Les jeunes du club Sai Gon Xanh au secours des canaux de Hô Chi Minh-Ville

En à peine deux ans, le club des jeunes Sai Gon Xanh a organisé plus de 300 actions, collecté plus de 3.000 tonnes de déchets et mis en place plus de 17 projets de barrières flottantes pour empêcher les déchets de se déverser dans les rivières et la mer.

Les membres de Sài Gòn Xanh traitent des déchets dans le canal. Photo: CVN
Les membres de Sài Gòn Xanh traitent des déchets dans le canal. Photo: CVN

Hanoi (VNA) – En à peine deux ans, le club des jeunes Sai Gon Xanh a organisé plus de 300 actions, collecté plus de 3.000 tonnes de déchets et mis en place plus de 17 projets de barrières flottantes pour empêcher les déchets de se déverser dans les rivières et la mer.

Avec détermination et responsabilité, les jeunes de Sai Gon Xanh raniment les canaux qui semblaient "morts", insufflant une nouvelle vitalité à la mégapole du Sud.

"Avant de fonder le club Sai Gon Xanh, je ne faisais que des choses servant mes besoins personnels. Mais face à la pollution croissante des canaux, j’ai ressenti le besoin d’agir. Au début, il était difficile d’inciter les gens à nous rejoindre. Nous n’étions que deux à ramasser les déchets. Puis, nos actions ont peu à peu inspiré et attiré des autres. Aujourd’hui, le club compte près de 3.000 membres actifs, preuve qu’un simple geste peut engendrer de grands changements", confie Nguyên Luong Ngoc, fondateur du club Sai Gon Xanh.

La plupart des membres de Sai Gon Xanh sont de jeunes adultes, âgés d’environ dix-huit à vingt ans, exerçant divers métiers tels que serveur, chauffeur pour des plateformes numériques ou encore étudiant. Malgré leurs différences, tous partagent le même objectif : préserver et assainir les canaux de Hô Chi Minh-Ville.

Avec le temps, le club a mené plus de 300 interventions, collecté plus de 3.000 tonnes de déchets et mis en place plus de 17 projets de barrages flottants. Ces actions empêchent des tonnes d’ordures d’atteindre les rivières et la mer, protégeant ainsi les écosystèmes marins. Le nettoyage se fait entre 6h et 8h du matin, trois à quatre jours par semaine.

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De nombreux étudiants de l'université Van Hiên participent à assainir le canal. Photo: CVN

Nguyên Thi Nhu Quynh, étudiante en 3e année à l’université Van Hiên, fait partie des membres engagés depuis les débuts du projet. Elle confie : "Au début, je suis venue par simple curiosité, mais j’ai vite compris l’importance de protéger l’environnement. Depuis, je n’ai jamais quitté le club. Changer les mentalités n’est pas facile. En nous rendant directement sur les canaux, nous espérons que les gens prendront conscience de l’ampleur des déchets et des dangers qu’ils représentent. Même si le changement est lent, chaque progrès, aussi infime soit-il, est précieux".

"Peu importe nos origines, une fois dans le groupe, nous mettons nos différences de côté pour nettoyer ensemble l’environnement. Je ne demande pas à tout le monde d’en faire autant, mais juste d’avoir des gestes simples, comme jeter ses déchets au bon endroit. L’essentiel, c’est d’aimer la nature et de respecter notre cadre de vie", partage Nguyên Vu Hung, étudiant en 3e année et nouveau membre du groupe.

Sous le soleil accablant de mars à Hô Chi Minh-Ville, les jeunes de Sai Gon Xanh s’engagent sans relâche dans les canaux saturés de déchets, où l’eau noire exhale une odeur fétide. Leur mission ne se limite pas à ramasser les détritus : jour après jour, ils redonnent vie à ces cours d’eau écrasés par la pollution.

Bravant la boue et l’eau stagnante, ils passent des heures immergés pour nettoyer les canaux et offrir un nouveau visage à la ville. Un parcours ardu face auquel ils ne reculent jamais.

Évoquant les défis de cette mission, Ngoc, chef du groupe, confie : "Nous sommes exposés à de nombreux dangers : seringues usagées, éclats de verre, corps en décomposition, sans oublier les produits chimiques toxiques et les créatures menaçantes comme les serpents, scorpions et rats. L’un des incidents les plus marquants reste celui de membres du groupe qui ont marché sur des seringues abandonnées. Heureusement, les centres médicaux ont pu intervenir rapidement et leur donner des conseils pour prévenir le VIH. Depuis, nous abordons notre mission avec plus de confiance".

Nguyên Thi Nhu Quynh, bénévole depuis les débuts du groupe, partage son expérience : "Ce qui m’inquiète le plus, ce ne sont pas seulement les seringues et les objets tranchants, mais surtout les cadavres d’animaux en décomposition. L’odeur est insupportable".

Pour Nguyên Vu Hung, un autre membre du groupe, un souvenir reste gravé : "Une fois, en ramassant des déchets, j’ai enfoncé mes pieds dans une zone boueuse si profonde que je me suis retrouvé enlisé jusqu’au cou. Une expérience terrifiante, et la plus effrayante que j’aie vécue depuis que j’ai rejoint l’équipe".

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Les bénévoles étrangers participent à assainir le canal pollué. Photo: CVN

Les efforts de Sai Gon Xanh ne se limitent pas au niveau local, mais s’étendent désormais à l’échelle mondiale. Avec plus de 20.000 volontaires engagés, le groupe incarne l’esprit d’une jeunesse vietnamienne dynamique, passionnée et déterminée à bâtir un monde plus vert, plus propre et plus durable.

L’initiative de Sai Gon Xanh bénéficie non seulement du soutien de la population locale, mais aussi de l’accompagnement d’organisations comme Assistasia.org et de nombreux volontaires internationaux, qu’ils soient de passage ou installés au Vietnam. Ces dernières années, plusieurs jeunes étrangers ont rejoint les opérations de nettoyage. Récemment, lors de la deuxième semaine de mars, une cinquantaine de collaborateurs de l’entreprise Capgemini, dont de nombreux Français, ont participé au ramassage des déchets sur un tronçon de canal près de l’école primaire Phan Huy Ich.

Trân Thanh Tung, représentant de Capgemini, souligne : "Notre entreprise s’implique régulièrement dans des actions communautaires comme celle-ci. Aujourd’hui, les participants incluent non seulement nos employés, mais aussi nos clients et partenaires, dont plusieurs viennent de France".

Jérôme Ponthoreau, venu de Paris, partage : "J’ai un fils et une fille. En France, je participe aussi à des initiatives écologiques pour leur montrer l’exemple et contribuer à préserver leur cadre de vie. Ici, j’ai voulu m’impliquer car je crois en l’impact global de ces actions. L’engagement de Sai Gon Xanh est très professionnel, vous êtes plein d'énergie".

Malgré les nombreux défis, Sai Gon Xanh poursuit ses efforts pour redonner vie aux canaux pollués. Par leur dévouement et leur amour pour l’environnement, ces jeunes bénévoles ne se contentent pas de nettoyer les eaux, mais insufflent aussi un élan de prise de conscience au sein de la communauté. Le chemin reste long, mais avec leur détermination et la mobilisation de chacun, l’espoir grandit de voir un jour prochain ces cours d’eau retrouver leur éclat d’antan et rendre à la ville sa beauté naturelle. – CVN/VNA

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