L’amour d’un Viêt kiêu du Canada pour le monocorde

De retour au Vietnam après une vingtaine d’années au Canada, l’artiste Pham Duc Thanh rêve d’établir un musée du monocorde avec des objets et des œuvres qu’il s’est évertué à créer et réunir.
Hanoi (VNA) - De retour au Vietnam après une vingtaine d’années au Canada, l’artiste Pham Duc Thanh rêve d’établir un musée du monocorde avec des objets et des œuvres qu’il s’est évertué à créer et réunir.
L’amour d’un Viêt kiêu du Canada pour le monocorde ảnh 1La passion pour le monocorde coule dans les veines de l’artiste Pham Duc Thanh (droite). Photo: CTV/CVN
À première vue, rien n’indique qu’il est un célèbre instrumentiste. Pham Duc Thanh, 62 ans, Viêt kiêu du Canada, garde toujours l’allure et la voix d’un campagnard de la plaine du Nord. Pourtant, il est le créateur d’une belle collection de monocordes (dàn bâu en vietnamien), allant du type traditionnel à des pièces rénovées et modernisées par lui-même, ainsi que d’un grand ensemble d’enregistrements comprenant des milliers d’airs de dàn bâu. Il s’est donné beaucoup de temps et de peine  à la constituer.

"Ce fruit d’un travail intensif, je veux l’emporter au Vietnam, mon pays natal. J’ai l’ambition d’y créer un musée du monocorde ouvert à tous, professionnels et amateurs du dàn bâu ", confie-t-il. Du rêve à la réalité, l’instrumentiste Viêt kiêu s’est rapatrié au milieu de l’année 2017. 

C’est la passion qui compte

Le parcours professionnel de Pham Duc Thanh n’a pas été sans épreuves. Issu d’une famille paysanne d’une région rizicole de la province de Ninh Binh, il s’est montré passionné pour la musique dès son enfance.

Sa terre natale est très connue dans la plaine du Nord pour le chèo (théâtre populaire chanté). À l’âge de 4-5 ans, il en chantait déjà de nombreux airs, en plus de jouer du tambour et de la mandoline. À 6 ans, il était capable d’exercer des morceaux de dàn bâu et de nhi (viole à deux cordes), deux instruments inséparables du théâtre populaire.

"Mon village était pauvre et écarté de la ville. Il n’y avait ni centre ni professeur de musique. J’ai appris par moi-même auprès des artistes paysans à l’occasion des représentations dans la maison communale ou à la radio", se rappelle l’artiste.

Avec le temps, le petit Thanh est parvenu à jouer en solo des œuvres musicales composées pour le dàn bâu. À partir de là, il est surnommé "le prodigue du monocorde".

En 1974, alors qu’il est âgé de 18 ans, Pham Duc Thanh est passé à une nouvelle étape de sa vie en étant admis à la Troupe nationale du chèo. Il devient ainsi un instrumentiste professionnel spécialisé en musique traditionnelle.

À Hanoï, l’instrumentiste autodidacte a cherché par tous les moyens à approfondir ses connaissances en dàn bâu. Il l’a étudié sans relâche auprès des artistes les plus expérimentés, pour en atteindre un niveau remarquable.

En 1978,  il a reçu l’honneur d’être l’unique instrumentiste de la Troupe du chèo à être présenté au Festival national du monocorde. Résultat: il a empoché le certificat d’honneur.

Entre 1979 et 1983, Pham Duc Thanh a effectué ses études universitaires, spécialité musique traditionnelle, au Conservatoire de Hanoï. Il en est sorti premier lauréat à l’examen de fin d’études avec une mention bien. Avec son monocorde, il a également réussi le concours de recrutement pour devenir l’instrumentiste de l’hôtel Rex de Hô Chi Minh-Ville, au service des touristes étrangers.

Un tournant de sa vie

La vie professionnelle de Pham Duc Thanh a connu un virage en 1989, lorsqu’il fut frappé par une sérieuse maladie. Afin de recevoir un traitement adéquat, il est parti en Allemagne avant de venir s’établir au Canada, grâce au soutien d’un proche parent installé dans ce pays. Partout où il est allé, Thanh n’a jamais quitté son monocorde.
L’amour d’un Viêt kiêu du Canada pour le monocorde ảnh 2Pham Duc Thanh est surnommé "le prodigue du monocorde". Photo: CTV/CVN

"Ma vie est étroitement liée au monocorde et à la musique traditionnelle du Vietnam. Ils représentent une beauté superbe capable d’envoûter tout le monde. J’en suis sûr", confie-t-il.

Tellement persuadé par cette idée, il a créé à Toronto, au Canada, le Centre du monocorde et de musique traditionnelle du Vietnam, connu sous le nom de Vietnamese Music School. Les cours qui y sont donnés sont variés et permettent d’apprendre le monocorde, mais aussi la musicologie ou des chants folkloriques…
 
En parallèle, Thanh s’est lancé dans une autre mission non moins intéressante: monter et enregistrer sur DVD des programmes musicaux, ainsi que des manuels permettant d’être guidés dans l’exercice des instruments musicaux traditionnels tels que le monocorde, la cithare à seize cordes, la flûte en bambou, le luth à caisse ronde à deux cordes.

Il n’a pas oublié pour ce projet d’y inclure des airs folkloriques du Sud, du Centre (de Huê notamment) et du Nord du Vietnam. Il a créé une page web afin d’y présenter ces documents spécialisés.

"Le Vietnamese Music School est toujours plein de monde. Les élèves, Viêt kiêu et étrangers, se montrent passionnés pour la musique vietnamienne. Jusqu’à maintenant, bon nombre d’entre eux sont devenus des musiciens professionnels", se vante-t-il.  

