Une conférence et une exposition intitulée "Imagerie populaire au Vietnam - triptyque" ont eu lieu le 13 janvier à l’Institut français de Hanoi - L’Espace afin de participer à la préservation de ce patrimoine culturel.
Esthétique, valorisation de la culture populaire vietnamienne et préservation du patrimoine écrit étaient au cœur de l’événement culturel porté par l’École française d’Extrême-Orient (EFEO), l’Agence française de développement (AFD) et L’Espace.
Cette conférence était animée par les professeurs Phan Huy Lê (président de l’Association des historiens du Vietnam), Olivier Tessier (représentant de l’EFEO au Vietnam) et Pascal Bourdeaux (maître de conférences à l’École pratique des hautes études - EPHE - en délégation à l’EFEO à Hô Chi Minh-Ville).
Pendant plus d’une heure, les intervenants vietnamien et français ont insisté sur les valeurs de l'imagerie populaire au Vietnam ainsi que la nécessité de préserver cet art.
L’exposition illustrant cette conférence présente en 15 panneaux des morceaux choisis de deux grands corpus d’images (Encyclopédie des techniques d’Henri Oger, Imagerie populaire de Maurice Durand) et des planches inédites d’un manuscrit enluminé de Luc Vân Tiên, daté de la fin du 19e siècle.
On entend par "imagerie populaire vietnamienne" les estampes réalisées à partir de planches xylographiques qui sont ensuite enluminées et, parfois, agrémentées d'annotations au pinceau. Populaires, ces images le sont par leur mode de fabrication artisanale, leur prix et leur usage, autant de caractéristiques qui expliquent leur large diffusion.
Au fil du temps, certains villages et certaines rues de Hanoi se sont spécialisés dans la confection de ces images et sont devenus des "écoles" réputées pour la richesse et la finesse de leurs motifs ou la technique de coloriage par à-plat de couleur (Dông Hô) ou au pinceau (Hàng Trông). À l’approche du Têt traditionnel, avant la guerre, la production annuelle avoisinait les deux millions d’exemplaires. On estimait alors à 2.000 le nombre de séries différentes, ce qui donne une idée de la variété des sujets de ces images.
Cependant, la fragilité du support papier, conjuguée à un manque d'intérêt de plus en plus considérable pour la culture traditionnelle, a peu à peu relégué cet art graphique au rang de vestige d'un passé révolu, au point qu’il n'y a plus aujourd’hui que les artisans du village de Dông Hô (province de Bac Ninh, Nord) pour le perpétuer de manière significative. Aussi, malgré l’ancienneté d’une tradition remontant aux temps de la dynastie des Ly (1010-1225), seules deux collections majeures datant du début du 20e siècle nous sont parvenues, collections qui constituent les deux premiers volets de cette exposition qui en comporte trois.
Ier volet - Corpus Maurice Durand
Cette collection, composée d’environ 400 images originales rassemblées à Hanoi par Maurice Durand dans les années 1950, est la seule qui répond stricto sensu à la définition de l’imagerie populaire vietnamienne. Elle nous donne à voir une grande diversité de scènes de la vie quotidienne et de festivités villageoises, de représentations de mondes imaginaires ou littéraires, de figures pieuses (tranh thơ) ou de personnages célèbres issues du panthéon national.
IIe volet - L’étude "Technique du peuple annamite" d’Henri Oger
Cette étude partage avec l’imagerie traditionnelle deux caractéristiques majeures qui l’en rapproche : la technique de l’estampage xylographique et la diversité des thèmes traités qui illustrent de multiples aspects de la culture populaire profane et religieuse. Cette proximité thématique a d’ailleurs conduit l’auteur à reproduire dans son répertoire quelques images populaires, telles celle du Porc, symbole de prospérité, de richesse et d’abondance.
IIIe volet - Manuscrit inédit du Luc Vân Tiên
Ce dernier volet présente un document daté de la fin du 19e siècle mais redécouvert récemment. Il s’agit d’un manuscrit inédit du Luc Vân Tiên, poème épique du Sud du pays, dont le texte en caractères est encadré par de magnifiques enluminures aux couleurs foliotées. En cherchant à illustrer avec réalisme cette œuvre intégrale de Nguyên Đình Chiêu, l’artiste Lê Đúi Trach offre une lecture figurative de ce joyau de la littérature.
"Je trouve cette exposition très intéressante. Les Français ont beaucoup contribué à la préservation de l’imagerie populaire du Vietnam de manière professionnelle. J’espère que les Vietnamiens pourront conserver et valoriser ce patrimoine culturel au fil des générations", a déclaré Nguyên Van Chi, un spectateur.
