Hanoï (VNA) - Les contes sont d’excellentes façon d’inculquer la morale aux jeunes oreilles. Aujourd’hui, une légende édifiante pour un personnage au destin bien différent.

Changer son avenir ? hinh anh 1Tendez l’oreille si vous passez par le col de Đèo Ngang, peut-être entendrez-vous d’harmonieuses poésies. Photo: CVN/VNA

Une route traverse le col de Đèo Ngang où se trouve la limite des deux provinces de Hà Tinh et Quang Binh, au Centre. En ce temps-là, au village de My Hoa, situé près du col, on voyait un fossé couvert d’une épaisse végétation. Dans ce fossé, les villageois entendaient chaque nuit, à leur grand étonnement, la voix d’un écolier qui répétait ses leçons.

La 15e année du roi Quang Trung (1753-1792), un certain Đang Van Binh, dont la femme s’appelait Nguyên Thi Phuoc, vit en rêve un jeune garçon qui sortait de ce fossé pour venir dans sa maison. Voici la conversation entre le jeune garçon et Binh : 
- J’ai reconnu en vous des personnes vertueuses, c’est pourquoi je viens ici. Si vous voulez m’embaucher, je resterai avec vous.
- Combien veux-tu rester d’années ?
- Ving ans
- Tu es encore tout petit. Si tu ne restes que 20 ans et que tu partes, je n’aurai pas eu le temps de me servir de toi. Je veux que tu restes beaucoup plus longtemps.
- Eh bien ! Combien demandez-vous d’années ?
- Je veux 100 ans !
- Oh ! Voilà une famille bien exigeante ! La vie d’un homme n’est que de 100 ans, et vous voulez que je m’engage pour 100 ans. Dans la montagne, dit un poète, vivent des arbres âgés de 1.000 ans, mais parmi les hommes, il ne s’en trouve pas un qui atteigne l’âge de 100 ans.
- Tu es bien habile. Soit ! fixe toi-même le temps.
- Je consens à rester avec vous 72 ans.

Binh consentit à le prendre dans sa maison. Là-dessus, il s’éveilla et s’aperçut qu’il avait fait un rêve. Binh et sa femme avaient, à cette époque, plus de 50 ans. Cependant, la femme devint enceinte et, le terme venu, donna le jour à un garçon. L’accouchement eut lieu pendant la nuit. Toute la maison fut remplie d’une clarté rouge, ce que Binh considéra comme d’un excellent augure.

Un homme de talent

Quand l’enfant atteignit l’âge de 10 ans, sa figure ne ressemblait pas à une figure ordinaire. Il avait des yeux gros et ronds avec une petite prunelle, sur laquelle se voyait une tache d’or ; la face carrée, les épaules larges, le nez proéminent, les oreilles blanches. Il portait le nom de Đang Van Hoa qu’il avait reçu un mois après sa naissance. C’était l’époque de la fin de la révolte des Tây Son (1778-1802).

Changer son avenir ? hinh anh 2Passage à Đèo Ngang, où se trouve la limite des deux provinces de Hà Tinh et Quang Binh, au Centre. Photo: CVN/VNA

La 8e année du règne de l’empereur Gia Long (1802-1820), Đang Van Hoa eut 18 ans. Le gouverneur de la province entendit parler de lui comme d’un enfant prodige et le fit venir pour l’examiner. Hoa répondit à merveille à toutes les questions sur les choses célestes et terrestres. Il fut alors envoyé à la capitale où l’empereur l’interrogea devant toute sa cour. Satisfait de ses réponses, il demanda à ses mandarins quel titre il devait lui décerner. Ils demandèrent qu’on le créât Grand maître du palais de la lumière littéraire.

Sous le règne de Minh Mang (1820-1841), l’empereur lui donna deux vers dont il devait faire de suite la contrepartie :
"Les dents sont dures, la langue est molle
La chose à nature dure ne vaut pas la chose à nature molle
".

Hoa répliqua : 
Les sourcils viennent les premiers, la barbe vient la seconde,
Le premier né ne devient pas aussi long que le dernier né
”.

Une nouvelle preuve de son talent littéraire. Mais le plus surprenant est que durant toute la vie de Đang Van Hoa, les habitants du village de My Hoa continuèrent à entendre un petit écolier réciter ses leçons, comme si le secret de ses dons était caché en ce lieu. Ou peut-être l’histoire nous dit-elle que pour acquérir de hautes compétences, il faut y travailler sans cesse… depuis son plus jeune âge. -CVN/VNA