Un musée unique sur les hauts plateaux du Centre

Dans la ville de Dà Lat, les touristes peuvent découvrir la culture millénaire d'une vaste région montagneuse, le Tây Nguyên, en visitant le "trésor" d'un sous-colonel à la retraite.

Lam Dong (VNA) - Dans la ville de Dà Lat, les touristes peuvent découvrir la culture millénaire d'une vaste région montagneuse, le Tây Nguyên, en visitant le "trésor" d'un sous-colonel à la retraite.

À Dà Lat (province de Lâm Dông, dans les hauts plateaux du Centre), le sous-colonel Dang Minh Tâm est connu comme le loup blanc. Il est le propriétaire d’un trésor composé de plus de 3.000 objets divers caractéristiques de la culture du Tây Nguyên. Durant ses 35 ans en poste dans cette contrée montagneuse, il s’est chargé de recueillir tout ce qu’il pouvait afin de préserver cet héritage. Instruments de musique, gongs, tambours, jarres, bijoux (bagues, colliers, bracelets, boucles d'oreille…), brocatelles, habits en écorce, ivoires ou objets sculptés dans de l'ivoire… tous vieux de cent ans et plus. Une collection colossale qu'il expose avec le plus grand soin dans un grand secteur inclus dans son domaine, sis 27, rue Luong Thê Vinh.

Le reflet de l’âme du Tây Nguyên

Un musée unique sur les hauts plateaux du Centre ảnh 1Un coin d'exposition des jarres de toutes sortes. Photo : TP/CVN

«C'est actuellement le temps des fêtes printanières au Tây Nguyên. Cette terre aux paysages majestueux me manque énormément. Dans les années 1980, je faisais partie de la troupe artistique au village des K'Ho, dans la province de Lâm Dông». La confidence de l'officier de 57 ans en dit long sur son attachement pour la culture des ethnies minoritaires du Tây Nguyên. Il a d’ailleurs consacré toute sa jeunesse à lutter contre les forces réactionnaires Fulro pour protéger la vie de la population locale.

Originaire de la province de Nam Dinh, dans la plaine du Nord, le jeune soldat Dang Minh Tâm faisait partie du premier bataillon qui fut envoyé en 1978 pour combattre les forces Fulro au Tây Nguyên, plus précisément dans les districts de Lac Duong, Don Duong et Duc Trong (province de Lâm Dông). «J’avais alors 18 ans. C'était pour moi une grande épreuve, car juste à la fin de la guerre du Vietnam (en 1975), les forces réactionnaires ont déclenché un conflit sanguinaire dans le Centre, notamment au Tây Nguyên. Ils ont harcelé la vie des habitants, tué d’innombrables personnes innocentes, et forcé les autochtones à quitter leur terre natale pour adhérer aux Fulro pour contrer les révolutionnaires. La région a beaucoup souffert de ces scènes de massacre et de pillage», a-t-il raconté.

Une lutte difficile et prolongée, d’autant plus que les Fulro se cachaient le jour dans la forêt profonde et surgissaient la nuit pour attaquer les villages. Durant ces temps difficile, les soldats révolutionnaires avaient pour tâche de protéger la population locale et de l'aider dans les travaux quotidiens. «Plus nous nous intégrions dans cette communauté autochtone, plus nous voyions des habitants candides, francs et hospitaliers, et plus nous étions admiratifs de leur culture», s'est exprimé Dang Minh Tâm.

«Les montagnards de l’ethnie K’Ho m'ont attribué le nom local: K'Tâm. Cela témoignait de l'attachement qu'ils accordaient aux soldats venus des plaines. Ils m'ont appris à parler la langue K'Ho, à jouer du gong et d'autres instruments de musique en bambou, et à chanter des airs folkloriques». Avec un brin d’orgueil, il a relaté : «J’ai pu manier une cinquantaine d’instruments de musique différents, et eu l’honneur d’être membre de la troupe artistique des K’Ho. Nous jouions habituellement durant la nuit lors des fêtes villageoises. C’est cette ambiance chaleureuse qui me procure un profond attachement à cette haute contrée, que j’appelle ma seconde terre natale».    

La plupart des instruments et objets qu’il a recueillis et exposés chez lui à Dà Lat sont des cadeaux offerts par les habitants locaux. En effet, ses missions au Tây Nguyên l'ont forcé à se déplacer d'un endroit à un autre. Et chaque fois qu'il devait partir, il emportait avec lui «tout un trésor d’objets divers, symbole de l’âme du Tây Nguyên et de l’affection de la population locale», selon ses termes.  

