Hanoi (VNA) – Les gouvernements des pays membres de l’ASEAN devraient concevoir des politiques appropriées pour contrôler les risques et saisir les opportunités liées au retour de leurs expatriés, ont indiqué jeudi 13 septembre les experts lors du Forum économique mondial sur l’ASEAN (WEF ASEAN) 2018 à Hanoi.

Les débats sur le réseau des expatriés de l’ASEAN se sont focalisés sur le rôle du groupe dans les stratégies de développement de chaque pays, en particulier dans le contexte de la 4e révolution industrielle qui a entraîné de nombreux changements socioéconomiques.

Les intervenants se sont penchés sur l’impact économique du groupe et sur les moyens pour les pays d’origine de capitaliser sur des ressources et des capacités des expatriés, en particulier dans le domaine du transfert de technologies.

Jose Isidro Camacho, directeur général de la division Asie-Pacifique du Credit Suisse Group, un des établissements bancaires leaders dans le private banking et la gestion de fortune, a souligné l’importance du réseau des expatriés.

Camacho, également ancien secrétaire aux finances des Philippines, a déclaré que les envois de fonds représentent désormais environ 10% du PIB des Philippines, utilisés pour les dépenses intérieures ou l’investissement dans le secteur privé, ce qui en fait un moteur de l’économie.

Il a déclaré que de nombreux Philippins travaillaient dans les pays développés, en particulier dans la Silicon Valley. Lorsque ces expatriés rentrent chez eux, ils apportent de nouvelles technologies et compétences, devenant des pionniers du transfert de technologies, a-t-il ajouté.

Les envois de fonds ont alimenté le développement des sociétés privées du Bangladesh au cours des années 1990, a déclaré le ministre bangladais des Affaires étrangères, Shahidul Haque.

Il a ajouté que les Bangladais d’outre-mer et les étrangers au pays avaient contribué de manière significative au progrès du pays en matière de technologie et de compétences professionnelles.

Les intervenants ont convenu que des manœuvres plus positives des gouvernements respectifs étaient nécessaires pour encourager le retour des expatriés.

Ils ont déclaré que des politiques favorables, un bon investissement et un bon environnement de travail, ainsi qu’un système de sécurité sociale fiable constituaient des facteurs initiaux pour attirer cette communauté.

Le professeur Lutfey Siddiqi, professeur invité à la London School of Economics and Political Science, a suggéré une augmentation des campagnes de marketing ciblant les jeunes expatriés. Il a souligné la nécessité d’une connexion entre la communauté des expatriés et leurs pays d’origine.

Une campagne de marketing sur l’image, la politique, les conditions de travail et la société multiculturelle du pays mérite d’être investie pour attirer les contributions des expatriés, a-t-il déclaré.
Le WEF ASEAN 2018, qui a duré trois jours depuis le 11 septembre à Hanoi sur le thème «ASEAN 4.0 : Entrepreneuriat et 4e révolution industrielle», a marqué la troisième fois que le WEF a choisi le Vietnam pour accueillir un WEF régional.
 
Le WEF a été créé en 1971 en tant que fondation à but non lucratif et dont le siège est à Genève, en Suisse. Le forum engage des dirigeants d’entreprise, des responsables politiques du monde entier ainsi que des intellectuels et des journalistes afin de façonner les programmes mondiaux, régionaux et industriels.

L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) regroupe le Brunei, le Cambodge, l’Indonésie, la Malaisie, le Myanmar, le Laos, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam. –VNA