Hanoi (VNA) – L’artisanat a la vie dure, au Vietnam. Tout de suite un exemple avec le tissage de brocatelles, dont les Ede du village de Knia, sur les Hauts Plateaux du Centre, ont fait leur spécialité numéro un.       

Les femmes Ede qui ont su tisser les liens de la reussite hinh anh 1H Yoi Niê au travail. Photo: VOV


H Yoi Niê ne sait plus où donner la tête. Les commandes abondent et son métier à tisser fonctionne à plein régime. À 53 ans, elle connaît un véritable regain d’activité, mais elle ne s’en plaint pas, bien au contraire…      

«Avant, je ne savais pas tisser : ma mère ne m’a pas appris quand j’étais petite… J’ai dû suivre quelques ateliers de formation pour pouvoir devenir la tisseuse que je suis, aujourd’hui. Je m’en sors plutôt bien, je dois dire... Ce que j’aimerais, maintenant, c’est pouvoir transmettre mon savoir-faire aux jeunes. Les brocatelles, c’est tout un pan de notre culture, après tout!», explique-t-elle. 

Tout comme H Yoi Niê, H Mion Niê a appris le métier «sur le tas», au Centre d’apprentissage professionnel pour les jeunes des ethnies des Haux Plateaux du Centre. Et aujourd’hui, elle consacre la moitié de son temps au tissage. Plus qu’un gagne-pain, c’est  une véritable passion, pour elle.  

«Oui, c’est vrai que ça me passionne. Je me souviens que quand j’étais encore au centre d’apprentissage, je revenais régulièrement au village pour me perfectionner auprès des personnes âgées», raconte-t-elle.    

Les femmes Ede qui ont su tisser les liens de la reussite hinh anh 2H Mion Niê. Photo: VOV

Actuellement, l’association des femmes du village de Knia compte 150 membres dont une vingtaine de tisseuses qui sont ainsi en contact les unes avec les autres et qui n’hésitent pas à s’entraider. Et elles n’hésitent pas non plus, ces tisseuses, à recourir aux réseaux sociaux pour assurer la promotion de leurs produits. Facebook et Zalo ont ainsi été mis à contribution, et la demande va crescendo. Comme quoi, quand artisanat et modernité font bon ménage, tout le monde y trouve son compte. C’est en tout cas ce qui ressort des propos d’H’Yuil Niê, la cheffe de l’association des femmes.    

«Moi, je suis chargée de diversifier les débouchés, et je dois dire que pour ça, les réseaux sociaux, c’est quand même formidable ! On fait souvent des vidéos ou des photos pour faire la publicité des produits, et visiblement, vu le nombre de clients qui affluent, ça marche!», dit-elle.

Ces femmes ont donc tous les atouts en main. Elles ont incontestablement su tisser les liens de la réussite. Et ce faisant, elles ont démontré que tradition pouvait parfaitement rimer avec modernité… VOV/VNA