Phu Tho (VNA) – Les toits de tôle sont rouillés, les fosses sont moins bien protégées tandis que les arbres et les déchets envahissent le site archéologique de Xom Rên, dans la commune de Gia Thanh, du district de Phu Ninh, dans la province septentrionale de Phu Tho.
Malgré les efforts déployés par la province de Phu Tho pour préserver le site, les tombes anciennes de 4.000 ans et la fosse contenant de nombreux artefacts précieux en poterie datant de milliers d’années, sont toujours en sommeil dans les jardins fruitiers des habitants de la région.
En août 2012, le Comité populaire provincial a approuvé le projet d’investissement pour la préservation du vestige archéologique de Xom Rên, afin de conserver, embellir et valoriser le site.
L’objectif du projet est de transformer le site archéologique en destination touristique associée à la zone des vestiges historiques du temple Hùng (rois fondateurs du pays) et aux autres sites de la ville de Viêt Tri...
Le projet demeure lettre morte
Le projet s’est vu attribuer un investissement total de plus de 610 milliards de dôngs pour aménager la superficie totale de 42,5 ha qui comprendra un musée, une zone d’écotourisme, des monuments publics et des infrastructures techniques. D’autre part, la rénovation et la réparation des habitations situées dans la zone des reliques comptent parmi les priorités du projet. Le projet devrait être mis en place au plus tard le 31 décembre 2020 mais demeure jusqu’à présent lettre morte.
Selon Nguyên Thi Kim Thu - chef du Bureau de la culture du district de Phu Ninh, la mise en œuvre du projet fait face à plusieurs difficultés, notamment liées au ralentissement du décaissement.
Pour faire face à cette situation, le 28 octobre 2019, le Comité populaire du district de Phu Ninh a soumis le rapport N°131/TTr-UBND sur l’évaluation des investissements pour le projet de construction du vestige archéologique de Xom Rên.
Sur la base dudit rapport, le 31 octobre 2019, le Service de la planification et de l’investissement a présenté le rapport N°573/TTr-SKH&DT au Comité populaire de Phu Tho sur les résultats de l’évaluation du rapport du N°131/TTr-UBND.
Par conséquent, le budget pour ce projet a été revu à la baisse à 4,5 milliards de dông à cause des difficultés dans la mobilisation des capitaux d’investissement : libération des terres pour les fouilles archéologiques, protection des fouilles utilisant des structures légères permettant la continuité des activités archéologiques et répondant aux besoins touristiques du site.
Selon Han Van Luân, gardien du site archéologique du Xom Rên, l’archéologue Han Van Can s’est rendu dans la commune de Gia Thanh en 1968 et y a découvert de nombreuses haches et marteaux en pierre ainsi que des amulettes célestes, semblables aux objets utilisés par les vietnamiens à l’époque préhistorique.
Depuis, de nombreuses délégations archéologiques s’y sont rendues chaque année pour explorer, fouiller et découvrir les milliers d’outils de travail et autres objets de culte en pierre et en céramique enfouis.
Découvertes archéologiques
En 2004, près de 20 délégations d’archéologues et experts tant nationaux qu’étrangers venues de Russie, des États-Unis, de France ou encore de Chine... ont mené sur place, études et fouilles. À ces multiples occasions, les équipes archéologiques ont découvert un certain nombre de vestiges et reliques antiques vietnamiennes tels que des cendres, de l’argile, des coquilles de mollusques, des fossiles d’animaux, de la terre brûlée et d’innombrables objets en poterie.
Parallèlement, de nombreux artefacts et outils en pierre ont été déterrés : des haches quadrilatérales, des haches à épaules, des houes, des ciseaux, des flèches, des éclats de boucles d’oreilles, des pilons, des tables de broyage... Les chercheurs ont notamment découvert huit sépultures antiques, dont quatre abritent les dépouilles d’hommes et de femmes vietnamiens du temps jadis...
Le 18 octobre 2007, le site archéologique du Xom Rên a été reconnu comme vestige national par le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme.
Malgré cela, selon Han Van Luân, les autorités n’ont établi aucun plan de conservation du site durant les fouilles. Le site archéologique n’est protégé que par une fine couche de sable d’environ 10 cm, recouvert d’une bâche. Han Van Luân utilise ses ressources financières personnelles pour mieux protéger ces tombes antiques.
D’après Nguyên Trung Gia - président du Comité du Front de la Patrie de la commune de Gia Thanh, les habitants ont fortement soutenu les fouilles et partagent la volonté des scientifiques de préserver la valeur archéologique du site.
Selon lui, les autorités compétentes doivent investir dans le site archéologique du Xom Ren, afin d’attirer les touristes vietnamiens et étrangers. À court terme, les investissements devraient se concentrer sur la préservation et l’embellissement des sépultures, et sensibiliser davantage les jeunes vietnamiens quant à leurs propres origines et leurs ancêtres de plusieurs milliers d’années… - CVN/VNA