Tourisme : retard de l’annonce relative a l’exemption de visa hinh anh 1En 2017, le Vietnam a accueilli près de 13 millions de touristes étrangers. Photo: CVN
 

Hanoi (VNA) - L’exemption de visa pour les ressortissants de cinq pays européens arrivera à expiration fin juin. On ignore si et quand elle pourra être renouvelée, ce qui crée un mal de tête autant chez les touristes que chez les voyagistes qui restent dans l’expectative.

Le Vietnam a décidé de promouvoir le secteur touristique et d’atteindre l’objectif d’en faire un point fort de l’économie d’ici à 2030, ce qui devrait participer à la croissance socio-économique du pays. Le gouvernement avait ainsi pris l’initiative d’accorder depuis le 1er juillet 2015 une exemption de visa pour les voyageurs de cinq pays d’Europe (Royaume-Uni, France, Allemagne, Espagne et Italie) pour des séjours de courte durée (moins de 15 jours), et ce jusqu’au 30 juin 2016.

Après une année d’application expérimentale de l’exemption de visa en question, le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc avait entrepris de renouveler cette mesure jusqu’au 30 juin 2017, soit une année supplémentaire. La décision a été prise le 30 juin 2016 et son entrée en vigueur est intervenue le jour suivant.
Par la suite, lorsque le gouvernement s’est de nouveau positionné en faveur du renouvellement de cette politique le 6 juin 2017, il ne restait que 24 jours avant qu’elle n’expire.

Maintenant, il y a donc de bonnes raisons de croire que celle-ci sera renouvelée une troisième fois. Cependant, les raisons de penser que cela se produira à temps pour les visiteurs et guides à leur service sont faibles.

Attirer un maximum de touristes

De nombreux voyagistes et professionnels du tourisme souhaitent voir se prolonger l’exemption de visa et son rallongement à une durée de 30 jours, contre 15 jours actuellement, pour les visiteurs venus des cinq pays d’Europe qui représentent les principaux marchés touristiques du Vietnam. D’après eux, un visa plus long serait plus attractif pour les touristes qui seraient d’ailleurs plus enclin à la dépense. 

La validité de chaque résolution en la matière n’est que d’une année. Pour les entreprises de tourisme, il s’agit de la raison les ayant freinées à engager des dépenses dans la promotion de cette mesure. Celle-ci n’a ainsi attiré que des touristes indépendants. Les voyagistes attendent donc une politique plus stable.

Pham Hà, directeur exécutif de l’agence Luxury Travel, a indiqué que les annonces tardives des politiques relatives aux visas ou trop proches de leur entrée en vigueur pénalisaient autant les entreprises touristiques que les voyageurs. La plupart des touristes européens planifient leurs vacances cinq ou six mois à l’avance. La fin de ce programme en juin 2018 menacera le bon déroulement de leur séjour.

"Si le Vietnam arrête brusquement sa politique d’exemption de visa, les touristes devront demander des visas à la hâte à l’approche de leur date de départ", a-t-il ajouté.

Une tendance internationale

L’indice de compétitivité du voyage et du tourisme 2017, publié par le Forum économique mondial, a placé le Vietnam au 34e rang pour ses ressources naturelles, 30e dans la catégorie des ressources culturelles et voyages d’affaires, et 37e dans le classement des ressources humaines sur 136 économies prises en compte à travers le monde. Cependant, en matière d’ouverture internationale, le pays a marqué un point bas en se situant à la 73e place.

En comparaison avec d’autres pays de la région, les politiques de visa du Vietnam ne sont pas aussi compétitives et attrayantes qu’elles devraient être, l’exemption de visa n’étant offerte au total qu’aux citoyens de 22 pays et territoires.

"L’exemption de visa est une tendance internationale", a souligné Vu Lê Binh, vice-président de l’Association du tourisme du Vietnam. En effet, le Vietnam est très en retard sur ce plan par rapport à d’autres pays de la région. La Thaïlande exempte de visa les touristes de 61 pays. À Singapour, les citoyens de 158 pays et territoires n’ont pas besoin de visa d’entrée. Ces chiffres s’élèvent à 169 en Indonésie, 58 à Brunei, 40 au Laos…

La durée de 15 jours prévue par l’exemption de visa est inférieure à la longueur habituelle d’un séjour d’un touriste international au Vietnam. En outre, les citoyens des pays bénéficiant d’une exemption unilatérale de visa avec le Vietnam doivent être munis d’un passeport valide pendant au moins six mois et au moins 30 jours après la date prévue de départ du Vietnam.

Nguyên Quôc Ky, président du Comité d’administration de l’agence Vietravel, a estimé que ces insuffisances entravaient l’afflux de touristes au Vietnam.

"En regardant en arrière, les tourismes japonais et vietnamien étaient au même point de départ en 2011, lorsque le nombre de voyageurs étrangers était égal. Mais en 2017, le Japon en a accueilli 19 millions, contre 12,9 millions au Vietnam. La Thaïlande, quant à elle, s’attend à recevoir 35 millions de touristes étrangers en 2018. L’écart grandissant montre que nous sommes en retard", a-t-il informé.

D’après Nguyên Quôc Ky, la question du visa est importante pour les touristes étrangers, de même que pour les agences de voyages. D’autant plus qu’au sein de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), la concurrence est très rude dans ce secteur. Ainsi, le gouvernement devrait s’efforcer de pousser son avantage dans le domaine touristique en adoptant une ligue de conduite claire à propos des visas. -CVN/VNA