Le ca tru reste fortement enracine a Hung Yen hinh anh 1Qui dit ca trù (chants des courtisanes) dit belles femmes talentueuses. Photo : CVN
 

Hanoi (VNA) - Le ca trù est un des genres de la musique classique vietnamienne. Sa spécificité réside dans le mariage harmonieux entre paroles de chansons traditionnelles et mélodies d’instruments que sont le dàn day (luth à trois cordes), le phach (un morceau de bambou frappé avec deux baguettes en bois) et le tambour. Cet art joue un rôle important dans la scène musicale vietnamienne.

La province de Hung Yên (Nord) est aujourd’hui un bastion de ce courant, elle qui abrite sept sites historiques liés à cet art vocal, à commencer par le temple Mâu Dào Nuong (la Déesse Mère des chanteuses de ca trù), dans la commune de Trung Nghia. Ce monument est dédié à la chanteuse Dào Thi Huê, qui a vécu au XVe siècle et a été reconnue première artiste de ca trù de cette région spécialisée dans la culture des longaniers.

Un spectacle artistique exaltant

Cette femme originaire du district de Tiên Lu a marqué dans l’histoire nationale en tant qu’héroïne ayant lutté contre les Ming, une lignée d’empereurs qui a régnée sur la Chine de 1368 à 1644. La chanteuse, telle une sirène, attirait ses ennemis dans son antre grâce à sa voix et sa beauté hypnotiques, avant de les rendre ivres. Une fois profondément endormis, elle les jetait dans le fleuve... À sa mort, le temple Mâu Dào Nuong a été construit pour lui rendre hommage.

Depuis quelques années, un spectacle est organisé dans cette enceinte pour commémorer le jour de sa mort. Cet événement sert aussi à pérenniser le ca trù, réunit les meilleures troupes de Hung Yên, Hanoi, Hai Phong et d’autres provinces. La déclamation de poèmes, les chants des aveugles, les airs cutuels donnent des frissons aux spectateurs, pour la plupart des amateurs éclairés.

Ce programme artistique vise ainsi à sensibiliser la commu-nauté sur cet art, son histoire, sa reconnaissance et la nécessité de le conserver. C’est aussi un lieu d’échanges entre artistes, où ils peuvent partager leurs connaissances pour améliorer leur niveau de prestation afin de transmettre leur savoir à la jeune génération, garante du développement de ce patrimoine culturel immatériel de l’humanité reconnu par l’UNESCO en 2009.​-CVN/VNA