Hanoi (VNA) – Les autorités locales du delta du Mékong renforcent leurs investissements dans des projets de prévention de l’érosion afin de prévenir les dommages le long des rivières et des côtes.
Le delta, premier producteur de riz, de fruits et de produits aquatiqus du pays, est confronté à l’aggravation des effets du changement climatique, à la réduction des flux sédimentaires dans le Mékong et à des marées de plus en plus hautes le long des côtes.
Combinées aux activités humaines, telles que l’extraction illégale de sable dans les lits des rivières et des canaux, ces activités ont accéléré l’érosion ces dernières années.
Cân Tho a signalé 41 incidents d’érosion s’étendant sur près de 1.200 m le long des berges des rivières et des canaux cette année seulement, affectant 39 ménages et causant des pertes de 6,3 milliards de dôngs (240 000 dollars), selon le Comité directeur de la défense civile, de la prévention des catastrophes et des recherches et sauvetages de la ville.
L’érosion a détruit non seulement des habitations, mais aussi des infrastructures.
À l’aube du 13 mai, un tronçon de route de 46 mètres longeant la rive gauche de la rivière Bang Tang, dans le quartier de Thoi Long, ancien district d’Ô Môn, s’est complètement effondré.
Dans la province d’An Giang, plusieurs sections côtières de la commune de Binh Giang ont reculé de plusieurs centaines de mètres vers l’intérieur des terres, notamment dans la zone de Binh Giang 2 et le hameau de Kinh 4.
Selon le sous-service d’irrigation d’An Giang, plus de 101 km de côtes ont été érodées dans la province.
Cà Mau, la province la plus méridionale du pays, compte plus de 310 km de côtes, dont plus de 200 km sont érodés. Sa digue occidentale, longue de 108 km, est constamment menacée. Les forêts protectrices ayant été détruites, les vagues frappent désormais directement la digue.
Le long des 163 km de côtes orientales de la province, près de 100 km de littoral sont gravement érodés.
Nguyên Thanh Tung, directeur du sous-département de l’irrigation de Cà Mau, a indiqué que la province avait perdu plus de 8.800 ha de terres et de forêts protectrices le long de son littoral entre 1990 et 2023.
Depuis 2011, la côte orientale, point chaud de l’érosion, a perdu à elle seule 6 250 ha. En conséquence, de nombreux ménages ont perdu leurs biens et leurs terres agricoles, les obligeant à déménager, a-t-il fait savoir.

Modernisation des digues maritimes
La digue maritime occidentale du delta, qui traverse les provinces de Cà Mau et d’An Giang, joue un rôle crucial dans la vie des communautés côtières. Elle sert non seulement de barrière contre les catastrophes naturelles et l’érosion, protégeant les mangroves et les terres agricoles, mais aussi de voie de transport favorisant le développement économique.
Les deux provinces ont déployé des efforts pour moderniser la digue afin de prévenir l’érosion, de restaurer les mangroves et de protéger les cultures.
À An Giang, la digue maritime occidentale, longue de 134 km, est en cours de modernisation et intégrée à une route côtière, dont l’achèvement est prévu pour 2027.
La province a réalisé 12 projets de digues totalisant 69 km et coûtant plus de 1.500 milliards de dôngs (57 millions de dollars) pour protéger sa côte occidentale.
Ces projets protègent plus de 166 hectares de forêts et des dizaines de milliers d’hectares de rizières, d’autres cultures et de zones aquacoles.
À Cà Mau, près de 52 km des 108 km de sa digue occidentale ont été renforcés. Environ 80 km de brise-lames ont été construits le long de la digue, contribuant ainsi à restaurer l’écosystème de mangrove et à créer une ceinture forestière de 150 à 200 m de large.
La province modernisera un tronçon de 19 km de la digue maritime occidentale, de Cai Dôi Vàm à Kênh Nam. Elle a également approuvé la construction d’un brise-lames de 4,2 km, de Vinh Trach Dông à Nhà Mat, afin de protéger la digue maritime orientale, pour un coût de 250 milliards de dôngs (9,5 millions de dollars).
Un autre projet, la digue maritime de Gành Hào, longue de deux kilomètres, coûtera 140 milliards de dôngs (5,3 millions de dollars).

Grâce à l’action du gouvernement et au soutien de la communauté, Cân Tho donne la priorité à la construction de digues sur les sites érodés.
Un projet clé est la digue d’urgence sur la rive gauche de la rivière Ô Môn, dans la commune de Thoi Thanh. L’ouvrage de 490 m, dont le coût est estimé à 45 milliards de dôngs (1,7 million de dollars), devrait être achevé avant le 30 avril prochain.
Le Comité populaire de la ville a approuvé une aide financière de 837 millions de de dôngs (32.000 dollars) pour les ménages touchés par l’érosion et d’autres catastrophes naturelles cette année. Il a également demandé aux autorités locales de surveiller de près les catastrophes et a alloué des fonds aux travaux de secours.
À Vinh Long, de nombreuses digues, berges et ouvrages d’irrigation se sont érodés ou affaissés, selon le sous-service provincial de l’irrigation. Châu Van Hoa, vice-président du Comité populaire de Vinh Long, a demandé aux autorités locales de mener des enquêtes régulières, d’effectuer des réparations rapides et de coordonner les déclarations d’urgence.
Le Département provincial de l’agriculture et de l’environnement a demandé au Comité populaire 39 milliards de dôngs (1,5 million de dollars) pour la réparation de cinq digues le long de rivières et de canaux. Ces digues sont situées le long des rivières Hàm Luông et Vàm Nuoc Trong, dans la commune de Dông Khoi, où l’érosion a atteint une profondeur de 20 à 30 m. Les trois autres projets concernent les communes de Quoi Thiên et Cai Ngang, ainsi que le quartier de Tân Ngai.
Le 17 août, la construction de la digue de la rivière Láng The a débuté dans la commune de Binh Phú. Elle comprendra notamment une tribune de 4.000 places pour la course de pirogues traditionnelles, pour un coût de plus de 160 milliards de dôngs (6 millions de dollars). La digue de 650 m devrait être achevée d’ici septembre 2026.
Ce projet joue un rôle essentiel dans la protection des berges de la rivière Láng Thé, la prévention de l’érosion, l’amélioration du paysage urbain, l’amélioration du cadre de vie et la promotion d’un développement socio-économique et culturel durable, a indiqué Nguyên Quynh Thiên, vice-président du Comité populaire. — VNA