Une collection introuvable ailleurs

Un musée unique sur les hauts plateaux du Centre ảnh 2M. Tâm collectionne aussi un bon nombre d'outils de pêche des paysans dont des nasses. Photo : TP/CVN

Une fois la guerre contre les Fulro terminée, au milieu des années 1990, Dang Minh Tâm, qui portait alors le grade de sous-colonel, fût envoyé en mission au Service de la police de la province de Lâm Dông (une des cinq provinces du Tây Nguyên), dans la ville de Dà Lat. «Peu importe où je me trouverais, les beaux souvenirs avec les K’Ho resteront toujours gravés dans mon cœur», a-t-il confié.

Malheureusement, de plus en plus de visiteurs débarquaient dans les villages du Tây Nguyên pour acheter des antiquités. «J’ai eu le cœur déchiré en comprenant que le patrimoine culturel millénaire des ethnies minoritaires du Tây Nguyên risquerait un jour de disparaitre», a raconté Dang Minh Tâm. Régulièrement, durant son temps libre, il se rendait aux villages d'ethnies minoritaires pour convaincre les habitants de garder et protéger leurs biens ancestraux. Lorsque le propriétaire n’avait d’autres choix que de les vendre pour avoir de l’argent pour subsister, il sacrifiait son argent pour préserver ce précieux patrimoine. Petit à petit, son «trésor» se complétait.

Le «musée» de Dang Minh Tâm est un des plus insolites. Sa collection la plus impressionnante doit être ses centaines de jarres d’alcool, dont la plupart sont centenaires. «Les fêtes au Tây Nguyên ne manquent jamais d’alcool. Ce breuvage est considéré comme la première offrande dédiée au culte des divinités. Plus la fête est importante, plus les jarres d’alcool sont grandes et nombreuses», a-t-il expliqué. Désignant une jarre en terre cuite de forme singulière, il s’est vanté : «Cette jarre de l’ethnie Ba Na date du XIIIe siècle. Elle est évaluée au prix de trente buffles».

Sa collection d’instruments de musique n’en demeure pas moins importante. Outre des gongs célèbres, on trouve également des instruments en bambou tels que T'rung, K'long Put, Dinh Nam, Dinh Buôt, Goong Kram, Brô... On y trouve aussi un ensemble particulier de deux tambours dont la façade est faite en peau d’éléphant : un «mâle» d’un mètre de diamètre et une «femelle» de 0,8 mètre de diamètre.

Autre objet de grande importance, le «trône du roi des éléphants», où «s’asseyait le roi lors de chaque cérémonie cultuelle avant de partir pour la chasse à l'éléphant», selon le sous-colonel. Il s’agit d’une grande chaise faite d’une multitude d’os d’éléphants, liés les uns aux autres par des ficelles végétales, et agrémentée des deux côtés d’une paire de défenses. Sa collection d’ivoires est aussi admirable. Elles sont de diverses dimensions, dont la plus petite taillée en forme de fleurs.  
 
Nombreux sont les produits en brocatelles, parmi lesquels se distinguent la longue tunique et le cache-sexe bigarré du chef de tribu de l’ethnie Ma, sans oublier les habits en écorce des Gia Rai, et les nombreux bijoux et parures en argent. «Chaque objet a sa vie», a conclu le propriétaire de ce musée insolite avec un large sourire. L’entrée est gratuite et ouverte au public. -CVN/VNA

Voir plus

Un coin de Mui Ne. Photo: NDEL

Le tourisme vert gagne du terrain et les esprits à Binh Thuân

Avec ses ressources naturelles diverses, son écosystème riche et son littoral de 192 km, la province de Binh Thuân se concentre sur le développement du tourisme vert afin de minimiser son impact sur l’environnement, de contribuer activement à la protection de la biodiversité et de valoriser les patrimoines existants.

La ferme équestre de Ba Vân abrite de nombreuses races de chevaux reconnues pour leur diversité, leur robustesse et leurs aptitudes variées. Photo: gaohouse.vn

Le tourisme équestre revient au galop dans les montagnes du Nord

Nouvelle tendance touristique, au plus près de la nature, à un autre rythme, « authentique », dans le plus grand centre d’élevage équin du Vietnam, le tourisme équestre attire chaque année de nombreux visiteurs désireux de vivre des aventures uniques au contact de la nature.

Le village touristique de Vinh Hy séduit les touristes par son charme naturel. Photo: VNP

Ninh Thuân, terre de soleil et de vent sur la côte du Centre-Sud

Ninh Thuân, une province littorale du Centre-Sud où le soleil et le vent sont particulièrement généreux et la nature révèle toute sa beauté, que ce soit sous forme de plaine, de montagne ou de mer, a su transformer ses atouts naturels en levier de développement, misant sur un tourisme balnéaire durable.

