Hanoï (VNA) – Les investisseurs étrangers s'apprêtent à injecter des capitaux sur le marché immobilier vietnamien par le biais des fusions-acquisitions (M&A), un canal de plus en plus privilégié dans un climat de collaboration mutuelle. De récentes transactions illustrent cette tendance.
Le groupe Bcons et la société japonaise Mercuria SPV se sont associés pour développer le projet résidentiel Bcons Asahi à Hô Chi Minh-Ville. Dans le même temps, UOA Vietnam Pte. Ltd., filiale du groupe malaisien UOA, a acquis la totalité des actions de VIAS Hông Ngoc Bao pour 68 millions de dollars, lui permettant de développer un complexe de bureaux sur un terrain de plus de 2 000 m2.
Au premier semestre 2025, le marché a vu de nombreuses opérations de M&A menées par des investisseurs étrangers. On peut citer l'acquisition par Capitaland d'un projet de Becamex IDC pour 553 millions de dollars, la collaboration entre un consortium de Sumitomo Forestry, Kumagai Gumi et NTT Urban Development avec Kim Oanh Group pour le projet The One World, ou encore l'achat par Nishi Nippon Railroad de 25 % des parts du projet Paragon Dai Phuoc de Nam Long.
Selon le cabinet Grant Thornton Vietnam, les M&A immobilières connaissent un fort rebond, alimenté par la reprise macroéconomique et l’entrée en vigueur de la Loi foncière en août 2024, renforçant la transparence du marché.
Nguyên Lê Dung, responsable du conseil en investissement chez Savills Vietnam, a noté que le Vietnam était une destination stratégique pour les multinationales en raison de sa stabilité politique et de ses relations diplomatiques avec les États-Unis, la Chine, le Japon et l'Union européenne. Les investisseurs privilégient de plus en plus les projets à la légalité irréprochable et sont prêts à payer plus cher pour la transparence. De nombreux fonds, notamment européens et nord-américains, intègrent également les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) comme condition préalable à leurs investissements.
Malgré un contexte positif, le marché des M&A immobilières reste confronté à des obstacles. Vu Thi Quê, avocate fondateur et présidente du cabinet Rajah & Tann LCT Lawyers, a souligné que les investisseurs étrangers rencontrent des difficultés en raison de la complexité et du chevauchement des réglementations, notamment celles relatives au foncier. Ces barrières juridiques obligent souvent les investisseurs à s'associer avec des partenaires locaux pour lancer des projets, mais les mécanismes de résolution des litiges, notamment pour les différends fonciers, manquent encore de clarté.
Pour attirer davantage de capitaux, les entreprises vietnamiennes doivent démontrer la transparence de leurs dossiers de projet. En s'associant avec des investisseurs stratégiques, elles peuvent non seulement obtenir des ressources financières, mais aussi bénéficier de leur expertise technique, de leur savoir-faire et de leur réputation internationale, a ajouté Vu Thi Quê. -VNA