Hanoi (VNA) - La perfectibilité des politiques sociales fait que les intérêts d’un certain nombre de personnes défavorisées ne sont pas assurés. L’assistance sociale doit être réformée pour une meilleure redistribution des richesses.  

Vers une reforme de l’assistance sociale hinh anh 1 Soins médicaux donnés à des personnes âgées en situation difficile à Hanoï. Photo : Duong Ngoc/VNA/CVN

L’assistance sociale se définit comme l’aide à des individus, des familles ou des groupes en difficulté afin de favoriser leur bien-être, leur insertion sociale et leur autonomie. Au total, 20% de la population vietnamienne en bénéficie, selon le ministère de Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales.

Concrètement, 9,2 millions de personnes âgées, 7,2 millions d’handicapés et 1,5 million d’enfants en situation difficile perçoivent des assistances sociales. Sans compter 1,8 million de familles démunies, 234.000 porteurs du VIH et sidéens, 204.000 toxicomanes ainsi que des milliers de victimes de violences familiales.

Des préjugés sont tenaces

Depuis longtemps, nombreux sont ceux qui ont des idées stéréotypées sur l’assistance sociale. On pense que celle-ci se compose de programmes, de projets, de fonds et de subventions pour soutenir des personnes en situation de précarité. Souvent, les gens qui reçoivent l’aide sociale sont stigmatisés. Rappelons qu’on ne demande pas de l’assistance sociale pour une question de malchance, de toxicomanie ou parce qu’on se laisse aller. Bref, les assistés sociaux ne sont pas des profiteurs du système. 

Il s’agit en fait d’appuyer des gens en situation de précarité et non de leur offrir des «cadeaux». Les aides doivent combler provisoirement des insuffisances matérielles. L’objectif est que les prestataires puissent surmonter leurs difficultés pour vivre de leur métier, sans subventions.

Aussi les gestionnaires de l’aide sociale doivent-ils attacher une importance particulière aux moyens d’aider les prestataires à rebondir. L’assistance sociale ne doit pas consister seulement à donner un poisson à celui qui a faim, mais aussi les outils et les méthodes de pêche.

Pallier les lacunes de l’assistance sociale

Vers une reforme de l’assistance sociale hinh anh 2Remise des cadeaux à des personnes en situation difficile dans la province de Tây Ninh (Sud). Photo : Thanh Tân/VNA/CVN

Les politiques d’assistance sociale empiètent les unes sur les autres. Un certain nombre d’entre elles sont compliquées, ce qui dissuade nombre de requérants. Les gestionnaires manquent de vision à long terme. À ce jour, plus de dix codes et lois, sept ordonnances et plus de 30 arrêtés, décisions du gouvernement, plus 40 circulaires ainsi que de nombreux documents concernent l’aide sociale. Ce labyrinthe juridique devrait être remplacé par un document unique. Pour rendre l’assistance sociale plus efficace, il faut perfectionner le cadre juridique et établir des stratégies à long terme.

Les prestations sociales ont un rôle essentiel dans la réduction des inégalités de niveaux de vie. Le renouvellement des politiques est urgent pour plus de professionnalisme et d’efficacité.

Selon le ministère du Travail, des Invalides et des Affaires sociales, les services d’aide sociale manquent de planification et de synchronisation. Actuellement, le pays recense 408 établissements de soutien social dont 194 centres publics et 214 centres privés. Ces derniers bénéficient à 41.450 personnes âgées, handicapés, enfants, malades mentaux. La plupart de ces établissements se concentrent sur la nourriture, les soins et négligent le soutien psychologique et les affaires sociales. Le nombre de bénéficiaires est limité comparé aux besoins. Pour améliorer la qualité des services sociaux, un des éléments importants est d’édifier un contingent d’employés professionnels. La mise en place d’établissements d’aide sociale doit s’accompagner de stratégies de formation du personnel. C’est par toutes ces mesures synchroniques que le système socio-fiscal vietnamien sera vraiment efficace et distributif. -CVN/VNA