenait pas complètement la guerre au Vietnam et pensait que les Viêt Công étaittord.
« Un jour, j’ai participé à un grandmeeting à Bruxelles où Madame Nguyên Thi Binh qui a signé l’Accord de Paris en1973, a fait un discours, je me sens éveillé. Tout est devenu clair dans mesvues, confie cet ancien directeur en informatique de l’hôpital Saint-Pierre àBruxelles. C’est un juste combat du peuple vietnamien. Les impérialistesaméricains sont des agresseurs. Plus je rejoigne le mouvement estudiantin, plusj'élargis mes connaissances et je suis déterminée à participer au mouvement àcôté d’autres étudiants vietnamiens », confie-t-il.
Depuis Nguyên Ba Cuong est actif dans lesactivités patriotiques. Plus d'un demi-siècle vivant et travaillant enBelgique, Nguyên Ba Cuong a déclaré que la communauté vietnamienne estpacifique. Chaque personne a ses propres perceptions et opinions politiques,mais il est important de se respecter, tout pour une conciliation nationale. Cecontribue au développement du Vietnam.
Les anciens élèves patriotes vietnamiens enBelgique sont désormais partis enretraite. En tant que des membres de l’AVB, ils participent activement auxactivités significatives envers leur pays natal. Ils organisent souvent denombreux événements en faveur des générations futures de Vietnamiens enBelgique pour qu’ils puissent mieux comprendre l'histoire de la nation. - VNA