Le taux de retard de croissance des enfants vietnamiens reste élevé, selon des experts de la santé

Le Vietnam s'est fixé comme objectif de réduire le taux de retard de croissance chez les enfants de moins de cinq ans à moins de 15 % d'ici 2030. Toutefois, ce taux reste encore élevé, atteignant actuellement 18,2 %.

Le secrétaire général de l'Association pédiatrique du Vietnam, Phan Huu Phuc, prend la parole lors de l'événement (Photo : VNA)
Le secrétaire général de l'Association pédiatrique du Vietnam, Phan Huu Phuc, prend la parole lors de l'événement (Photo : VNA)

Thua Thien – Hue, 5 novembre (VNA) – Le Vietnam s'est fixé comme objectif de réduire le taux de retard de croissance chez les enfants de moins de cinq ans à moins de 15 % d'ici 2030. Toutefois, ce taux reste encore élevé, atteignant actuellement 18,2 %.

Si le Vietnam ne déploie pas activement des mesures d'intervention tant dans les hôpitaux que dans la communauté, il sera difficile d'atteindre l'objectif fixé de réduire ce taux à moins de 15 % d'ici 2030.

Des experts de la santé se sont exprimés lors du 25e Congrès national de pédiatrie, sur le thème « De la science à la politique et à la pratique », qui s'est tenu dans la ville de Hue, dans la province centrale de Thua Thien – Hue, les 1er et 2 novembre.

L'événement a offert une occasion unique pour les experts de la santé et les médecins vietnamiens et étrangers de mettre à jour leurs connaissances et d'échanger des expériences en matière de dépistage, de prévention et d'interventions nutritionnelles destinées aux enfants. Il a également permis de discuter des avancées dans le domaine de la pédiatrie, en particulier de la nutrition infantile.

S'exprimant lors de la conférence, le directeur du département de la mère et de l'enfant du ministère de la Santé, Dinh Anh Tuan, a souligné que la malnutrition due à l'insuffisance pondérale chez les enfants de moins de cinq ans au Vietnam avait fortement diminué, mais que le taux de retard de croissance restait élevé. En moyenne, environ deux enfants sur dix souffrent de retard de croissance. Ce taux est particulièrement élevé dans les minorités ethniques et les zones montagneuses.

"La malnutrition, y compris le retard de croissance, affecte la force physique, la taille et l'intelligence des Vietnamiens", a affirmé Dinh Anh Tuan.

Selon l'enquête nationale sur la nutrition de 2023, le taux de retard de croissance des enfants de moins de 5 ans au Vietnam s'élevait à 18 %. Le Vietnam fait partie du groupe de pays où le taux de retard de croissance des enfants est inférieur à 20 %, un niveau moyen selon la classification de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Toutefois, ce taux reste particulièrement élevé dans les régions du centre-nord, dans les montagnes et sur les hauts plateaux du centre, atteignant près de 30 %.

Le Dr Phan Huu Phuc, secrétaire général de l'Association pédiatrique du Vietnam et directeur adjoint de l'hôpital pédiatrique national, a déclaré que le taux annuel de réduction du retard de croissance chez les enfants de moins de cinq ans ralentissait, avec une baisse de moins de 1 % par an depuis 2015.

Phan Huu Phuc a également ajouté que la taille des adultes vietnamiens se situe parmi les 30 % des pays ayant les plus petites tailles moyennes au monde. La taille moyenne des hommes est inférieure à 1,7 m, et celle des femmes est inférieure à 1,6 m.

Selon Phan Huu Phuc, la taille adulte dépend de nombreux facteurs, notamment de la stature au cours des premières années de vie. Les enfants mal nourris et de petite taille ont une stature adulte fortement affectée.

« Par conséquent, il est nécessaire de mettre en place des interventions nutritionnelles appropriées dès le plus jeune âge, en particulier dans le cadre du dépistage et de la détection précoce des risques de retard de croissance et de malnutrition », a souligné Phan Huu Phuc.

Actuellement, chaque hôpital utilise un tableau de dépistage nutritionnel différent. Il n'existe pas encore d'outil de dépistage unifié. Les évaluations se concentrent principalement sur la malnutrition aiguë, omettant parfois le dépistage et l'intervention chez les enfants à risque de retard de croissance. Elles ne portent pas toujours attention au risque de malnutrition chez les enfants malades.

Face à cette situation, les experts du ministère de la Santé et de l'Association pédiatrique du Vietnam ont travaillé avec les hôpitaux pour établir un consensus sur les lignes directrices pour le dépistage et les interventions nutritionnelles auprès des enfants.

Le professeur associé Tran Minh Dien, directeur de l'hôpital pédiatrique national, a déclaré : « Actuellement, 100 % des enfants hospitalisés ont été évalués pour un dépistage nutritionnel et une intervention a été mise en place pour environ 30 % des enfants présentant des signes de malnutrition. »

« Plus précisément, après le dépistage, les médecins donnent aux parents des instructions sur l'alimentation et des conseils sur les produits nutritionnels adaptés à chaque enfant, non seulement pour les enfants sévèrement malnutris, mais aussi pour ceux à risque », a précisé Tran Minh Dien.

Selon les experts, l'une des nouveautés dans la lutte contre la malnutrition infantile consiste à se concentrer sur le dépistage des groupes d'enfants traités en ambulatoire et hospitalisés. En outre, les médecins se concentreront sur l'évaluation des enfants souffrant de malnutrition chronique et sur la détection précoce des risques de malnutrition aiguë et chronique, ainsi que de retard de croissance chez les enfants.

Lors de la conférence, l'Association vietnamienne de pédiatrie a formulé six recommandations, appelant les hôpitaux à les mettre en œuvre de manière systématique, et incitant les pédiatres à collaborer pour lutter contre la malnutrition et améliorer la stature des Vietnamiens.

En particulier, les enfants ambulatoires seront examinés pour détecter les facteurs de risque nutritionnels, et les patients hospitalisés feront l'objet d'une évaluation nutritionnelle complète dans les 36 heures suivant leur admission. Le dépistage, l'évaluation et les interventions nutritionnelles doivent être maintenus tout au long du traitement et avant la sortie du patient de l'hôpital. Les plans d'intervention nutritionnelle pour les patients hospitalisés et ambulatoires doivent être adaptés et garantir un délai suffisant.

Phan Huu Phuc a ajouté que les avantages des compléments nutritionnels oraux d'aliments nutritionnels médicaux aident à réduire les séjours à l'hôpital de 14,8 % et les coûts médicaux de 9,7 %.- VNA

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