Hô Chi Minh-Ville lancera la première zone à faibles émissions du Vietnam en 2026

La mégapole du Sud prévoit d’interdire les poids lourds diesel, de limiter la circulation des motos essence anciennes et d’installer un système de contrôle automatisé par caméra afin de promouvoir des transports urbains plus propres.

Un voile de poussières fines enveloppe les immeubles du centre de Hô Chi Minh-Ville, le 2 décembre 2024. Photo : VNA
Un voile de poussières fines enveloppe les immeubles du centre de Hô Chi Minh-Ville, le 2 décembre 2024. Photo : VNA

Hô Chi Minh-Ville (VNA) – Hô Chi Minh-Ville se prépare à créer la première zone à faibles émissions (ZFE) à grande échelle du Vietnam en 2026, en instaurant des restrictions plus strictes pour les véhicules essence et diesel. Cette initiative s’inscrit dans un effort plus vaste visant à réduire la pollution atmosphérique et à accélérer la transition vers des transports plus propres.

Les autorités municipales indiquent que ce plan fait partie d’une stratégie en deux phases relative aux émissions des véhicules, conforme à une directive nationale sur la pollution environnementale. La première phase concerne les bus, avec un plan de conversion de l’ensemble du parc à l’électrique ou à d’autres véhicules à carburant propre d’ici 2030. La seconde phase, en cours de finalisation, s’appliquerait à tous les autres véhicules et instaurerait des zones de contrôle des émissions dans les quartiers centraux de Cân Gio et Côn Dao.

La proposition devrait être soumise au Conseil populaire de Hô Chi Minh-Ville début 2026.

Les restrictions entreraient en vigueur en 2026. Les poids lourds diesel seraient totalement interdits. Les véhicules utilitaires ne respectant pas la norme Euro 4 et les motos de service ne respectant pas la norme Euro 2 seraient également soumis à des restrictions d’accès à la zone.

À partir de 2027, date à laquelle le contrôle des émissions des motos deviendra obligatoire à l’échelle nationale, toutes les voitures ne respectant pas la norme d’émissions de niveau 4 du Vietnam et les motos ne respectant pas la norme de niveau 2 seraient interdites d’accès au centre-ville. La zone s’étendra jusqu’au périphérique n° 1 d’ici 2031, et des normes plus strictes s’appliqueront à l’ensemble de la ville à partir de 2032.

La ville prévoit d’installer un réseau de caméras de reconnaissance des plaques d’immatriculation et de surveillance du trafic à chaque entrée de la ZFE. Environ 58 caméras seront installées entre 2026 et 2032, et 200 autres par la suite.

Le système vérifiera automatiquement chaque plaque d’immatriculation par rapport aux fichiers nationaux de contrôle technique et infligera des amendes électroniques aux véhicules ne respectant pas les normes d’émission.

Les autorités indiquent que le premier mois sera consacré uniquement à des avertissements. Du deuxième au sixième mois, les amendes seront appliquées à la moitié du montant habituel : 100.000 dôngs (3,8 dollars) pour les motos et 200.000 dôngs pour les voitures. Les amendes maximales de 200.000 et 400.000 dôngs seront appliquées après la période de transition de six mois.

La directrice de l’Institut des ressources naturelles, de l’environnement et du développement communautaire, Bui Thi An, a déclaré que la surveillance automatisée pourrait jouer un rôle crucial dans la réduction de la pollution dans les zones urbaines denses.

« Lorsque les gens savent que les infractions sont enregistrées automatiquement, ils ont tendance à mieux respecter la réglementation », a-t-elle affirmé, soulignant que les systèmes de caméras ont déjà amélioré le comportement des automobilistes à Hanoi et à Hai Phong.

« Cela contribue à instaurer des habitudes durables respectueuses de l’environnement.»

Les experts estiment que le contrôle des émissions ne sera efficace que si les habitants peuvent accéder facilement aux services d’inspection.

Le directeur de l’Institut vietnamien de l’environnement urbain et industriel, Nguyên Huu Dung, a indiqué que Hô Chi Minh aura besoin de davantage de stations de contrôle et d’une tarification transparente.

Il a précisé que les unités mobiles ne mesurent actuellement que le monoxyde de carbone et les hydrocarbures, tandis que les stations fixes sont plus coûteuses à installer. Pour répondre à la demande, il a suggéré d’autoriser les concessionnaires et les ateliers de réparation de motos à fonctionner comme centres de contrôle technique agréés, sous la supervision du gouvernement.

Il a ajouté que la priorité devrait être d’aider les ménages à se débarrasser de leurs anciennes motos polluantes ou à les remplacer par des modèles plus modernes, encore très répandues parmi les conducteurs à faibles revenus.

Si elle est approuvée, la zone à faibles émissions de Hô Chi Minh-Ville constituerait l’une des initiatives les plus ambitieuses du Vietnam pour lutter contre la pollution automobile, qui n’a cessé de s’aggraver parallèlement à l’urbanisation rapide.

Les autorités affirment que ce plan est conforme aux engagements du Vietnam en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de modernisation de ses systèmes de transport.

Mais cette transition mettra également à l’épreuve l’acceptation du public dans une ville où la moto est essentielle au quotidien. L’adhésion des habitants aux contrôles techniques obligatoires et aux restrictions de circulation déterminera la rapidité avec laquelle la mégapole du Sud parviendra à assainir son air. — VNA

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