Hanoi (VNA) - Le vice-Premier ministre Trân Hông Hà a appelé à une action urgente et décisive pour lutter contre l’aggravation de la pollution de l’air dans les grandes villes, en particulier Hanoi et Hô Chi Minh-Ville.
Présidant une conférence jeudi 27 mars, le dirigeant a souligné la gravité de la crise, exhortant les ministères, les autorités locales et les agences concernées à mettre en œuvre des solutions concrètes, avec des responsabilités claires et un calendrier bien défini.
Il a averti que la qualité de l’air dans les grandes villes, en particulier Hanoi, a atteint des niveaux alarmants. Cette question est une priorité pour les dirigeants du Parti et de l’État, qui ont demandé à plusieurs reprises aux autorités de mettre en œuvre des mesures urgentes. Bien que la loi de 2020 sur la protection de l’environnement définisse clairement les responsabilités des agences d’État, des collectivités locales, des entreprises et des particuliers, son application reste faible.
« Nous avons des lois et des directives, mais sans action décisive, la situation ne s’améliorera pas », a déclaré le vice-Premier ministre Trân Hông Hà.
Il a précisé que la réunion n’était pas une simple discussion théorique, mais une séance de travail visant à trouver des solutions immédiates et concrètes.
« Nous n’avons pas de temps à perdre. Nous devons constater de réelles améliorations de la qualité de l’air cette année, et non attendre 2030», a-t-il souligné.
Concernant les autorités locales, notamment celles de Hanoi et de Hô Chi Minh-Ville, le vice-Premier ministre leur a demandé de fournir un rapport détaillé sur la pollution de l’air dans leurs villes respectives, identifiant les principales causes, clarifiant les responsabilités des agences concernées et décrivant les mesures spécifiques à mettre en œuvre immédiatement.
Le gouvernement apportera un soutien maximal aux localités dans la mise en œuvre des mesures d’atténuation de la pollution atmosphérique, tout en suivant et en supervisant de près l’avancement de ces solutions, a-t-il indiqué.
Sources de pollution identifiées
Le vice-ministre de l’Agriculture et de l’Environnement, Lê Công Thành, a signalé une intensification de la pollution dans la région nord de Hanoi et dans la région sud de Hô Chi Minh-Ville.
Les principaux polluants sont la poussière de la route et les particules fines PM10 et PM2,5, avec des niveaux de pollution culminant pendant les mois d’hiver et de printemps, d’octobre à avril.
Hanoi est confrontée à une pollution plus importante que Hô Chi Minh-Ville en raison de conditions météorologiques défavorables, notamment en fin d’année et pendant le Nouvel An lunaire, lorsque l’activité industrielle et le trafic augmentent considérablement.
Le rapport identifie quatre causes principales.
Les émissions dues au trafic, notamment la poussière de la route et les gaz d’échappement des véhicules obsolètes, des camions diesel et du transport de matériaux de construction, sont citées comme les principales causes.
L’activité industrielle, notamment les émissions des cimenteries, des centrales électriques au charbon et de la sidérurgie, est également un facteur majeur.
La poussière de construction provenant d’un développement urbain incontrôlé et de mesures de dépoussiérage inadéquates a encore aggravé la qualité de l’air. Le brûlage à ciel ouvert, comme l’élimination des déchets, le brûlage de la paille après récolte, la biomasse utilisée pour le chauffage, la vente de nourriture sur le gril et la combustion rituelle de papier, a également été souligné comme une source importante de pollution.
La situation géographique et le climat de Hanoi – entourée de montagnes et marquée par une forte humidité, de faibles précipitations et de fréquentes inversions de température – tendent à retenir les polluants dans l’air autour de la ville.
Les immeubles de grande hauteur de Hô Chi Minh-Ville sont enveloppés d’une brume dense, les niveaux de particules fines dépassant régulièrement les limites de sécurité.
Face à l’aggravation de la pollution atmosphérique, les représentants de l’autorité de gestion environnementale ont exhorté les provinces et les villes, en particulier les grandes agglomérations, à renforcer la réglementation des activités de construction.
Les autorités doivent surveiller de près les aménagements urbains, les immeubles de grande hauteur, les infrastructures de transport, les travaux publics et la rénovation des chaussées. Une application stricte des mesures de contrôle de la poussière, notamment l’obligation de protection contre la poussière et la pulvérisation d’eau, est essentielle pour réduire la pollution.
Les mesures de gestion de la circulation devraient inclure la réglementation des itinéraires pour camions, la limitation des véhicules vétustes et le développement des transports en commun. Les efforts d’assainissement urbain doivent être renforcés par un nettoyage accru des rues et l’installation de systèmes de brumisation sur les axes routiers principaux.
Une interdiction totale du brûlage à l’air libre est nécessaire, avec une application plus stricte des mesures contre le brûlage des déchets et des résidus agricoles.
Le recyclage doit être encouragé et les autorités locales doivent être tenues responsables des infractions. Les émissions industrielles doivent également être strictement contrôlées, avec une surveillance automatisée de la production des usines et des sanctions plus sévères en cas de non-respect.
Les campagnes de sensibilisation du public joueront un rôle crucial dans la lutte contre la pollution atmosphérique. Les autorités s’efforcent d’informer les populations sur les risques sanitaires et d’encourager les particuliers et les organisations à agir.
La réunion a également examiné les rapports des ministères et des localités à haut risque, jetant ainsi les bases de mesures urgentes et coordonnées pour lutter contre la pollution atmosphérique. - VNA