Face au vieillissement rapide de la population vietnamienne, qui devrait basculer dans la «structure de la population âgée» d'ici 2036, les députés de l'Assemblée nationale ont souligné, lors de la séance du 2 décembre, l'impérieuse nécessité de mettre en place des mécanismes pour mobiliser les ressources sociales au service des soins des personnes âgées.
Lors des débats consacrés au projet de Résolution sur les politiques de santé, la population et le développement pour la période 2026-2035, et au Programme national cible pour la période 2026-2035, la question de la prise en charge des personnes âgées a occupé une place centrale.
La députée Tran Thi Hien a rappelé une réalité démographique inéluctable : entré en phase de vieillissement dès 2011, le Vietnam deviendra une société âgée en 2036, puis « super-âgée » en 2049, exerçant une pression considérable sur le budget de l'État et les infrastructures d'accueil.
Elle a pointé du doigt l'insuffisance critique du réseau actuel, où les établissements publics ne couvrent que 11% des besoins, et a déploré que les politiques actuelles manquent de solutions concrètes pour lever les obstacles fonciers et financiers freinant l'investissement privé.
Pour remédier à cette situation, Mme Tran Thi Hien a plaidé pour que les maisons de retraite assurant des traitements médicaux et des soins de longue durée soient reconnues comme des établissements médicaux, leur permettant ainsi de bénéficier d'incitations fiscales et foncières, une condition sine qua non pour atteindre l'objectif de développer une trentaine de nouveaux établissements dans les cinq prochaines années.
Abondant dans ce sens, le député Nguyen Van Manh de la province de Vinh Phuc a estimé que le Vietnam figurait parmi les pays au monde où la population vieillissait le plus rapidement. Le Parti a adopté de nombreuses résolutions, telles que les résolutions 21 et 72, demandant d’augmenter le taux de natalité, de réduire le déséquilibre entre les sexes à la naissance, d’adapter au vieillissement et d'améliorer la qualité de la population.
Cependant, il a mis en lumière le déséquilibre flagrant dans l'allocation des ressources, notant que sur les 68 000 milliards de dôngs du budget central, à peine 8,9% sont consacrés aux projets liés directement à la population et au développement. Il a cité la dépendance excessive aux fonds publics, qui représentent actuellement 99,33% des investissements du programme, laissant une part marginale de 0,67% aux capitaux privés, une structure inadaptée aux exigences de la Résolution 72 qui appelle au développement de la gériatrie dans chaque province. Il a proposé d’ajouter des mesures visant à augmenter la socialisation des investissements dans le développement du système de santé, notamment des établissements de gériatrie.
Sur le volet de l'assurance santé, le député Duong Khac Mai de la province de Lam Dong a, quant à lui, proposé d'abaisser le seuil de gratuité des soins de 75 à 70 ans, arguant que l'espérance de vie en bonne santé des Vietnamiens plafonne à 68 ans et que la prise en charge digne des aînés constitue autant un devoir moral qu'un investissement pour le développement durable du pays. -VNA