Hanoï (VNA) - Les Khang qui ont élu domicile à Quynh Nhai, un district rattaché à la province septentrionale de Son La, affectionnent particulièrement les chamans. Beaucoup les considèrent d’ailleurs comme leurs pères adoptifs auxquels ils consacrent, au début de l’année, une cérémonie de remerciement baptisée Kin pang.
Selon leur tradition, lorsqu’un Khang tombe malade, sa famille fait appel à un chaman qui priera pour qu’il guérisse. Guéri, l’ancien patient adoptera le chaman qu’il considérera dorénavant comme son père adoptif. Il se trouve qu’un chaman peut conduire de nombreuses cérémonies de ce type à l’issue desquelles des malades guérissent. Il devient alors le père adoptif de beaucoup d’enfants, lesquels adoptent aussi son épouse en tant que mère. Au début d’année, les enfants du couple et leurs enfants adoptifs organisent la cérémonie Kin pang en leur honneur.
Cette cérémonie, c’est le chaman lui-même qui en fixe la date qu’il communiquera à tous les participants, fait savoir Lo Van Bun, un senior Khang.
“Les enfants biologiques et les enfants adoptifs apportent du riz, de la viande de porc et des coqs. Les enfants adoptifs qui ont été guéris lorsqu’ils étaient gravement malades peuvent même abattre un cochon pour exprimer leur gratitude envers le chaman», indique-t-il.
La famille du chaman lui-même abat aussi dès le petit matin un cochon qu’elle présentera sur l’autel des ancêtres pour les informer de la tenue, dans la journée, de la Kin pang. Vers 5 ou 6 heures de l’après-midi, la cérémonie commence. Les enfants adoptifs déposent, un par un, leurs offrandes sur le plateau…
Mais les objets les plus importants, et aussi les plus originaux, de cette cérémonie sont une planche en bois de 10 à 15 cm d’épaisseur, de 25 à 30 cm de largeur et de 5 à 6 mètres de longueur, et de 100 à 200 bâtons en bambou d’1,2 mètre de long.
Au fur et à mesure que ses enfants adoptifs viennent déposer leurs offrandes, le chaman perce la planche avec un couteau pointu en priant pour chasser les malheurs, faire venir les bonnes choses et surtout, pour annoncer une danse rituelle intitulée Tang bu. Toutes les personnes présentes à la cérémonie participent à cette danse qui s’effectue autour de trois jarres d’alcool et d’une perche sur laquelle sont accrochées des effigies d’animaux et de plantes, précise Lo Van Bun.
“L’épouse du chaman prend un bâton de bambou de la taille d’un bras et le frappe sur la planche. Ensuite, l’enfant adoptif qui a été le patient le plus gravement atteint que le chaman n’ait jamais guéri fera de même, suivi par les autres enfants. Le premier dansera avec son cochon bouilli attaché devant par un foulard. En fonction de l’ancienneté du chaman, le nombre de danseurs peut atteindre plusieurs centaines», nous explique-t-il.
La danse dure jusqu’à 8 ou 9 heures du soir. Le maître de céans invite ensuite les jeunes à prendre un repas dont le plat emblématique est une souple de pousses de bambou cueillies dans la forêt.
Le repas terminé, les jeunes recommencent à danser, parfois jusqu’au lendemain matin, quand le chaman lira sa prière marquant la fin de la cérémonie.
Pour Diêu Thi Nhât, responsable de la culture du district de Quynh Nhai, la Kin pang est une belle tradition culturelle qui mérite l’attention des autorités.
«Les Khang sont une communauté ethnique minoritaire dont le patrimoine musical est menacé de disparition. Pour renverser la situation, nous nous sommes employés à restaurer la cérémonie Kin pang, qui réunit à la fois des rites, des chants, des danses et des pratiques sociales traditionnels. Et c’est un franc succès», affirme-t-elle.
