Hanoi (VNA) – Selon les experts, la feuille de route du Vietnam pour la création d’un centre financier international (CFI) repose non seulement sur la planification, les infrastructures et le capital humain, mais surtout sur l’attraction d’investisseurs stratégiques.
Intérêt des investisseurs étrangers
La résolution n°222/2025/QH15, récemment signée par le président de l’Assemblée nationale, Trân Thanh Mân, définit un cadre juridique pour le développement des CFI au Vietnam, Hô Chi Minh-Ville et Dà Nang étant les deux pôles désignés.
Entrée en vigueur le 1er septembre, cette résolution introduit une série de mécanismes innovants et compétitifs pour soutenir le développement de ces centres.
Alors que les travaux préparatoires, tels que l’aménagement du territoire, le zonage et les infrastructures, sont en cours, l’un des facteurs de réussite les plus déterminants réside dans la capacité à attirer les investisseurs, notamment stratégiques.
Les développements récents suggèrent un intérêt croissant des investisseurs étrangers. Après un investissement de 1,5 milliard de dollars à Hung Yên, la Trump Organization a manifesté son intérêt pour le développement d’un projet à Thu Thiêm, la zone qui accueillera le CFI de Hô Chi Minh-Ville.
Une délégation de haut niveau de la Trump Organization a déjà effectué des visites de terrain et s’est entretenue avec les autorités locales afin d’explorer le site potentiel d’un projet de Trump Tower, qui comprendra un centre commercial, des appartements de luxe, un hôtel cinq étoiles et des bureaux. Elle envisage également Dà Nang, deuxième site d’implantation de CFI au Vietnam.
Selon un récent rapport du Comité populaire de Dà Nang, plus de dix investisseurs ont manifesté leur intérêt et leur engagement à participer au développement du CFI. Un consortium composé notamment de Makara Capital, Terne Holding et Trump Organization a proposé de devenir un investisseur stratégique dans le CFI de Dà Nang.
Makara Capital Partners, société singapourienne de premier plan spécialisée dans la gestion de fonds, l’investissement d’actifs et les solutions financières innovantes, a déjà noué des liens avec le Vietnam. Lors d’une rencontre avec le Premier ministre Pham Minh Chinh, début juillet 2025, le président-directeur général Ali Ijaz Ahmad a affirmé que Makara avait mené une étude de marché approfondie et exprimé sa confiance dans la vision de développement stratégique du Vietnam.
Au-delà de son parc industriel biopharmaceutique de Hung Yên (dans l’ancienne province de Thai Binh), Makara vise également à soutenir la restructuration des banques vietnamiennes et à participer au développement des CFI. Selon Ali Ijaz Ahmad, le groupe pourrait mobiliser entre 5 et 7 milliards de dollars à cette fin.
Lors d’une rencontre distincte en mars, le vice-Premier ministre Nguyên Hoa Binh a exhorté le groupe Swire, l’un des principaux conglomérats britanniques, à participer au développement des CFI à Hô Chi Minh-Ville et à Dà Nang. Swire a déjà investi dans Empire City à Thu Thiêm, largement considéré comme le cœur du CFI dans le Sud. Le groupe s’est engagé à poursuivre son soutien au développement de la région.
Les investisseurs stratégiques, un impératif
Si l’intérêt étranger est encourageant, la question essentielle demeure : quand ces projets se concrétiseront-ils et comment le Vietnam peut-il attirer les investisseurs de haut calibre nécessaires à l’ancrage de ses CFI ?
Nguyên Van Quang, secrétaire du Comité du Parti de Dà Nang, a récemment présenté une perspective plus large lors d’une réunion avec les électeurs. Selon le responsable, un CFI est plus qu’un simple « bureau financier » : il doit être un « écosystème vivant » où les investisseurs se sentent véritablement comme un lieu de résidence et d’investissement attractif.
Le ministre des Finances, Nguyên Van Thang, a fait écho à cette idée, affirmant que l’objectif de la création des CFI est d’attirer des flux de capitaux internationaux pour servir les trois avancées stratégiques du Vietnam, soutenir les moteurs de croissance traditionnels et émergents, et promouvoir des services financiers haut de gamme. Ces centres, a-t-il ajouté, seront également essentiels pour piloter et gérer les marchés émergents en fonction des besoins réels.
Outre un écosystème « vivable », un CFI prospère nécessite un solide réseau d’investisseurs. Le défi ne consiste donc pas seulement à construire l’infrastructure physique, mais aussi à créer les conditions qui inciteront les principaux acteurs financiers à s’implanter au Vietnam.
Les rôles des deux CFI désignés sont déjà clairement définis. Le CFI de Hô Chi Minh-Ville devrait se concentrer sur les marchés de capitaux, la banque, les bacs à sable fintech et les plateformes de négociation spécialisées. De son côté, le CFI de Dà Nang testera de nouveaux modèles tels que la finance verte, la finance durable, l’innovation fintech et les services financiers numériques.
En fin de compte, la vision des CFI du Vietnam est de cibler les plus grandes institutions financières et fonds d’investissement du monde, cherchant à développer un écosystème dynamique pour soutenir la finance numérique, les actifs numériques et les applications fintech. – VOV/VNA

FTSE Russell invité à accompagner le reclassement du marché boursier vietnamien
Le Premier ministre Pham Minh Chinh a reçu jeudi à Hanoï Gerald Toledano, membre du comité exécutif et directeur mondial des actions et des produits multi-actifs de FTSE Russell, filiale du London Stock Exchange Group (LSEG), en visite au Vietnam pour évaluer le marché des capitaux et la classification du marché boursier vietnamien.