Hanoi (VNA) - Le système national de gestion des vaccins du Vietnam vient d’être reconnu par l’Organisation mondiale de la santé comme satisfaisant aux normes internationales. Avis du Pr.-Dr. Dang Duc Anh, directeur de l’Institut national d’hygiène et d’épidémiologie.

Des laboratoires vietnamiens au marche mondial hinh anh 1Cérémonie de reconnaissance du système national de gestion des vaccins du Vietnam par l’Organisation mondiale de la santé. Photo : VNA

Après 70 ans de développement, l’Institut national d’hygiène et d’épidémiologie a grandement contribué à l’amélioration de la médecine préventive, notamment en ce qui concerne l’épidémiologie et la vaccinologie. Il est devenu un institut reconnu, participant à la construction et au perfectionnement du réseau de la médecine préventive, à tous les échelons.

Ces dernières années, la structure a obtenu plusieurs succès dans la prévention et la lutte contre des épidémies comme le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), la grippe aviaire H5N1, H1N1, le choléra, la dengue, etc. Ses recherches scientifiques servent de base à l’élaboration des stratégies au niveau national sur la médecine préventive. L’institut a étudié et fabriqué avec succès plusieurs vaccins. Entre autres ceux contre le choléra, la typhoïde, la poliomyélite, l’hépatite B, A et l’encéphalite japonaise.

En outre, sa coopération avec 40 pays et organisations dans le monde lui permet de moderniser sans cesse ses équipements, de former un contingent de cadres qualifiés et d’acquérir des techniques avancées. Dans un contexte où le pays doit faire face à de nombreux défis et difficultés économiques et sociales, la production de vaccins «made in Vietnam» répondant aux normes internationales est un exploit. Le système national de gestion des vaccins du Vietnam (NRA) vient en effet d’être reconnu par l’Organisation mondiale de la santé comme satisfaisant à ces normes. Un succès qui prouve le potentiel du Vietnam pour la production de vaccins pour l’exportation, notamment celui contre la rougeole ou le rotavirus. Des vaccins fabriqués selon les technologies japonaises.

Élargir le champ des exportations

Certains vaccins vietnamiens sont actuellement déjà exportés vers d’autres pays. Plus de 3 millions de doses contre l’encéphalite japonaise B l’ont été en Inde, qui est pourtant un grand producteur de vaccins, mais aussi au Timor Leste. De même, 32.000 flacons contre l’hépatite virale A ont été exportés en République de Corée, et 115.000 doses contre le choléra par voie orale, au Sri Lanka, aux Philippines et en Inde.

Pourtant, ce n’est qu’un début. Les producteurs de vaccins doivent maintenant renforcer leurs investissements dans l’équipement, les technologies et les ressources humaines. Ils doivent trouver des stratégies adéquates pour faire valoir leurs atouts et donner la priorité à leurs produits de pointe. Le vaccin contre choléra est par exemple considéré comme un atout de la Compagnie de vaccins et de produits pharmaceutiques N°1 (Vabiotech). Il pourrait être exporté vers l’Afrique, où le taux de personnes atteintes de choléra est élevé. Récemment, l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) s’est intéressée au vaccin contre le rotavirus fabriqué par le Centre de production de vaccin et de produits pharmaceutiques (POLYVAC).

Sept vaccins aux normes internationales

À relever que le Vietnam produit actuellement dix des douze vaccins pour son programme national de vaccination élargie. Seul le vaccin pentavalent Quinvaxem contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’hépatite B et les infections à l’haemophilus influenzae type B (Hib) est financé par la GAVI.

Le pays a, en outre, terminé la phase d’expérimentation clinique du vaccin inactivé contre la polio et de celui contre l’encéphalite japonaise, produit par culture du virus sur cellules Vero. Ils répondent évidemment aux normes internationales de sécurité.

Des laboratoires vietnamiens au marche mondial hinh anh 2Le potentiel est grand pour l’exportation de vaccins vietnamiens contre la rougeole ou le rotavirus. Photo : VNA
Afin de prévenir l’apparition d’une épidémie, notamment d’Ebola ou de MERS-CoV, la coopération internationale dans la recherche et la production de vaccins est importante. L’Institut national d’hygiène et d’épidémiologie mène ainsi plusieurs projets de coopération avec les pays et organisations internationales.

Entre autres un projet de coopération avec l’Agence japonaise de la coopération internationale (JICA) pour «Renforcer la capacité de production de vaccins combinés contre la rougeole et la rubéole». De plus, un autre projet de coopération avec la JICA et une entreprise de fabrication de vaccins aux normes GMP (bonne pratique de fabrication) de l’Organisation mondiale de la santé permet au Vietnam de produire davantage de vaccins de haute qualité.

L’institut étudie actuellement la production d’un vaccin contre un virus du syndrome pieds-mains-bouche, une maladie infantile souvent bénigne mais évoluant parfois en méningite ou encéphalite mortelles. Ainsi qu’un vaccin contre la polio injectable au lieu d’un vaccin par voie orale. Les besoins en vaccins dans le monde sont importants. Contre le choléra en Amérique du Sud et en Afrique, contre la rougeole ou la rubéole dans les pays du Moyen-Orient.

Forte de ses expériences, l’Institut national d’hygiène et d’épidémiologie continue de renforcer la recherche et la coopération internationale pour développer de nouveaux vaccins afin de satisfaire les besoins du marché domestique et ceux de l’exportation.

Conformément au programme national de production de vaccins, le ministère de la Santé s’est fixé comme objectif de produire au moins sept vaccins satisfaisant aux normes internationales d’ici 2020. Et ce pour répondre aux besoins des programmes nationaux de vaccination élargie, pour remplacer les vaccins importés et développer l’exportation. -CVN/VNA