Hanoï (VNA) - Ces dernières années, le sport de haut niveau au Vietnam a connu des avancées notables grâce à une politique d’investissement ciblé sur les disciplines olympiques et asiatiques.
La Stratégie de développement du sport vietnamien à l’horizon 2020 a identifié 10 disciplines prioritaires de type I (athlétisme, natation, tir, haltérophilie, boxe féminine, etc.) et 22 disciplines de type II, servant de base à une orientation stratégique du développement.
En 2016, le Vietnam a remporté pour la première fois une médaille d’or aux Jeux olympiques, en tir. Puis, en 2019, le Premier ministre a approuvé le projet « Sélection, formation et perfectionnement des talents et des ressources humaines dans le sport de haut niveau jusqu’en 2035 ». Ce projet a permis de renouveler les méthodes de détection et de formation des jeunes athlètes. Des infrastructures sportives ont été modernisées, et certaines disciplines comme le football, le badminton ou le golf évoluent progressivement vers un modèle professionnel, attirant des investissements privés.
Les athlètes performants bénéficient de récompenses honorifiques et d’avantages lors des admissions dans des universités. Les politiques à leur égard sont régulièrement adaptées à la réalité.

Cependant, malgré de bons résultats aux Jeux d’Asie du Sud-Est (SEA Games), où le Vietnam se classe régulièrement dans le top 3, les performances aux Jeux olympiques et aux Jeux asiatiques (ASIAD) restent limitées et irrégulières. Aux ASIAD, le Vietnam remporte entre 1 et 4 médailles d’or, loin derrière des pays comme la Thaïlande, l’Indonésie ou les Philippines (7 à 12 médailles d’or).
Aux JO de Londres 2012, le Vietnam comptait 18 athlètes qualifiés et a décroché une médaille de bronze en haltérophilie. À Rio 2016, 23 athlètes ont participé, remportant une médaille d’or et une d’argent (tir). Mais aux JO de Tokyo 2020 et Paris 2024, malgré 18 et 16 athlètes qualifiés respectivement, aucune médaille n’a été obtenue.
Par ailleurs, les fédérations sportives vietnamiennes, même les plus autonomes comme celles du football, du volleyball ou du tennis, n’arrivent pas encore à assumer pleinement la formation des athlètes. La socialisation du sport (soutien du secteur privé) reste inégale. Les stages d’entraînement à l’étranger coûtent cher et sont limités en nombre de participants. La barrière linguistique freine également les échanges et l’apprentissage. De plus, le budget pour recruter des experts étrangers (3.000 à 4.000 USD/mois) reste insuffisant pour attirer des entraîneurs de haut niveau.
Le Vietnam dispose d’un vivier d’athlètes de haut niveau relativement important, mais il manque d’équipements modernes pour l’entraînement et la récupération. L’investissement reste dispersé, sans vision à long terme ni continuité. Pour améliorer les performances sur la scène mondiale, il est indispensable d’élaborer une stratégie durable, ciblée, avec une gestion optimisée des ressources dédiées au sport de haut niveau.-VNA