Si la Kin pang est l’occasion pour les Khang d’exprimer leur gratitude envers les chamans qui les ont guéris de maladies graves, la danse qui l’accompagne est un hymne à la joie, à la solidarité et à l’amour. Bien des couples ont été formés grâce à cette danse, qu’ils attendent avec impatience en début d’année. -VOV/VNA
Selon leur tradition, lorsqu’un Khang tombe malade, sa famille fait appel à un chaman qui priera pour qu’il guérisse. Guéri, l’ancien patient adoptera le chaman qu’il considérera dorénavant comme son père adoptif. Il se trouve qu’un chaman peut conduire de nombreuses cérémonies de ce type à l’issue desquelles des malades guérissent. Il devient alors le père adoptif de beaucoup d’enfants, lesquels adoptent aussi son épouse en tant que mère. Au début d’année, les enfants du couple et leurs enfants adoptifs organisent la cérémonie Kin pang en leur honneur.
Cette cérémonie, c’est le chaman lui-même qui en fixe la date qu’il communiquera à tous les participants, fait savoir Lo Van Bun, un senior Khang.
“Les enfants biologiques et les enfants adoptifs apportent du riz, de la viande de porc et des coqs. Les enfants adoptifs qui ont été guéris lorsqu’ils étaient gravement malades peuvent même abattre un cochon pour exprimer leur gratitude envers le chaman», indique-t-il.
La famille du chaman lui-même abat aussi dès le petit matin un cochon qu’elle présentera sur l’autel des ancêtres pour les informer de la tenue, dans la journée, de la Kin pang. Vers 5 ou 6 heures de l’après-midi, la cérémonie commence. Les enfants adoptifs déposent, un par un, leurs offrandes sur le plateau…
Mais les objets les plus importants, et aussi les plus originaux, de cette cérémonie sont une planche en bois de 10 à 15 cm d’épaisseur, de 25 à 30 cm de largeur et de 5 à 6 mètres de longueur, et de 100 à 200 bâtons en bambou d’1,2 mètre de long.
Au fur et à mesure que ses enfants adoptifs viennent déposer leurs offrandes, le chaman perce la planche avec un couteau pointu en priant pour chasser les malheurs, faire venir les bonnes choses et surtout, pour annoncer une danse rituelle intitulée Tang bu. Toutes les personnes présentes à la cérémonie participent à cette danse qui s’effectue autour de trois jarres d’alcool et d’une perche sur laquelle sont accrochées des effigies d’animaux et de plantes, précise Lo Van Bun.
“L’épouse du chaman prend un bâton de bambou de la taille d’un bras et le frappe sur la planche. Ensuite, l’enfant adoptif qui a été le patient le plus gravement atteint que le chaman n’ait jamais guéri fera de même, suivi par les autres enfants. Le premier dansera avec son cochon bouilli attaché devant par un foulard. En fonction de l’ancienneté du chaman, le nombre de danseurs peut atteindre plusieurs centaines», nous explique-t-il.
La danse dure jusqu’à 8 ou 9 heures du soir. Le maître de céans invite ensuite les jeunes à prendre un repas dont le plat emblématique est une souple de pousses de bambou cueillies dans la forêt.
Le repas terminé, les jeunes recommencent à danser, parfois jusqu’au lendemain matin, quand le chaman lira sa prière marquant la fin de la cérémonie.
Pour Diêu Thi Nhât, responsable de la culture du district de Quynh Nhai, la Kin pang est une belle tradition culturelle qui mérite l’attention des autorités.
«Les Khang sont une communauté ethnique minoritaire dont le patrimoine musical est menacé de disparition. Pour renverser la situation, nous nous sommes employés à restaurer la cérémonie Kin pang, qui réunit à la fois des rites, des chants, des danses et des pratiques sociales traditionnels. Et c’est un franc succès», affirme-t-elle.
Si la Kin pang est l’occasion pour les Khang d’exprimer leur gratitude envers les chamans qui les ont guéris de maladies graves, la danse qui l’accompagne est un hymne à la joie, à la solidarité et à l’amour. Bien des couples ont été formés grâce à cette danse, qu’ils attendent avec impatience en début d’année. -VOV/VNA