Cette 3e expo de l’imagerie populaire du Vietnam se poursuit jusqu’au 28 février. -VNA
Esthétique, valorisation de la culture populaire vietnamienne et préservation du patrimoine écrit étaient au cœur de l’événement culturel porté par l’École française d’Extrême-Orient (EFEO), l’Agence française de développement (AFD) et L’Espace.
Cette conférence était animée par les professeurs Phan Huy Lê (président de l’Association des historiens du Vietnam), Olivier Tessier (représentant de l’EFEO au Vietnam) et Pascal Bourdeaux (maître de conférences à l’École pratique des hautes études - EPHE - en délégation à l’EFEO à Hô Chi Minh-Ville).
Pendant plus d’une heure, les intervenants vietnamien et français ont insisté sur les valeurs de l'imagerie populaire au Vietnam ainsi que la nécessité de préserver cet art.
L’exposition illustrant cette conférence présente en 15 panneaux des morceaux choisis de deux grands corpus d’images (Encyclopédie des techniques d’Henri Oger, Imagerie populaire de Maurice Durand) et des planches inédites d’un manuscrit enluminé de Luc Vân Tiên, daté de la fin du 19e siècle.
On entend par "imagerie populaire vietnamienne" les estampes réalisées à partir de planches xylographiques qui sont ensuite enluminées et, parfois, agrémentées d'annotations au pinceau. Populaires, ces images le sont par leur mode de fabrication artisanale, leur prix et leur usage, autant de caractéristiques qui expliquent leur large diffusion.
Au fil du temps, certains villages et certaines rues de Hanoi se sont spécialisés dans la confection de ces images et sont devenus des "écoles" réputées pour la richesse et la finesse de leurs motifs ou la technique de coloriage par à-plat de couleur (Dông Hô) ou au pinceau (Hàng Trông). À l’approche du Têt traditionnel, avant la guerre, la production annuelle avoisinait les deux millions d’exemplaires. On estimait alors à 2.000 le nombre de séries différentes, ce qui donne une idée de la variété des sujets de ces images.
Cependant, la fragilité du support papier, conjuguée à un manque d'intérêt de plus en plus considérable pour la culture traditionnelle, a peu à peu relégué cet art graphique au rang de vestige d'un passé révolu, au point qu’il n'y a plus aujourd’hui que les artisans du village de Dông Hô (province de Bac Ninh, Nord) pour le perpétuer de manière significative. Aussi, malgré l’ancienneté d’une tradition remontant aux temps de la dynastie des Ly (1010-1225), seules deux collections majeures datant du début du 20e siècle nous sont parvenues, collections qui constituent les deux premiers volets de cette exposition qui en comporte trois.
Ier volet - Corpus Maurice Durand
Cette collection, composée d’environ 400 images originales rassemblées à Hanoi par Maurice Durand dans les années 1950, est la seule qui répond stricto sensu à la définition de l’imagerie populaire vietnamienne. Elle nous donne à voir une grande diversité de scènes de la vie quotidienne et de festivités villageoises, de représentations de mondes imaginaires ou littéraires, de figures pieuses (tranh thơ) ou de personnages célèbres issues du panthéon national.
IIe volet - L’étude "Technique du peuple annamite" d’Henri Oger
Cette étude partage avec l’imagerie traditionnelle deux caractéristiques majeures qui l’en rapproche : la technique de l’estampage xylographique et la diversité des thèmes traités qui illustrent de multiples aspects de la culture populaire profane et religieuse. Cette proximité thématique a d’ailleurs conduit l’auteur à reproduire dans son répertoire quelques images populaires, telles celle du Porc, symbole de prospérité, de richesse et d’abondance.
IIIe volet - Manuscrit inédit du Luc Vân Tiên
Ce dernier volet présente un document daté de la fin du 19e siècle mais redécouvert récemment. Il s’agit d’un manuscrit inédit du Luc Vân Tiên, poème épique du Sud du pays, dont le texte en caractères est encadré par de magnifiques enluminures aux couleurs foliotées. En cherchant à illustrer avec réalisme cette œuvre intégrale de Nguyên Đình Chiêu, l’artiste Lê Đúi Trach offre une lecture figurative de ce joyau de la littérature.
"Je trouve cette exposition très intéressante. Les Français ont beaucoup contribué à la préservation de l’imagerie populaire du Vietnam de manière professionnelle. J’espère que les Vietnamiens pourront conserver et valoriser ce patrimoine culturel au fil des générations", a déclaré Nguyên Van Chi, un spectateur.
Cette 3e expo de l’imagerie populaire du Vietnam se poursuit jusqu’au 28 février. -VNA