Les ressourcesgénétiques sont un patrimoine national. Elles possèdent une valeur à la foisscientifique, économique et sociale. Elles se divisent en trois types :ressources végétales, animales et microbiennes.
La nature a dotéle Vietnam d’une biodiversité extrêmement diversifiée. Selon les statistiques,ont été recensées fin 2019 environ 14.000 espèces de plantes vasculaires, 296de reptiles, 322 de mammifères, 887 d’oiseaux, des centaines d’espècesd’amphibiens ainsi que des dizaines de milliers d’insectes et d’invertébrés.Particulièrement, le nombre d’espèces de microalgues est de 1.438, soit 9,6% dutotal mondial.
Des défis àrelever
Le Vietnam est le16e pays en termes de diversité des ressources génétiques et figure parmi lesdix plus grands centres de biodiversité du monde, selon le ministère desRessources naturelles et de l’Environnement. Avec un littoral de plus de 3.200km ainsi que plus de 4.000 îles et îlots, il fait aussi partie de la liste desdix plus grands centres de biodiversité marine.
Cependant, leVietnam, comme de nombreux autres pays, connaît une forte érosion de sesressources génétiques à cause de la pression démographique, des changementsd’affection des terres, des espèces invasives et du réchauffement climatique.
Dans denombreuses régions, notamment montagneuses, la vie des habitants est encoreétroitement liée à l’exploitation de la nature. La déforestation,l’urbanisation, les inondations, la destruction des milieux naturels menacentd’extinction bien des animaux et plantes, tant sauvages que cultivés.
Face à cettesituation, le gouvernement a publié différents textes juridiques et politiquessur la protection et l’exploitation des ressources végétales, animales etmicrobiennes. Par ailleurs, de nouvelles dispositions ont été abordées dans laLoi sur la biodiversité.
Beaucoupd’actions ont été mises en œuvre pour lutter contre la chute brutale de cesressources, avec notamment la création d’un réseau d’organes participant auProgramme de préservation et de gestion des ressources génétiques dansl’ensemble du pays.
Le ministère desSciences et des Technologies (MST) a déployé des projets sur la gestion dupatrimoine génétique, dont la mise en œuvre des banques de gènes et desemences. Ces projets consistent à inventorier, évaluer, conserver, exploiteret développer les ressources génétiques.
L’objectif est desauvegarder les variétés végétales sélectionnées, les races animales et lessouches microbiologiques utiles qui participent à l’histoire de l’homme et àson alimentation. Ces projets contribuent aussi à valoriser les savoirs locauxassociés au patrimoine génétique qu’ils recouvrent et à en assurer ainsi lasurvie.
Dans son rapport,le MST recense 21.393 souches de microalgues, 45.975 variétés de plantesagricoles, 3.727 de plantes forestières et 6.784 de plantes médicalesconservées au niveau national.
Concernant lesressources génétiques animales, le Vietnam a découvert 55 nouvelles racesd’animaux d’élevage, portant ainsi leur nombre à 887.
Des résultatsencourageants
Parallèlement àla préservation et à la gestion des ressources génétiques remarquables auservice du développement socio-économique et du secteur sanitaire, le pays aappliqué des techniques et procédés technologiques et scientifiques afin decréer des produits de haute qualité répondant aux besoins des marchésdomestique et extérieur. L’enjeu de la gestion du patrimoine génétique est degarantir la disponibilité de la biodiversité cultivée pour l’avenir et enparticulier de contribuer à l’adaptation de l’agriculture au changementclimatique. Il s’agit par exemple de disposer de variétés résistantes au stresshydrique.
"Nouscontinuerons à mettre l’accent sur la réalisation du Programme national sur lapréservation et l’exploitation durable des ressources génétiques d’ici 2025,avec une vision à l’horizon 2030, en donnant la priorité à la création de Parcsnationaux. Car, jusqu’à maintenant, nous n’avons encore aucun Parc nationalspécialisé dans la préservation et l’exploitation durable des ressources génétiquesliées à la conservation de la biodiversité et à la protection de la nature etde l’environnement", souligne Pham Công Tac, vice-ministre des Sciences etdes Technologies.
Selon le ministrede l’Agriculture et du Développement rural, Nguyên Xuân Cuong, il est importantde conserver la diversité des combinaisons génétiques, créées ou apparues aucours du temps, dans une grande variété d’environnements, car c’est un vivierdans lequel puiser pour créer de nouvelles variétés.
À l’heureactuelle, le pays compte 164 forêts à usage spécial. Cependant, elles sontprincipalement réparties dans des régions montagneuses éloignées et nereprésentent que l’écosystème et la flore d’une région. Il n’y a pas encore dezone où la flore est suffisamment diversifiée pour représenter le Vietnam avecle bon calibre de Parcs nationaux.
"La tropfaible prise de conscience de la nécessité d’une utilisation durable desressources génétiques constitue l’un des plus grands défis actuels",estime Nguyên Xuân Cuong. Les différents secteurs impliqués et les habitants nemettent pas encore suffisamment l’accent sur ce patrimoine. "Il estimpératif d’appliquer une série de mesures", insiste-t-il.
En effet, legouvernement devra continuer à développer et perfectionner son système depolitiques et de lois relatives à la préservation des ressources génétiques. Enoutre, il sera nécessaire de multiplier les jardins botaniques et les banquesde gènes et de semences. L’accent doit également être mis sur la conservationdes ressources génétiques et la restauration des écosystèmes. Enfin, il faudrarenforcer la coopération internationale, indispensable. Cette dernièrepermettra l’accès de tous à la diversité génétique végétale, animale etmicrobienne ainsi qu’aux nouvelles variétés améliorées. -CVN/VNA