Hanoi (VNA) – La littérature étrangère pour la jeunesse, traduite et publiée au Vietnam, est devenue incontournable dans la vie littéraire des jeunes du pays, servant de passerelle culturelle et artistique vers le monde.
Les œuvres étrangères destinées à l’enfance sont très riches. En effet, en plus des ouvrages déjà familiers issus de la littérature internationale ou des rééditions de classiques, de nouveaux livres étrangers sont désormais publiés en vietnamien.
Le genre des contes populaires (mythes, contes de fées, légendes...) a longtemps été considéré comme une partie majeure de la littérature jeunesse. Par conséquent, les contes de fées d’autres pays sont souvent choisis pour les enfants lecteurs vietnamiens, de la mythologie grecque, aux contes de fées indiens, en passant par la mythologie chinoise, les contes de Grimm ou ceux d’Andersen... Des ouvrages pour enfants des pays d’Europe et d’Asie du Nord sont déjà présents sur le marché domestique.
Ces derniers temps, des œuvres telles que "Harry Porter", "Le Petit Prince", "Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à vole"r, "Le Magicien d’Oz", "Totto-chan, la petite fille à la fenêtre", "Mon bel oranger", "Charlotte et Wilbur..., sont familières pour les jeunes lecteurs vietnamiens. En particulier la saga "Harry Potter" qui comme dans nombre de pays, rencontré un énorme succès. Au Vietnam et dans le monde, aucune œuvre de littérature jeunesse n’a eu un plus grand succès à ce jour.
En 2021, Mon bel oranger a également rassemblé d’impressionnants suffrages et été continuellement rééditée au Vietnam.
Une peinture multicolore
La littérature jeunesse étrangère traduite au Vietnam est très variée en termes de sujets, tels que la vie quotidienne des enfants ("Fifi Brindacier", "Les enfants du chemin de fer", "Les Guerriers de l’arc-en-ciel"...), la vie des animaux ("Charlotte et Wilbur", "Dans la maison au cœur de la forêt profonde", "Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler", "Le renard Pax"...), l’aventure et la maturité ("Le pigeon s’envole pour retrouver grand-mère", "Histoire d’aventure sauvée par Mit Dac et ses amis"...), enfants et éducation ("Totto-chan, la petite fille à la fenêtre", "Mon bel oranger"...), jusqu’à des sujets comme celui des enfants dans la guerre, avec par exemple "Le garçon au pyjama rayé".
En outre, le développement de la littérature jeunesse étrangère montre également une belle diversité à l’usage des lecteurs vietnamiens. Ils peuvent ainsi découvrir des œuvres du monde entier, telles que "La talentueuse grand-mère de la Saga" (Japon), "The Stickleback Dad" (Le papa épinoche) (République de Corée), "Les Guerriers de l’arc-en-ciel" (Indonésie), "Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler" (Chili), "Mon bel oranger" (Brésil)…
La littérature étrangère pour l’enfance au Vietnam, considérée comme multicolore, est le résultat d’une intégration culturelle forte et étendue ainsi que des efforts visant à explorer de nouveaux horizons littéraires pour les jeunes lecteurs.
La plupart de ces œuvres traduites sont toujours gage de qualité et ont un impact positif sur la littérature jeunesse vietnamienne en contribuant à diversifier le marché des livres pour les enfants. Les lecteurs ont plus de choix lorsqu’ils décident de lire ou d’acheter un livre.
Les ouvrages traduits attirent souvent les lecteurs en raison de leur nouveauté, de leur attrait et de leur qualité. Une telle stimulation de la lecture et de l’achat de livres de littérature pour enfants crée une passion pour la lecture, tout en contribuant également à promouvoir la culture de la lecture au Vietnam.
Ce domaine apporte également un vent nouveau à la littérature jeunesse nationale, peuplant les œuvres d’une diversité de décors naturels et quotidiens, de personnages, de relations entre eux et de points de vue, apportant des leçons éducatives signifiantes.
Si dans le passé, les personnages pour enfants de la littérature jeunesse vietnamienne étaient souvent des filles et des garçons obéissants, filles et garçons des œuvres "Fifi Brindacier", "Le petit Émile" ou "Le petit Nicolas" sont tous des personnages aux personnalités malicieuses, uniques et créatives.
Promouvoir la créativité
La série "Harry Potter" a inspiré les auteurs à écrire dans un genre qui jusque-là suscitait peu l’attention de la littérature jeunesse vietnamienne. À cet égard, la littérature traduite a véritablement été une source riche en référence pour les écrivains vietnamiens dans leur quête d’inspiration et de créativité.
L’attrait pour la littérature jeunesse étrangère sur le marché vietnamien est indéniable. C’est la force motrice qui pousse les écrivains à s’efforcer de reprendre pied sur leur propre terrain. L’écrivain Nguyên Nhât Anh est un cas qui mérite réflexion sur l’état d’esprit et la posture des écrivains pour enfants vietnamiens dans le contexte de l’intégration internationale au cours des deux dernières décennies.
En 2004, l’écrivain Nguyên Nhât Anh a décidé d’écrire un recueil d’histoires fantastiques, "Chuyên xu Lang Biang" (Contes de Langbiang). Sa motivation pour écrire est venue lorsqu’il a vu "Harry Potter" prendre d’assaut le marché du livre vietnamien. Sa fierté et sa responsabilité professionnelle lui ont fait penser qu’il devait écrire une œuvre du même genre pour prouver que les écrivains vietnamiens pouvaient aussi écrire ainsi, et en même temps raviver la littérature fantastique dans le camp de la littérature folklorique.
Les lecteurs peuvent voir des similitudes avec l’œuvre de l’écrivaine britannique, mais ne peuvent pas pour autant nier les caractéristiques propres à l’œuvre, reflétant la nature, la vie, les gens et les enfants vietnamiens. "Chuyên xu Lang Biang" reste encore une œuvre fantastique vietnamienne rare à s’être imposée sur le marché du livre pour enfants ces dernières années.
En général, la littérature jeunesse étrangère au Vietnam a un impact réellement positif à la fois sur les lecteurs et sur leur créativité. – CVN/VNA