Jungle Boss Travelodge devient un endroit idéal pour admirer le coucher du soleil. Photos: NDEL

De loin des vagues vertes de riz s’amoncellent à Quang Binh

L’idée de créer une destination touristique au cœur des champs est née lorsque Lê Luu Dung, directeur de la société SARL Jungle Boss, a pris conscience que les habitants de Phong Nha étaient profondément attachés à la forêt et aux champs depuis des générations, donnant naissance à la beauté d’une vie rurale simple, mais riche en émotions.

De fin mai à juin, les producteurs de thé au lotus Bách Diệp connaissent leur période la plus active de l’année. Photo : VTC

À Hanoi, la saison des lotus emplit le lac de l’Ouest de couleurs et de parfums

C’est à cette époque que le célèbre lotus Bách Diệp de la ville fleurit dans toute sa splendeur, ajoutant de douces nuances de rose et un doux parfum persistant à la vie quotidienne. Bách Diệp, qui signifie « cent pétales », est une variété rare de lotus que l’on ne trouve pratiquement nulle part ailleurs que dans le lac de l’Ouest, à Hanoi.

Le train de montagne de Muong Hoa enrichit l'expérience du tourisme vert des visiteurs une fois venus à Sa Pa. Photo : VNA

Fusion de Lao Cai et Yen Bai : Perspectives prometteuses pour le développement du tourisme vert

La fusion des provinces de Yen Bai et de Lao Cai en une nouvelle entité provinciale représente une option stratégique majeure du Comité central du Parti. L'objectif est de créer un nouveau pôle de croissance essentiel pour la région montagneuse et la moyenne région du Nord. Grâce à leurs conditions naturelles favorables, leurs atouts géographiques uniques, leurs paysages majestueux, leurs identités culturelles riches et diversifiées, ainsi que l'hospitalité de leur population, les provinces de Lao Cai et de Yen Bai promettent, après leur fusion, de devenir un pôle d'attraction majeur pour le tourisme vert, à l'échelle nationale et au-delà.

Une représentation du don ca tài tu (chant des amateurs du Sud). Photo: moitruongdulich.vn

À Long An, le chant des amateurs se met au diapason du tourisme fluvial

Sur les eaux calmes de la rivière Vàm Co, les notes du don ca tài tu (chant des amateurs du Sud) ne sont pas qu’un simple écho du passé. Elles tracent aujourd’hui un itinéraire culturel unique, reliant traditions vivantes et découvertes touristiques. En associant art musical et navigation, la province de Long An propose une nouvelle expérience aux visiteurs, au plus près de l’âme du delta du Mékong.

Les touristes pratiquant le SUP (Stand-Up Paddle) pour surfer sur les douces vagues ondulées de l'océan à Binh Son (ville de Phan Rang - Thap Cham) et admirer le lever du soleil. Photo : VNA

À Ninh Thuân, l'été s'annonce très ensoleillé et riche en découvertes

Pour la haute saison touristique estivale 2025, la province de Ninh Thuân (Centre) a activement développé des forfaits attractifs et sûrs, incluant des circuits de courte durée parfaitement adaptés aux familles et aux petits groupes. Cette stratégie proactive a porté ses fruits : au cours des six premiers mois de 2025, la localité a accueilli environ 2,29 millions de visiteurs (soit une hausse de 16,2 % par rapport à la même période de l'année dernière), générant des recettes touristiques estimées à 2.970 milliards de dongs.

Des touristes à Mu Canf Chai. Photo: VNA

Yên Bai : la protection des forêts, clé du développement touristique à Mu Cang Chai

Mu Cang Chai est un district montagneux de la province de Yên Bai, doté d’un écosystème forestier diversifié ainsi que d’une faune et d’une flore riches. Tirant parti du potentiel de développement de l’écotourisme, du tourisme expérientiel et des complexes touristiques, le district a mis en œuvre ces dernières années des solutions synchrones pour gérer et protéger durablement ses forêts. Cette protection vise non seulement à préserver les ressources naturelles, mais joue également un rôle important dans le développement touristique local.

Fleurs de lotus à Huê

Fleurs de lotus à Huê

L'ancienne capitale de Huê est embellie par ses nombreux plans d'eau couverts de lotus, qui rehaussent sa beauté ancienne et romantique. Chaque été, entre fin mai et début juin, les lotus s'épanouissent simultanément, diffusant leur parfum enivrant.