Hanoi (VNA) – Les arts graphiques désignent l’ensemble des processus propres à la conception visuelle et à la mise en scène d’une création artistique, utilisant différentes techniques (écriture, typographie, dessin, peinture, gravure, estampe, photographie…), cette création pouvant être utilisée à des fins uniquement artistiques, industrielles ou commerciales. Et quid des arts graphiques au Vietnam?
Les arts graphiques sont apparus très tôt au cours de l’Histoire. Les Égyptiens, par exemple, utilisaient des symboles graphiques pour communiquer leurs pensées sous une forme écrite appelée hiéroglyphes. Dans l’Europe médiévale, il revenait aux moines copistes d’assurer la préservation et donc la transmission des textes sacrés…
Et au Vietnam? Eh bien au Vietnam, les estampes folkloriques de Dông Hô ou de Hàng Trông utilisent les arts graphiques un peu comme monsieur Jourdain fait de la prose: sans le savoir...
Aujourd’hui, par contre, celles et ceux qui utilisent les arts graphiques, notamment les publicistes, savent parfaitement ce qu’ils font. C’est ce qui ressort des propos de Nguyên My Ngoc, enseignante à l’École des beaux-arts du Vietnam.
«Les arts graphiques sont omniprésents dans l’univers de la publicité, avec des affiches, des logos, des images qu’on trouve un peu partout, soit sous une forme plus ou moins palpable, sous une forme virtuelle, c’est-à-dire sur Internet. Mais ce n’est pas que de la publicité, il y a une vraie dimension artistique, là-dedans!», assure-t-elle.
Les arts graphiques reposent essentiellement sur la ligne et le dessin. Autant dire que le flou impressionniste n’y a pas sa place!... Les outils employés sont d’ailleurs de véritables outils de précision, comme la pointe sèche, par exemple… Cela étant, les arts graphiques englobent un univers assez vaste, incluant également la calligraphie, la photographie, la peinture, la typographie, l’infographie et la reliure.
«On pourrait distinguer deux grandes catégories d’arts graphiques. Il y a les procédés purement photographiques, dans lesquels les images sont formées par exposition à la lumière, et aussi les impressions, qui se font par pressage. Dans ce cas, les zones d’image de la forme d’impression sont constituées d’un gabarit placé sur un support perméable aux couleurs appelé tamis», explique Nguyên My Ngoc.
Tout comme Lê Huy Tiêp, Nguyên Duc Hoà, Trân Van Quân ou encore Vu Bach Liên, Nguyên Khac Hân est l’une des étoiles des arts graphiques vietnamiens. Il nous en détaille quelques caractéristiques…
«Dans la peinture traditionnelle, on peut choisir librement ses couleurs. Là, par contre, on n’en a que cinq à disposition: le rouge, le bleu, le vert, le jaune et le noir. Ça tient tout simplement au fait qu’à chaque reprise d’impression, ne correspond qu’une seule couleur. Si je veux avoir les cinq couleurs, je dois faire cinq impressions successives… C’est un peu pareil pour les traits: on est très contraint par les outils. C’est ce qui explique ce côté anti-sophistiqué, que personnellement j’aime beaucoup!», dit-il.
Effectivement… Simplicité, concision… Le Vietnam, en tout cas, connaît bien les arts graphiques, même s’il l’ignore. Eh oui, chers amis: les estampes populaires de jadis, les affiches de propagande d’aujourd’hui… Arts graphiques que tout ça! – VOV/VNA