Un tiers des habitants duVieux quartier seront relogés en banlieue, dans la nouvelle cité de ViêtHung, arrondissement de Long Biên, Hanoi, dans des immeubles de neufétages. Bien qu’elles y gagnent en termes de confort de vie, nombre defamilles souhaitent rester dans le bouillonnant quartier historique.L’une des causes est liée aux moyens de subsistance. En effet, le Vieuxquartier vit du commerce et ses habitants peuvent gagner leur viefacilement. Il y a aussi un facteur sentimental, la plupart des famillesvivant ici depuis des générations.
La maison deNguyên Thi Quê, 65 ans, domiciliée dans une maison au 47, rue Hàng Bac,est l’une des plus ancienne de Hanoi. D’une superficie de 200 m², elleabrite six familles soit 50 personnes. Chez Mme Quê, huit personnes detrois générations se partagent... 18 m². «Les habitants du Vieuxquartier souhaitent de meilleures conditions de vie, c’est certain,personne ne le nie. Mais dans ce quartier, ils peuvent facilement gagnerleur vie grâce au commerce. Qu’en sera-t-il dans les nouveaux logements? C’est un grand sujet d’inquiétude», confie Mme Quê.
Sa maison se trouve dans la liste de celles devant être préservées parl’État. Mme Quê n’est pas opposée au départ mais souhaite recevoir undédommagement suffisant pour lui permettre de stabiliser la vie de safamille dans le nouveau logement.
De meilleures conditions de vie
Partageant l’idée de Mme Quê, Nguyên Tân Duoc, domicilié dans cettemême maison, estime que beaucoup de familles souhaitent être relogéesdans la nouvelle agglomération de Viêt Hung, mais que la question desmoyens d’existence freine leur ardeur. Selon lui, l’État devrait créerdes conditions favorables aux activités commerciales au pied de nouveauxlogements. «Sinon à quoi cela servira-t-il de vivre dans des espacesspacieux si l’on doit vivre dans la précarité ?», interroge-t-il.
Le Vieux quartier de Hanoi est un haut lieu de commerce et detourisme, notamment les rues Hàng Ngang, Hàng Dào, Hàng Bè, Hàng Bac,les alentours du marché Dông Xuân. Mais seules les familles qui ontpignon sur rue peuvent faire du commerce. Celles qui vivent dans lesruelles gagnent leur vie par divers métiers. Ils ne sont pas riches etce sera extrêmement difficile pour eux d’acheter un logement à ViêtHung, les indemnités versées à leur départ étant insuffisantes. Mme VuHông, du Comité de gestion du Vieux quartier de Hanoi, fait savoir quemalgré certaines aides, beaucoup d’habitants ne pourront pas acheter desappartements à Viêt Hung.
Nguyên Thi Dung, unehabitante de la rue Hàng Buôm, estime que les commerçants ne souhaitentpas se déplacer, «car ils ne veulent par perdre leur business, tandisque les autres approuvent globalement le projet».
Selon Lê Quynh Anh, directrice du Comité de gestion du projetd’investissement et de construction de la nouvelle cité de Viêt Hung, lerez-de-chaussée des bâtiments sera réservé aux activités commercialespour 30% des familles réinstallées.
Certaines ruesseront réservées aux activités commerciales, et un centre commercial de15 étages verra aussi le jour. Pour elle, «la chose la plus importanteest de créer un environnement de vie conforme au mode de vie deshabitants du Vieux quartier qui sont, avant tout, des commerçants».Selon les prévisions, les deux premiers bâtiments seront achevés en2016.
Selon le Comité populaire de l’arrondissementde Hoàn Kiêm, les familles obligées de se déplacer bénéficieront depolitiques de dédommagement et d’assistance au relogement conformément àla loi.
Parallèlement aux enquêtes sur les besoinset aspirations des habitants, les activités de communication ont étérenforcées par l’arrondissement de Hoàn Kiêm afin de convaincre les plusrécalcitrants. L’objectif est que le départ se fasse de manièrevolontariste. «Il s’agit d’une tâche difficile mais nous devons laréaliser de façon énergique», souligne Lâm Quôc Hùng, vice-président duComité populaire de Hoàn Kiêm. – VNA