Depuis la première édition en 2009, le cinémadocumentaire vietnamien a bien progressé. Le Studio central des filmsdocumentaires et scientifiques est l’unique représentant du Vietnam à cefestival. Les 9 films qu’il y présente englobent des domaines aussivastes que la culture, la société, les mémoires de guerre ou encorel’éducation. Tous ont été primés lors de divers festivals nationaux.
Pham Thi Tuyet, directrice du studio:«Les films présentés ont été faits par des réalisateurs de différentsâges. Les plus jeunes n’ont qu’une trentaine d’années. Nous sommesheureux qu’ils aient pu faire des films de qualité pour être présentés àun festival international. Et le public les a accueillischaleureusement.»
Parmi les filmsprésentés, citons des titres évocateurs comme «La saga hospitalière»,«les lettres sur les vagues», «La carte de l’esprit-un itinéraire deconnexion», «L’allumeur» ou «le lanceur de cerf-volant dans le tableau»,«mémoire d’un temps» et «Histoire d’une zone montagneuse».
Almuth Meyer-Zollitsch, directrice de l’institut Goethe au Vietnam: «Jetrouve que le Vietnam a une génération de jeunes cinéastes talentueuxprêts à échanger avec leurs confrères étrangers, en particulier avecceux venus d’Asie du Sud-Est. L’autre soir, j’ai pu voir un film d’un deces jeunes cinéastes. C’est «La saga hospitalière». J’ai adoré. C’estun film qui donne la parole à de simples gens, leur permettant des’exprimer sur leur propre vie. C’est un film réaliste, trèsintéressant.»
Pour les cinéastes vietnamiens, le festival estune bonne occasion de s’informer sur les nouveaux courantscinématographiques mondiaux.
Nguyê nVan Huo ng, réalisateur du film «Mémoire d’un temps»: « Je suishonoré de pouvoir présenter mon film dans le cadre de ce festival. Commeleurs confrères des autres pays, les documentaristes vietnamiens ont debonnes idées pour faire des films. Mais il y a un écart considérabledans l’expression du sujet. Notre plus grande faiblesse réside dans letraitement du son. Nous avons aussi des leçons à tirer en ce quiconcerne la structure du film, qui s’avère moins solide que celle de nosconfrères étrangers. Ce festival est vraiment utile, c’est une occasiond’échanges entre les cultures orientale et occidentale, c’est aussi uneoccasion pour le public et pour nous, cinéastes, d’apprendre denouvelles choses.»
Côté public, certainsspectateurs ont suivi plusieurs éditions du festival. C’est le cas de TaThi Huê , qui habite à Hanoi: «Après avoir vu quelquesdocumentaires vietnamiens lors de ce festival, et en faisant unecomparaison avec les éditions précédentes, j’ai pu constater unecertaine mise à niveau de ces films par rapport à ceux qui viennent del’étranger. Pour ce qui est de la durée, les films vietnamiens sonttoujours plus courts mais ils se rapprochent des films étrangers dans lafaçon de traiter un sujet et dans l’utilisation du langage typique dudocumentaire.»
Le Festival international du filmdocumentaire durera jusqu’au 29 juin à Hô Chi Minh-Ville. Chaque soir,le public peut voir un film européen et un film vietnamien, pasforcément sur le même sujet. Tous les autres participants du festivalsont en effet européens: Belgique, Allemagne, Suède, France, Pologne,Espagne, Suisse et Royaume-Uni. – VNA