Son prestige une fois acquis, Thanh fût l’objet d’une ovation chaleureuse au Canada, invité par "Radio Canada" où il a contribué au montage d’audiogrammes sur la musique traditionnelle. Il s’est également produit dans le pays dans des shows de musique traditionnelle ou lors de conférences en la matière dans des universités…

Le rêve de créer un musée du monocorde

Sa renommée passant au-delà des frontières, cet excellent instrumentiste a été invité à participer à de multiples programmes de musique des Viêt  kiêu en Australie, en Amérique, en Europe, en Afrique… Grâce à lui, le monocorde vietnamien a eu l’occasion d’être présenté et aimé par le monde entier.

Par amour pour le monocorde, Pham Duc Thanh a cherché à l’améliorer maintes fois, en particulier avec l’idée de réduire la puissance de la calebasse, permettant ainsi d’amplifier le son de l’instrument.

En 2006, il a été classé par la télévision canadienne ART parmi les douze artistes du monde jouant un rôle majeur dans la préservation et le développement de la musique traditionnelle de leur pays.

De retour au Vietnam l’an passé, Thanh a décidé de s’y installer définitivement. "Mon souhait à l’heure actuelle est de créer un musée du monocorde. Le dàn bâu est la quintessence de la musique traditionnelle vietnamienne. Et je suis certain que le musée sera couronné de succès", espère-t-il. Son noble projet est en cours d’exécution. – CVN/VNA

Voir plus

Le vovinam séduit par sa simplicité, son application rapide et son élégance. Photo: VNA

Le vovinam renforce son rôle d’ambassadeur culturel en Europe

Le programme de deux jours comprenait des examens de niveau maître, des qualifications et des finales, des démonstrations techniques et des échanges au sein de la fédération. Les performances et les combats ont été salués pour leur qualité technique, leur esprit sportif et leur adhésion à la philosophie « Esprit sportif – Solidarité – Honnêteté – Noblesse – Progrès ».

Plus d'un millier de Vietnamiens forment ensemble le Drapeau rouge à l’étoile d’or. Photo: VNA

Fête de la Grande union nationale et record historique à Kyushu (Japon)

Le 16 novembre, à l’occasion du 95ᵉ anniversaire de la Journée traditionnelle du Front de la Patrie du Vietnam (18 novembre), le Consulat général du Vietnam à Fukuoka a collaboré avec l’Association des Vietnamiens à Fukuoka (AVF) pour organiser la « Fête de la Grande union nationale de la communauté vietnamienne à Kyushu – Japon et les Jeux sportifs des Vietnamiens à Kyushu 2025 ».

Des visiteurs admirent des artefacts mis au jour sur le site archéologique de Vuon Chuôi, au Musée de Hanoi. Photo : VNA

Les vestiges du village des anciens Viêt sous les lumières du Musée de Hanoi

«Vuon Chuôi est un village ancien typique de riziculteurs pratiquant la culture irriguée », explique le Dr Nguyên Ngoc Quy de l’Institut d’archéologie du Vietnam. « Ses habitants furent les premiers à s’installer dans le delta du fleuve Rouge, jetant ainsi les bases de l’émergence du premier État vietnamien. »

Affiche de la Semaine du film vietnamien - Itinéraire de Lumière, à Paris, le 14 novembre. Photo: Comité d'organisation

Au Grand Rex à Paris, une passionnante rétrospective du cinéma vietnamien

Pour la première fois, un événement d’envergure entièrement dédié au cinéma vietnamien - intitulé "Vietnam Cinéma - Itinéraire de Lumière" - se tiendra du 5 au 12 décembre au mythique cinéma Le Grand Rex, à Paris, retraçant le parcours du cinéma vietnamien, des années de défense nationale à l’ère contemporaine, en passant par l’après-guerre et les réformes, alors que le Vietnam s’affirme davantage sur la scène internationale.

Un ancien navire refait surface sur la côte du Centre

Un ancien navire refait surface sur la côte du Centre

L’importante érosion côtière, causée par les récentes inondations et le typhon Kalmægi, a mis au jour une épave historique sur la plage de Tân Thanh, dans le quartier de Hôi An Tây à Da Nang, à quelques pas seulement du rivage.
Ce navire n'est pas inconnu : il avait été découvert pour la première fois en décembre 2023, dans le quartier de Thanh My, lorsque seule une partie de sa coque en bois émergeait du sable. À l’époque, les autorités et les experts avaient immédiatement prélevé des échantillons pour une datation au carbone 14 afin de déterminer son âge. Cependant, les espoirs d'étude avaient été douchés en janvier 2024, lorsque la mer agitée et les fortes marées avaient de nouveau ensablé et dissimulé la majeure partie de l'épave. Sa réapparition aujourd'hui relance les efforts de recherche.

Le pho vietnamien. Photo: vov

Semaine du pho en Europe : le Vietnam met à l’honneur son plat emblématique

Le Vietnam s'apprête à exporter sa culture culinaire à travers l'Europe en annonçant officiellement la tenue de la « Semaine du pho en Europe ». Cette initiative vise à mettre en lumière le plat national emblématique et à renforcer le rayonnement de la gastronomie vietnamienne sur la scène internationale.

Un jouet japonais. Au Japon, les omocha ne sont pas seulement un divertissement, mais revêtent également une signification culturelle et symbolique. Photo : Instagram

Plongée dans le monde enchanté des jouets japonais modernes au Vietnam

Une exposition de jouets japonais a ouvert ses portes vendredi 14 novembre au centre commercial AEON Long Biên à Hanoi, mettant en lumième les différents types d’omocha, ou jouets, leur importance dans la culture japonaise et leur influence sur l’industrie mondiale du jouet.