C’est cequ’a déclaré le vice-ministre de l’Industrie et du Commerce, Hô Thi KimThoa, lors d’un récent colloque à Hanoi sur les mesures pour développerle marché domestique dans le cadre du programme "Le Vietnamien consommevietnamien".
Selon ce ministère, trois ans après lelancement de ce programme, le marché domestique a fait des progrèsencourageants. Le taux de vente de biens et services de consommationaugmente de plus en plus tandis que le déficit du commerce extérieurdiminue de plus en plus. Fin 2012, ce dernier était positif de 287millions de dollars, une première depuis une vingtaine d'années.
Pointnotable, les marchandises vietnamiennes occupent une place croissantedans les rayons des supermarchés, centres commerciaux et marchés en zoneurbaine comme rurale. Ils représentent désormais de 80% à 90% duréférencement de quelques chaînes de supermarchés du pays, un taux qui arapidement progressé par rapport aux années précédentes.
Lapopulation commence à changer d’habitudes de consommation puisqu’elleprivilégie de plus en plus les produits domestiques. Aujourd’hui, 71%des consommateurs ont confiance dans les produits vietnamiens de hautequalité, et dans plusieurs localités, plus de 80% des personnesinterrogées déclarent préférer les habits et chaussures fabriqués auVietnam.
Néanmoins, en cette conjoncture difficile pour lemarché, la mise en œuvre du programme «Le Vietnamien consommevietnamien» connaît beaucoup de problèmes car les produits domestiquessont encore trop peu compétitifs sur le plan de la qualité comme duprix. Ils se vendent encore trop peu en zone rurale où les importationsde qualité douteuse mais de bas prix sont omniprésentes, et leursréseaux de distribution ne sont toujours pas suffisamment développés.
Orientations jusqu’en 2020
Leprojet de développement du marché domestique en relation avec leprogramme «Le Vietnamien consomme vietnamien» a déterminé plusieursobjectifs à atteindre d’ici 2020 : créer une chaîne d’information surles produits domestiques afin que les consommateurs comprennent bienl’importance d’acheter vietnamien ; développer les réseaux dedistribution de ces produits ; accorder un soutien aux PME sur le planfinancier, technologique et de ressources humaines pour leur permettred’améliorer leur compétitivité, etc.
Selon lavice-présidente du Service de l’industrie et du commerce de Hô ChiMinh-Ville, Lê Thi Hông Dào, les entreprises doivent impérativementprivilégier le prix et la qualité de leurs produits ainsi que le serviceclient, afin d’inciter le consommateur domestique à les soutenir.
Ellesouligne également qu’en dehors des efforts des entreprises, l'attraitdes produits "made in Vietnam" dépend aussi de l’efficience despolitiques de l'État, notamment la baisse des redevances d’occupationfoncière.
Partageant ce point de vue, le vice-directeurgénéral de la compagnie par action Nhât Nam, Vu Thi Hâu, souhaite voirl'État soutenir plus fermement les distributeurs en matièred'infrastructures car, actuellement, ceux-ci ont beaucoup de mal àtrouver de bons sites pour leurs magasins et supermarchés en raison deredevances foncières trop élevées.
Le directeur général dugroupe Phu Thai, Pham Dinh Doàn, considère qu’il faut fixer des normesclaires pour les produits vietnamiens afin que ceux-ci se fassent uneplace sur le marché domestique. D'après lui, en cette période demondialisation, il faut comprendre qu'il ne s'agit pas seulement deproduits fabriqués par les sociétés au capital entièrement vietnamien àpartir de matières premières exclusivement domestiques, mais aussi deceux fabriqués par les coentreprises avec l'étranger, employant pourpartie des matières premières importées et commercialisés sous desmarques étrangères. - VNA