Un séminaire national sur l'hydroélectricité sur le Mékong
La construction des barrages
hydroélectriques sur le Mékong devrait être reportée de dix ans au
moins.
C'est la conclusion d'un séminaire national de communication sur les
impacts du développement de l'hydroélectricité sur le bras principal du
Mékong qui a été organisé mardi à Can Tho par la Commission du Mékong
du Vietnam, en coopération avec le Comité populaire de la ville de Can
Tho (Sud).
A cette occasion, le groupe consultatif
national sur la surveillance et l'évaluation de l'environnement
stratégique des barrages hydroélectriques sur le Mékong a informé les
participants de la situation du développement de l'hydroélectricité,
ainsi que des résultats de leurs études des impacts de tels ouvrages.
Les participants se sont accordés avec le groupe consultatif national
pour demander un report de la construction des barrages
hydroélectriques d'au moins 10 ans afin de disposer du temps nécessaire
pour mener toutes les études et consultations utiles en vue d'évaluer
et de faire un bilan précis des avantages et désavantages de ces
projets.
Les phases de consultation menées à un niveau
national comme au sein du bassin du Mékong témoignent d'une inquiétude
profonde des communautés locales et des organisations sociales sur les
éventuels dégâts pour la production agricole et l'écosystème du bassin
du Mékong et, plus particulièrement du delta du Mékong, a affirmé Le
Duc Trung, directeur du bureau de la Commission du Mékong du Vietnam.
Si leur construction se poursuit, la production aquicole et agricole du
delta du Mékong diminuera et son écosystème sera profondément affecté.
Les douze barrages hydroélectriques endommageraient non seulement le
delta du Mékong mais aussi le Laos et le Cambodge qui subiront des
dégâts inestimables.
Ce d'autant plus que ces douze
barrages hydroélectriques entraîneront l'immersion et la perte de
25.000 ha de forêts et de 8.000 ha de terres cultivables, outre 150.000
ha de terres riveraines dont l'exploitation agricole sera affectée par
l'ensemble des lacs-réservoirs , sans compter la perte de moyens de
subsistance de plus de 450.000 foyers au Laos et au Cambodge.-AVI