Hanoï (VNA) - Depuis une douzaine d’années, une troupe de danseuses de la licorne éblouit le public dans la province de Vinh Long (Sud). Les revenus générés par ses performances sont reversés pour soutenir les personnes démunies, en particulier celles qui luttent contre la maladie.
La troupe de danseuses de la licorne est composée de 20 femmes, âgées de 50 à 70 ans, du hameau de Quoi Hiêp, dans la commune de Trung Thành Tây, district de Vung Liêm. Elles ont réalisé d’innombrables représentations devant leur communauté locale. Toutefois, leur mission va au-delà du simple divertissement. Elles cherchent à aider les personnes démunies, en particulier les malades. Leur dévouement leur a valu beaucoup d’admiration et de respect.
Traditionnellement, les troupes de danse de la licorne sont composées d’hommes. Mais avec passion et un esprit de service sans réserve pour leur communauté, ces femmes, travaillant dans les rizières toute l’année, n’ont pas peur des épreuves. Elles apprennent par elles-mêmes, améliorent leur danse et leurs performances pour se produire lors des fêtes ou des mariages.
Grand-mères danseuses
Lê Thi Hang, 60 ans, est la cheffe de l’Association des femmes du hameau de Quoi Hiêp et également à la tête de cette troupe de danseuses peu commune. Issue d’une famille de danseurs de la licorne, Mme Hang était passionnée et douée pour l’interprétation. En participant aux activités de l’Association des femmes du hameau, elle a remarqué que les femmes locales avaient rarement des activités après le travail et a eu l’idée de créer une troupe de danseuses de la licorne. Cette dernière a rapidement attiré de plus en plus de membres, tous les femmes sans compétences en danse. Elles se sont mutuellement encouragées avec enthousiasme à aller de l’avant.
L’objectif de la troupe est de travailler bénévolement et d’utiliser les revenus tirés des spectacles pour aider à prendre soin des pauvres de la localité. La plupart de ses membres sont des grand-mères, dont la plus âgée a plus de 70 ans.
“Bien que de nombreux membres soient âgés, aient des problèmes de santé ou soient occupés par des tâches familiales, elles essaient de s’organiser pour assurer des horaires de représentation”, partage Mme Hang. Avant d’ajouter : “Chacune se voit attribuer une tâche spécifique en fonction de ses capacités, de son âge et de son état de santé. Celles qui sont encore en bonne santé exécutent des danses ou battent du tambour, tandis que d’autres, qui sont plus âgés, sont chargés de préparer les costumes et les accessoires ou d’agir en tant que conseillers et collecteurs de fonds. Ensemble, elles ont maintenu et élargi les activités de la troupe pendant plus de 12 ans”.
Les danseuses se déplacent à motos dans tous les coins de la commune et ne craignent pas les difficultés lorsqu’elles se rendent dans des villages reculés. Mme Hang tient toujours le rôle principal, portant une lourde tête de lion, mais elle exécute les mouvements avec aisance et habileté.
En se transformant en personnages du roi singe, Nguyên Thi Kim Anh, âgée de 62 ans, devient la “comique” de la troupe en faisant de nombreuses blagues, excitant les enfants et gagnant l’admiration des adultes. Dô Hông Ca, 64 ans, procure des sentiments forts au public lorsqu’elle joue le rôle de “Ong dia” (Dieu de la richesse).
“Lors des premiers jours, tous les membres rencontraient de nombreuses difficultés car ils ne connaissaient rien à la danse de la licorne. Cependant, avec passion, nous nous sommes soutenus à l’entraînement et battus pour la maîtriser peu à peu”. “Maintenant, chaque fois que nous entendons le son du tambour de la danse de la licorne, personne ne peut rester chez soi”, sourit-elle.
Partager avec les pauvres
Selon Lê Thi Hang, il est difficile pour les femmes de se mettre à la danse de la licorne, surtout pour les âgées. La santé et les circonstances familiales peuvent parfois les affecter, mais elles essaient toujours d’organiser leur vie personnelle pour s’entraider.
Vo Thanh Phong, originaire de la commune de Trung Thành Tây, district de Vung Liêm, fait savoir que les habitants locaux sont très fiers de cette troupe. Elles font quelque chose d’incroyable en dansant très bien malgré le fait qu’elles soient autodidactes.
Lors des jours fériés ou des fêtes, les habitants leur demandent de se produire. “En plus de leur courage, ces danseuses ont également un cœur pour la communauté, en particulier pour les pauvres”, souligne-t-il.
En dehors de leur passion, l’objectif principal des danseuses est de servir la vie spirituelle et culturelle des habitants et d’aider les personnes démunies. En tant que cheffe, Mme Hang cherche souvent à leur rendre visite et à leur offrir des cadeaux.
“La rencontre avec de nombreuses personnes défavorisées nous motive à poursuivre notre travail de bénévoles, à la fois en enrichissant la vie spirituelle des gens et en soutenant financièrement les nécessiteux à certains moments”, exprime-t-elle. Tous les frais de déplacement, les accessoires, les costumes et les autres dépenses viennent des contributions personnelles des membres.
En plus de danser, la troupe a également mis en place un magasin de vêtements à “zéro dông” pour collecter davantage d’argent pour les pauvres de la localité. Ces activités incitent de plus en plus de personnes à participer. Bien que les actes soient modestes, ils montrent le cœur chaleureux des femmes de cette communauté.-CVN/VNA