Cette activité devra contribuer à préserver et à valoriser les villagesde métiers traditionnels ainsi qu'à mieux faire connaître aux touristesétrangers la poterie du Vietnam.
Le vieux quartier deHanoi demeure l'endroit où l'on peut ressentir l'activité passée desdifférentes corporations professionnelles via les 36 rues qui portentdes noms rattachés aux métiers artisanaux traditionnels. Par exemple,la poterie se tenait rue Bat Dàn, où se déroulait le commerce desproduits de Bat Tràng et dans la rue Hàng Mam, spécialisée dans lacéramique de Thô Hà et Phù Lang.
La poterie existe auVietnam depuis très longtemps et ses produits vieux des milliersd'années ont enrichi le patrimoine de la céramique du Nord.
De la terre cuite non émaillée à l'origine à la faïence blanche puisactuellement à la céramique, en passant par la faïence brune, laporcelaine du Nord s'est développée à travers les époques. Chaque objetporte en lui le cachet d'une époque et illustre l'évolution destechniques de production.
La céramique à usagedomestique a prospéré jusqu'à la première moitié du 20e siècle avantd'être concurrencée par les objets en plastique. Les articles de cettepoterie populaire sont divers, depuis les bols des repas quotidiensjusqu'aux objets de décoration comme vase à fleurs, peinture encéramique ou de la vie spirituelle (brûle-parfum, pied de lampe).
Des artisans ont été invités à présenter les types de céramiqueancienne comme Pham Ngoc Huy, 61 ans du village de Bat Tràng et TrânThi Tinh de Phù Lang qui ont fait des exposés sur la faïence brune.L'artisan Trinh Dac Tân a parlé de la céramique émaillée et nonémaillée du village de Thô Hà et de la céramique bleue de Chu Dâu.
Pour survivre, plusieurs anciens villages de céramique ont dû sedétourner de leur production traditionnelle pour s'adapter au contexteactuel. Le village de Phù Lang a choisi la céramique d'art et laplupart de ses artisans, diplômés des écoles de beaux-arts, ont apportéun nouveau souffle à la céramique contemporaine. Leurs noms sontdevenus des marques de fabrique de produits en céramique comme Nhung ouNgoc.
Le village de Thô Hà était autrefois réputé dansle nord du delta du fleuve Rouge pour ses urnes funéraires, ainsi qued'autres produits céramiques non émaillés de couleur marron clair ougris foncé (comme les jarres, les vases ou les brûle-parfums). Comme lemétier ne se transmettait pas aux générations suivantes, les artisansde Thô Hà ont décidé de restaurer ce type de céramique, avec le soutiendes villageois. Des patriarches du village ont aidé à retrouver latechnique et les efforts ont enfin été récompensés. Le savoir-faireancestral a retrouvé pignon sur rue. "La poterie demeure non seulementune marchandise mais encore un produit culturel. Nos productions sontadaptées aux goûts du marché et des touristes", confie Trinh Dac Tân,un artisan de Thô Hà.
Actuellement, de nombreux objetsissus de céramique ancienne ont disparu du fait du trafic d'antiquitésà l'étranger. "Il est nécessaire de sensibiliser la population à lapréservation des métiers traditionnels ancestraux afin d'attirer lestouristes étrangers", souligne Vu Thành Nam, un collectionneur decéramiques anciennes. -AVI