Hanoi (VNA) - Le Centre de recherche sur les systèmes polymères, relevant de l'Université polytechnique de Hanoï, a élaboré avec succès un sac biodégradable à base de manioc et dont la durabilité dépasse celle des sacs en plastique conventionnel.
De nos jours, le recours croissant aux bioplastiques, présentés comme une solution d'avenir, peine à entraîner la réduction espérée des détritus en plastique dans les mers et océans de la planète.
En effet, une problématique se pose concernant l’utilisation de ceux-ci: d’un côté, les sacs en plastique provoquent des dégâts environnementaux considérables (canalisations bouchées, dégradation des paysages, menace d’écosystèmes), de l’autre, le recours aux sacs en papier alternatifs ou de matériaux décomposables s’avère peu efficace étant donné leur coût et leur solidité, non comparable aux sacs en plastique conventionnel.
Face à cette situation, des scientifiques du Centre de recherche sur les systèmes polymères de l'Université polytechnique de Hanoï ont récemment réussi à fabriquer un sac biodégradable à base de manioc et de bioplastique, qui serait en mesure de succéder aux sachets en plastique sur le marché vietnamien. Le prix de ces sachets, en fécule de manioc, est 1,5 fois plus cher que les sachets plastiques, néanmoins leur utilisation contribue à la protection de l’environnement.
Selon les résultats des tests, ce sachet, dont la composition en fécule de manioc représente 35 à 40 % des matières premières, s’avère plus solide que celui en plastique. Ainsi, il est respectueux de l’environnement puisqu’il se désagrège comme un bio-déchet normal. Enfin, son coût est seulement 1,5 à 2 fois plus cher qu’un sac en plastique classique.
Vers une production industrielle de sacs
Par conséquent, les scientifiques de l'Université polytechnique de Hanoï pensent que les spécificités de cette matière à base de manioc vont permettre une production industrielle de sacs qui pourront être vendus sur le marché domestique mais également exportés à l’étranger.
En réalité, de nombreuses recherches sur l’usage de l'amidon ont été menées dans le monde entier dans le but de concevoir des sacs en plastique respectueux de l’environnement. Notamment, en 2017, les chercheurs Nguyên Câm Kiêu Thanh et Nguyên Câm Binh Minh ont employé de l'amidon de manioc et des nanoparticules d'argent pour créer un sac antibactérien, durable et biodégradable.
Dans multiples pays, les pommes de terre sont couramment utilisées pour leur source en amidon afin de produire des sacs organiques pouvant se décomposer dans la nature. L'Université de Technologie de Hanoi est une des seules à avoir résolu le problème du coût de revient d’un sac bioplastique en proposant un tarif de fabrication raisonnable. -CVN/VNA