Ces dernières années, le changement climatique estsouvent au cœur de tous les débats, au Vietnam, mais aussi dans denombreux pays à travers le monde. Les dégâts humains et matériels qu’il acausés - et est en passe de le faire - obligent les gouvernements àélaborer des politiques prioritaires sur cette question.
Le gouvernement vietnamien dispose d’une stratégie nationale danslaquelle sont définis plusieurs scénarii sur les impacts du changementclimatique au cours des 50 prochaines années, en fonction des différentsmodèles de prévision de l’évolution du phénomène (fourchette basse,intermédiaire, et haute).
« Face aux prévisionscatastrophistes pour le Vietnam, la Stratégie nationale sur lechangement climatique consiste à faire appel à un fort appui sur le longterme des bailleurs de fonds internationaux », insiste un représentantdu ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement. Cedernier a, en 2012, étendu ses activités de coopération internationalebilatérale et multilatérale, en particulier dans la résilience auchangement climatique, la protection de l’environnement et desressources en eau, la météorologie et la gestion des terres. «Actuellement, le ministère dirige ou participe à 58 programmes, projetsd’aides étrangères. Les crédits engagés se montent à près de 430millions de dollars », informe-t-il.
La mangrove contre la montée des eaux
Depuis 1994, grâce à l’appui d’organisations internationales, laCroix-Rouge du Vietnam coopère avec des localités littorales dans laplantation de 22.000 ha de mangroves. « Les dégâts provoqués par lestempêtes dans les localités ayant pu maintenir leurs forêts de mangrovesont moindres que dans les autres localités littorales qui n’en ont plus», fait remarquer le représentant du ministère.
Récemment, Quang Nam (Centre) et Bên Tre (Sud) ont été choisies pourbénéficier des assistances du gouvernement danois dans la résilience auchangement climatique. Assistances qui serviront à construire des diguesmaritimes ainsi qu’à planter et réhabiliter des centaines d’hectares deforêts de mangrove. Sans oublier de construire des bâtiments à usagesmultiples pour les habitants vivant dans des lieux particulièrementexposés aux catastrophes naturelles, des ouvrages d’approvisionnement eneau potable dans les zones à forte salinité, etc.
C’est dans ce contexte de montée continue et de plus en plus rapide duniveau de la mer que la mangrove révèle toute son utilité. « Elle aide àréduire de 50% l’impact des vagues en matière d’érosion, et à limiterl’invasion de l’eau salée dans les terres. Elle est, de fait, d’une aideprécieuse dans la protection de la population ainsi que desinfrastructures côtières », précise le représentant du ministère desRessources naturelles et de l’Environnement.
Avec unbudget de 248,3 milliards de dôngs prélevé sur les réserves duProgramme d’adaptation au changement climatique en 2013 - financé enpartie par des organisations internationales -, le ministère del’Agriculture et du Développement rural a élaboré un plan de plantationdes forêts de mangrove dans l’ensemble du pays d’ici 2015, d’un montanttotal estimé à 1.900 milliards de dôngs.
Un besoin urgent de ressources financières
Conscient des risques du changement climatique et soucieux des’inscrire dans une logique de développement durable, le Vietnam disposed’un système de bases juridiques, mécanismes et politiques relativementadéquat. À savoir, Stratégie nationale sur le changement climatique,Programme des objectifs nationaux d’adaptation au changement climatique,Stratégie de développement vert, Plan d’action national, Scénarios surle changement climatique, etc. Cependant, « le Vietnam figurant parmiles pays les plus touchés par le changement climatique, ses besoinsfinanciers pour s’y adapter constituent un défi énorme », s’inquiète lereprésentant du ministère des Ressources naturelles et del’Environnement.
D’après lui, ces fonds serontinjectés dans deux grands types d’activités. Primo, l’atténuation desimpacts ; et secundo, l’adaptation au changement climatique. La premièreconsiste à réduire les émissions de gaz à effet de serre, laconsommation d’énergie (transports, conception des bâtiments...), lestockage et le recyclage des déchets. La seconde aidera l’homme et lasociété à s’adapter au changement climatique, ce qui inclut lamodification de saisons de culture agricole, la construction d’ouvrageshydrauliques et de digues maritimes, l’évacuation de la population desbasses régions. « Il s’agit d’un investissement à long terme, car s’ilest bien calculé dès le départ, le coût pour l’adaptation au changementclimatique sera considérablement réduit », indique-t-il.
Les programmes d’adaptation à ce phénomène coûtent chers. Les seulscrédits utilisés pour la mise en oeuvre des activités dans le cadre duProgramme des objectifs nationaux d’adaptation au changement climatiquepour la période 2009-2015 se sont élevés à près de 2.000 milliards dedôngs (environ 96 millions de dollars), sans compter l’investissementdans les infrastructures et le déploiement des programmes d’action desministères, branches et localités. Par conséquent, « dans le contexteactuel, le Vietnam a besoin d’aides internationales en termes decapitaux, de technologies et d’expériences ».
Cesderniers temps, le Vietnam a obtenu des résultats positifs dans ledomaine de la coopération internationale relative à cette problématique.En 2012, une série de pays se sont engagés à lui fournir des fonds pourfaire face au changement climatique, tels les États-Unis (plus de 40millions de dollars), l’Allemagne (180 millions), la Banque mondiale (70millions), l’Australie (15 millions de dollars australiens), ou laNorvège (4,5 millions). « La coopération internationale constitue unesolution importante pour attirer des ressources financières en vue del’adaptation au changement climatique », estime le représentant duministère des Ressources naturelles et de l’Environnement. – VNA