Dans la commune de Sin Thâu, district de Muong Nhe, province de Diên Biên (Nord), l’histoire de Chang Vang Sinh est le conte merveilleux d’un homme qui est passé de la condition de pauvre inconnu à celle de “roi du bœuf du triangle” frontalier Vietnam, Laos et Chine.
Il a fallu faire 700 km de routes depuis Hanoi pour rencontrer cet homme. Sa maison est nichée sur une colline du village de Ta Miêu dans la commune de Sin Thâu. Chang Vang Sinh, au teint légèrement foncé et au caractère typique des personnes vivant dans les régions connaissant le vent chaud et sec du Laos, a aussi les yeux perçants du chasseur.
Depuis cette dernière décennie, il se lève très tôt chaque jour pour conduire boeufs et buffles à leurs pâturages. Bien qu’il ne sache toujours pas lire, ses yeux brillent d’intelligence et sa mémoire est sans faille. Aujourd’hui, il est propriétaire d’un cheptel d’une centaine de bêtes, ce qui ne l’empêche pas de connaître le caractère de chacune d’elles.
Dans son enfance, Chang Vang Sinh conduisait chaque jour trois buffles sur la montagne. Son plus grand rêve était que sa famille possède un grand troupeau de boeufs et de buffles, et connaisse une vie aisée sans faim. En 1998, sa famille s’est vue confier 10 boeufs à élever pendant trois années dans le cadre du programme gouvernemental national de réduction de la pauvreté, le «programme 135». Selon ce dernier, ces bêtes sont confiées au soin d’un autre foyer après ces trois années, mais leurs petits demeurent la propriété de la précédente famille.
À ce moment, de nombreux foyers du village de Ta Miêu n’osaient pas encore élever de boeufs, pensant qu’ils étaient difficiles à vendre en raison des problèmes de transport. Il a eu alors une idée : élever des boeufs et buffles est aisé parce que la région est riche en pâturages, et si le transport n’est pas aisé, peu importe, il peut vendre ses bêtes aux commerçants chinois lors des marchés forains frontaliers, à seulement 5 km de la maison familiale. Et c’est ainsi qu’il a demandé à bénéficier du programme 135 pour en recevoir dix têtes ainsi qu’un crédit pour en acquérir sept autres.
Durant ces trois années qui ont tout de même vu plusieurs épreuves, il a été initié aux techniques propres à l’élevage bovin et à la construction d’étables par les garde-frontières. Au terme de ces trois ans d’élevage, il possédait 15 jeunes bêtes.
Sur cette base, Chang Vang Sinh s’est constitué le plus grand cheptel de toute la région du Nord-Est. En 2009, il comptait 150 boeufs et 40 buffles. Et en 2011, et malgré une épizootie, il était encore de 120 boeufs et de 20 buffles. Chaque année, sa famille dégage près de 100 millions de dôngs de la vente de ces animaux. Devant ce succès, de nombreux villageois lui ont demandé de leur apprendre le métier, et en tirent aujourd’hui des revenus annuels de l’ordre de 30 millions de dôngs. -AVI
Il a fallu faire 700 km de routes depuis Hanoi pour rencontrer cet homme. Sa maison est nichée sur une colline du village de Ta Miêu dans la commune de Sin Thâu. Chang Vang Sinh, au teint légèrement foncé et au caractère typique des personnes vivant dans les régions connaissant le vent chaud et sec du Laos, a aussi les yeux perçants du chasseur.
Depuis cette dernière décennie, il se lève très tôt chaque jour pour conduire boeufs et buffles à leurs pâturages. Bien qu’il ne sache toujours pas lire, ses yeux brillent d’intelligence et sa mémoire est sans faille. Aujourd’hui, il est propriétaire d’un cheptel d’une centaine de bêtes, ce qui ne l’empêche pas de connaître le caractère de chacune d’elles.
Dans son enfance, Chang Vang Sinh conduisait chaque jour trois buffles sur la montagne. Son plus grand rêve était que sa famille possède un grand troupeau de boeufs et de buffles, et connaisse une vie aisée sans faim. En 1998, sa famille s’est vue confier 10 boeufs à élever pendant trois années dans le cadre du programme gouvernemental national de réduction de la pauvreté, le «programme 135». Selon ce dernier, ces bêtes sont confiées au soin d’un autre foyer après ces trois années, mais leurs petits demeurent la propriété de la précédente famille.
À ce moment, de nombreux foyers du village de Ta Miêu n’osaient pas encore élever de boeufs, pensant qu’ils étaient difficiles à vendre en raison des problèmes de transport. Il a eu alors une idée : élever des boeufs et buffles est aisé parce que la région est riche en pâturages, et si le transport n’est pas aisé, peu importe, il peut vendre ses bêtes aux commerçants chinois lors des marchés forains frontaliers, à seulement 5 km de la maison familiale. Et c’est ainsi qu’il a demandé à bénéficier du programme 135 pour en recevoir dix têtes ainsi qu’un crédit pour en acquérir sept autres.
Durant ces trois années qui ont tout de même vu plusieurs épreuves, il a été initié aux techniques propres à l’élevage bovin et à la construction d’étables par les garde-frontières. Au terme de ces trois ans d’élevage, il possédait 15 jeunes bêtes.
Sur cette base, Chang Vang Sinh s’est constitué le plus grand cheptel de toute la région du Nord-Est. En 2009, il comptait 150 boeufs et 40 buffles. Et en 2011, et malgré une épizootie, il était encore de 120 boeufs et de 20 buffles. Chaque année, sa famille dégage près de 100 millions de dôngs de la vente de ces animaux. Devant ce succès, de nombreux villageois lui ont demandé de leur apprendre le métier, et en tirent aujourd’hui des revenus annuels de l’ordre de 30 millions de dôngs. -AVI