Le bien-être des générations futures au centre des politiques démographiques

Le traitement des maladies prénatales ou chez le nouveau-né a connu des progrès spectaculaires au Vietnam depuis quelques années. Le pays entend ainsi limiter l’augmentation de la population afin d’amélior
Hanoi (VNA) – Le traitement des maladies prénatales ou chez le nouveau-né a connu des progrès spectaculaires au Vietnam depuis quelques années. Le pays entend ainsi limiter l’augmentation de la population afin d’améliorer sa santé dès la naissance.
Le bien-être des générations futures au centre des politiques démographiques ảnh 1En 2030, environ 90% des nouveau-nés devront faire l’objet d’une série de tests visant à dépister les maladies congénitales les plus fréquentes. Photo: VNA
 
Il y a plus d’un mois, lors de l’hospitalisation de son enfant de 2 ans pour soigner des convulsions, Dô Thi Hanh, domiciliée dans le district de Cai Bè, province de Tiên Giang (delta du Mékong), a appris que son fils souffrait d’épilepsie. Après quelques explications du médecin, Mme Hanh a découvert que ce problème aurait pu être décelé plus tôt par la technique dite des ultrasons dans les centres de diagnostic prénatal lors de la grossesse.

À l’opposé, Huynh Thi Lan Anh, qui habite à Hô Chi Minh-Ville, a pu connaître à temps la carence en Glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD) de sa fille alors qu’elle n’était pas encore née. "Les tests m’ont permis de prendre conscience et d’anticiper les besoins spécifiques de ma fille. Grâce aux indications des médecins, à une alimentation adaptée et à quelques compléments, ma fille de 7 ans est en parfaite santé", explique Mme Lan Anh.

Une montée en gamme technologique

Soigner le mal à la racine, c’est à dire chez les nouveau-nés voire même les fœtus, permettra l’avènement d’une nouvelle génération de Vietnamiens en parfaite santé. À savoir qu’au Vietnam, sur 1,7 million d’enfants nés chaque année, environ 30.000 sont touchés par des maladies congénitales comme le syndrome de Down, la thalassémie, les anomalies nerveuses, etc. Une charge conséquente pour les familles en difficulté financière.

Ces changements profonds dans le secteur de la santé infantile ont été rendus possibles par la maîtrise d’un certain nombre d’appareils à la pointe du progrès. Parmi les pays est-asiatiques, le Vietnam se classe ainsi après le Japon en termes d’indice de dépistage des maladies chez le fœtus et le nouveau-né.

Nguyên Manh Tri, directeur adjoint de l’Hôpital d’obstétrique de Hanoï, est ainsi très fier d’annoncer que les divers protocoles mis en place dans son établissement permettent de découvrir 80% à 90% des anomalies fœtales. "À ce jour, l’Hôpital municipal d’obstétrique répond aux besoins d’environ 40% des futures mamans et de près de 90% des nouveau-nés de la ville", assure-t-il.

Le pays totalise une dizaine d’établissements de ce genre, on trouve notamment: l’Hôpital central d’obstétrique et celui de Hanoï, l’Hôpital central de pédiatrie, le Centre de diagnostic des maladies prénatales et des nouveau-nés de la province de Nghê An, l’Hôpital de la faculté de médecine et de pharmacie de Huê (Centre), l’Hôpital Tu Du à Hô Chi Minh-Ville et l’Hôpital d’obstétrique de Cân Tho (Sud).

Nguyên Van Tân, du Département général chargé des affaires démographiques et du planning familial du ministère de la Santé, rappelle, pour sa part, que selon la Résolution N°21 du Comité central du Parti communiste du Vietnam, d’ici 2030, environ 70% des femmes enceintes devront faire une analyse de risque quant à l’éventuelle transmission de problèmes de santé et 90% des nouveau-nés devront faire des contrôles de dépistage des maladies congénitales les plus fréquentes, faisant de ce fait de la santé des nouveau-nés une priorité du gouvernement.

"Le secteur de la santé devrait réorganiser le réseau des centres de dépistage et de diagnostic. En outre, la formation du personnel en la matière est une nécessité", souligne-t-il.

* Réduction du taux de natalité

Après près de 60 ans de mise en œuvre d’une politique de planification familiale, le taux de natalité a fortement chuté. Les résultats des recensements montrent que l’indice de fécondité de six enfants par femme en 1961 a été ramené à 2,09 en 2009, un niveau inférieur au taux de remplacement. Selon le recensement de 1989, en moyenne, chaque femme en âge de procréer (15-49 ans) avait 3,8 enfants, mais ce taux n’était que de 2,3 enfants au recensement de 1999, et 2,02 enfants en 2013. Les statistiques démographiques annuelles montrent que le chiffre de 1,9 enfant par femme a été atteint en 2015.

La population vietnamienne continue et continuera d’augmenter mais à un faible rythme : pour la période 2009-2019, son taux d’accroissement annuel moyen est estimé à 1% et devrait encore baisser lors des années suivantes. En 2025, le pays comptera 100 millions d’habitants et 110 millions en 2050. – CVN/VNA
 

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